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vendredi 17 juillet 2015

La déclaration du comité de soutien aux détenus d’Aleg: le sit-in du 15 Juillet 2015



La lutte contre le racisme et l’esclavage en Mauritanie : un délit en Mauritanie.
Le 11 novembre 2014, trois défenseurs des Droits humains, Biram Dah Abeïd, président de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie, lauréat du prix des droits de l’homme des Nations unies 2013, Brahim Bilal  vice-président du même mouvement, et Djiby Sow, président de Kawtal Ngam Yellitaare, ont été mis aux arrêts. D’autres militants des Droits humains sont toujours sous la menace de  la justice sous les ordres du général Aziz, à Nouakchott. Leur crime ? Avoir initié une caravane contre les expropriations et l’esclavage fonciers dans plusieurs localités du  Sud mauritanien. 

Le 15 janvier 2015 à Rosso, à la suite d’un procès que d’aucuns jugent politique et expéditif Biram Dah Abeïd,  Brahim Bilal et Djiby Sow ont été condamnés d’abord à 2 ans de prison, puis envoyés dans une autre juridiction ensuite incarcérés par la justice mauritanienne, faisant ainsi fi de l’appel introduit par la défense de ces porte-voix des sans voix.   Pis, le 12 mai 2015, grande a été la surprise de voir le Commissaire de Police de la ville d’Aleg signifier, à l’insu du collectif d’avocats de la défense, la décision prise la veille par la Cour suprême, dessaisissant de facto la Cour d’appel de Nouakchott du dossier des détenus au profit de celle d’Aleg. Cet acte constitue une tentative vaine de régularisation, après coup, des incarcérations arbitraires depuis le 15 janvier 2015 à la prison d’Aleg, loin de la juridiction naturelle qui est la Cour d’Appel de Nouakchott dont relève le tribunal de Rosso,  seule formation juridictionnelle connaissant le dossier.  

Par ailleurs, le cas de notables du village de Thiambène libérés récemment, doit être clarifié et réglé pour de bon.
En effet ces paisibles villageois avaient été séquestrés à Rosso , suite au litige foncier qui a opposé la Coopérative Féminine de Thiambène à une femme d’affaire de la tribu des R’hahlas ; une affaire remontant aux événements douloureux de 1989, au cours desquels toute la population Wolof du village de Thiambène a été déportée au Sénégal. 
Conscients de l’impérieuse nécessité de porter assistance à ces militants infatigables des Droits humains et aux détenus de Thiambène, nous, associations, organisations, partis politiques mauritaniens de la diaspora en France,  constitués en  Comité de soutien aux  « détenus politiques et d’opinion » : 

– alertons pour une énième fois l’opinion nationale et internationale sur l’état santé de Djiby Sow , remis en liberté provisoire après une grave détérioration de sa santé et abandonné à son sort sans aucune forme de prise en charge, 

– appelons tous les épris de justice de tous horizons à soutenir la cause des Droits Humains en Mauritanie,  

– dénonçons les arrestations et les détentions arbitraires des défenseurs de la cause anti- esclavagiste et anti-raciste en Mauritanie,

– refusons avec vigueur l’instrumentalisation de la justice à des fins bassement politiciennes, 
– dénonçons les manœuvres obscures d’une supposé ligue des Ulémas mauritaniens émettant une étrange Fatwa rendant illicite l’esclavage le 26 Mars 2015, tout en faisant fi du sort des militants abolitionnistes emprisonnés,

– interpellons l’opinion internationale sur les expropriations injustes et iniques des terres du village de Thiambène au profit d’homme d’affaire véreux,  et la mise sous les verrous d’innocentes personnes qui n’ont fait que réclamer l’application du droit vis-à-vis de tous les citoyens,

– et exigeons la libération immédiate et sans conditions des défenseurs des Droits humains en Mauritanie.  

Le comité  de soutien des detenus d’Aleg    Fait à Paris le 15 Juillet 2015

SoninkIdees-J’ose 

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