A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la langue
maternelle, ce vendredi 21 février 2014, Touche pas à ma nationalité tient à
rappeler l’Etat raciste et esclavagiste de Mauritanie à ses responsabilités
quant à la place de plus en plus exigüe réservée aux langues négro-africaines
et aux cultures qu’elles véhiculent dans l’espace public national.
Non content d’exclure ces langues de la
sphère scolaire par l’arrêt de leur expérimentation dans l’enseignement
primaire et la transformation de l’Institut des Langues Nationales en un
département folklorique de l’Université de Nouakchott au mépris des différentes
expertises tant nationales qu’internationales ayant toutes conclu au succès de
l’expérience, voici que dans le cadre de la libéralisation des ondes l’Etat
interdit à leurs locuteurs la possibilité d’ouvrir des stations privées de
radio ou de télévision. Ces langues en effet feraient désordre dans le paysage
audiovisuel mauritanien entièrement dévolu à la promotion de l’arabité du pays.
Touche pas à ma nationalité réitère
l’exigence de la promotion et de l’officialisation de toutes les langues de
Mauritanie sans exclusive pour qu’elles trouvent pleinement leur place non
seulement dans le système éducatif mais aussi dans tous les domaines de la vie
nationale.
L’Etat mauritanien se doit donc de se départir
de ce racisme primaire qui sous-tend ses fondements et qui confine tous les
citoyens non arabes au rang de citoyens de seconde zone. Il est impératif, pour
éviter à la Mauritanie le sort peu enviable des pays qui se déchirent à travers
le continent, que l’Etat raciste et esclavagiste qui nous gouverne fasse de la
reconnaissance du droit à la diversité culturelle une réalité palpable seul
gage d’une Mauritanie une et plurielle, conformément à ses engagements
nationaux et internationaux.
Nouakchott, le 20 février 2014
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