مبادرة
إنبعـــاث الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE
DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
IRA
- Mauritanie
Communiqué de
presse
Les autorités mauritaniennes arrêtent des leaders
d’IRA
Introduction :
Le régime du général Mohamed ould
Abdel Aziz a toujours tenté de nuire à la réputation de IRA-Mauritanie
en essayant de lier l'action de notre organisation à la violence. Ces
tentatives ont toujours échoué et échoueront certainement car IRA s'est
inscrite dès sa fondation dans la ligne de la non-violence d'où notre
démarcation totale des incidents qui ont opposés les forces de police, de la
garde et de la gendarmerie mauritaniennes, dressées par le pouvoir à user de la
violence indicible gratuite et disproportionnée contre les citoyens
noirs et hratin d'une part; et des citoyens victimes de discrimination, de
brimades, d'exclusion et gagnés par le désespoir d'autre part.
Nous sommes certains et nous
l'avons toujours dit, que le système raciste et esclavagiste en Mauritanie,
muré dans son aveuglement et son mépris de ses victimes, finira à la longue par
engendrer une violence destructrice qui constituera un échec pour nous tous et
qui n'épargnera ni coupable ni innocent.
IRA-Mauritanie réitère sa
position originelle contre toute forme de violence d'où qu'elle émane et fait
endosser l'entière responsabilité des émeutes du 29 Juin à Nouakchott au
gouvernement mauritanien.
Un gouvernement qui
use, à travers des médias publics et privés apprivoisés, et dressés à la
vindicte communautariste, à l'appel au meurtre et à la violence contre
une communauté pour avoir aspiré à ses droits à la dignité humaine,
contre des individus pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression et
d'association.
Le pouvoir en Mauritanie a
enclenché depuis des mois, par l’intermédiaire de
ses médias et ses services de renseignements, une campagne
visant nommément les personnalités et cadres noirs mauritaniens de
IRA-Mauritanie. C'est pourquoi IRA avait la certitude, qu’après Biram Dah Abeid
et Brahim Bilal Ramdhane, Amadou Tidjane Diop, Balla Touré, Abdallahi Saleck et
bien d'autres, iront derrière les barreaux.
IRA-Mauritanie lance un appel à
toutes ses militantes et militants, de maintenir la mobilisation très large et
continue, contre les arrestations arbitraires et disparitions forcées, mais
aussi contre l'esclavage, le racisme, et l'arbitraire sous toute ses formes qui
gangrène la société et l'Etat mauritaniens et de
ne céder ni à la peur que vise à vous insuffler le pouvoir, ni à la
provocation qui représente la seconde alternative de la stratégie du
régime de Mohamed ould Abdel Aziz.
Le déclenchement des émeutes :
Le 29 Juin 2016 sur l’ordre des
autorités administratives et politiques, la force publique a réprimé les
populations de la Gazra (zone occupée sans autorisation) aux environs de la
fondation Bouamatou. Il s’agit d’un bidonville sur des dunes de sable que ces
populations pauvres occupent depuis une vingtaine d’année. Ces populations
devraient être déguerpies au profit de lobbies affairistes. Ces lobbies aidés
par l’Etat, et à la veille du sommet de la Ligue arabe, ont mis en exécution un
plan consistant à déguerpir ces pauvres populations Hratine, pour qu’elles ne
soient pas visibles pour les hôtes arabes.
Devant le refus des populations
de quitter les lieux sans aucune garantie d’être replacées ailleurs, les forces
de police ont fait usage d’une violence sans précédent faisant des dizaines de
blessés dont certains sont graves et plusieurs arrestations. Les
autorités ont mobilisé de grandes unités de la police, de la gendarmerie et de
la garde nationale pour mener à bien ce crime odieux. Le seul péché que ces populations
ont commis est d’avoir refusé d’être transféré vers des destinations inconnues.
Des affrontements entre les
forces de l’ordre et la population ont fait plusieurs blessés des deux côtés.
Les jeunes parmi les protestants ont répondu par la force en réponse à la
violence et la brutalité exercées par les forces de l’ordre contre leurs
familles. Il s’ensuit alors l’arrestation de plusieurs personnes qui seront
transférées dans des lieux inconnus. Des véhicules de police ont été
endommagés, quelques policiers ont été pourchassés dans la rue par la jeunesse
qui arrive même á arracher l’équipement de défense d’un policier pour en
diffuser des images sur Facebook.
L’intervention des services de
renseignement du régime :
Dès les premières heures des
émeutes et avant même de savoir les raisons ni les détails, l’ordre a été donné
aux sites et organes de presse financés par les cercles du service de
renseignement de déclencher une campagne médiatique dont le but est de faire le
lien entre IRA-Mauritanie et les affrontements de violence. C’est ainsi que les
premiers scops mentionnant l’existence des preuves d’implication des militants
de IRA-Mauritanie ont été lancés sur le net et les réseaux sociaux. Des
noms ont été donnés, une liste portant noms et photos de 20 dirigeants de
IRA-Mauritanie (liste qu’un ex-membre de IRA avait établi et publié au mois de
Mai 2016 en connivence avec les Renseignements Généraux) est rediffusée, des
appels á la sanction de IRA ont été lancés.
En moins de 12 heures après le
déclenchement de la campagne médiatique, tôt le matin du 30 juin 2016, des
éléments de la police ont procédé à l’arrestation de 5 militants d’IRA-Mauritanie
chez eux, dans leurs domiciles, contrairement à la thèse du gouvernement qui
prétend les avoir arrêté sur les lieux de la manifestation, le vice-président
Amadou Tidjane Diop, Abdellahi Matalla Saleck responsable de la section IRA de
Sebkha (quartier périphérique de Nouakchott) ainsi que les militants Moussa
Biram, Jemal Beylil, Khattri Rahel qui a été arrêté ce matin et Samba Fall.
Tous ont été conduits á des destinations inconnues. En plus des militants de
IRA, d’autres personnes connues pour le soutien qu’elles apportent aux victimes
de ce genre d’affaires ont été arrêtés, dont activiste Mohamed Razgua, sympathisant
d'IRA-Mauritanie. Mais il est important de souligner que les différents
commissariats de police de Nouakchott, ont été transformés en centre de
détention de dizaines de personnes victimes de ce fameux déguerpissement musclé
qui a tourné à l'émeute. Ces personnes humbles, toutes de la caste Hratin et
qui habitaient les lieux en question, sont, à l'instar des membres d'IRA,
internées depuis plusieurs jours et sans aucun contact avec leurs familles ou
des avocats.
Le Premier Juillet, tôt le matin,
la police procède à l’arrestation de Balla Touré, secrétaire aux relations
extérieures d'IRA-Mauritanie, la police l'a arrêté chez lui aussi. Son
domicile, comme celui de Amadou Tidjane Diop, a été perquisitionné, ainsi que
le bureau de l’association POP-DEV, ses ordinateurs ont été emportés ; et tous
ces actes de la police ont été exécutés sans aucun mandant déclinés aux
personnes arrêtées.
Il est important de souligner que
le président de Sos Esclaves, membre du Mécanisme National contre la Prévention
de la torture (MNP), a sollicité du ministère public mauritanien de rendre
visite aux détenus, mais le procureur général lui a signifié un refus
catégorique. Tout en sachant que la Mauritanie vient, il y a quelques mois de
ratifier une convention contre la torture qui oblige les autorités à permettre
au prévenu, dès sa mise aux arrêts de rencontrer son avocat et un membre de sa
famille.
Entrée action des militants de
IRA-Mauritanie.
Apprenant les nouvelles
d’arrestation des leaders, les militants de IRA se sont mobilisés vendredi
premier juillet dans un sit-in pacifique comme à leur habitude, devant le
ministère de la justice réclamant la libération des détenus. La police est
violemment intervenue, chargeant les militants, matraquant et déversant des gaz
lacrymogènes. Des militants ont perdu conscience, Samba Aly Diagana, et deux
jeunes femmes, Vatma-Jemal Achour, et sa sœur Ghamou, sont transportées aux
urgences de l’hôpital. Le garçon est plus chanceux, les deux jeunes femmes s'en
sortent avec des fractures de bras.
La mise en scène
Dans la
nuit du premier au deux juillet, la télévision officielle mauritanienne
orchestre une mise en scène : un éditorial vindicatif contre
IRA-Mauritanie, traitée d’ennemi de la nation et de danger pour le pays,
criminels, fauteurs de troubles et instigateurs du racisme et de la guerre
civile en Mauritanie. Ensuite le gouverneur (représentant du gouvernement) de
la région de Nouakchott ou se sont déroulés les événements, prend la
parole et déclare que les criminels arrêtés en flagrant délit
sont issus d'une organisation raciste et cite les cinq noms des détenus de IRA
et relance avec plus de véhémence la campagne de diabolisation, de
lynchage médiatique et d'appel au meurtre contre IRA et ses membres.
Face à
ce dédoublement de l'hostilité et de l'arbitraire des autorités
mauritaniennes, IRA-Mauritanie :
-
réitère sa position originelle et intangible qui est son attachement à la ligne
du combat pacifique et non-violent, basée sur le respect de la légalité
nationale et internationale.
-
condamne la violence avérée, disproportionnée et à caractère raciste de la
police mauritanienne tout en condamnant toute autre violence éventuelle d'où
qu'elle émane.
- clame
haut et fort son soutien inconditionnel et sans resserve, à toutes
les victimes d'injustice, de racisme, d'esclavage ou toutes autres formes
de violations des droits et de la dignité de la personne humaine : donc notre
soutien aux humbles familles Hratin, privées de logements dans leur propre pays
et violentées, par les autorités.
-
affirme que parallèlement à l'oppression que subissent les populations
mauritaniennes Hratin et Noires sur les terres de culture et de pâturages,
les franges urbaines de ces mêmes populations subissent la
ghettoïsation, la paupérisation, l'exclusion des services sociaux de base, la
privation des papiers d'état civil, la violence policière gratuite et la
privation de la propriété foncière urbaine.
- lance un
appel à toutes militantes et militants à redoubler les efforts de
mobilisation continue et pacifique, sans céder ni à la peur ni à
la provocation et ce jusqu'à la libération des détenus d'opinion Amadou Tidjane
Diop, Balla Touré, Abdallahi Saleck, Moussa Biram, Jemal Beylil, Mohamed Razgue
et tous les autres anonymes qui remplissent les cachots inhumains de la
police de Nouakchott.
Nouakchott, le 3 Juillet 2016
Commission de communication
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