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samedi 21 mai 2011

Oui, pour le devoir de mémoire !


L’initiative prise par les plus hautes autorités du pays d’établir un recensement global des personnes disparues depuis l’indépendance à nos jours en vue d’établir des cartes pouvant les localiser et permettre à leurs parents et proches de les visiter est un geste salutaire qui devrait recueillir la bénédiction de tous ceux qui aspirent réellement au renforcement et au raffermissement de l’unité nationale.
En effet, ce geste hautement symbolique qui vient après la prière sur le mort organisée à Kaédi il y a deux ans, ne doit être récupéré par certains politiciens extrémistes en mal d’inspiration pour raviver les douleurs, comme ils se complaisent à le faire.
Certains commerçants de malheur tentent ces jours-ci de faire circuler le bruit selon lequel, cette opération risque de raviver de mauvais souvenirs, de remuer le couteau dans des plaies qui commençaient à se cicatriser, de dresser les composantes de notre peuple les unes contre les autres et donc d’aiguiser le sentiment nationaliste voire de vengeance des proches des victimes ; d’autres encore soutiennent que cette initiative s’inscrit en faux contre les préceptes de notre sainte religion l’Islam.
L’Imam de la grande mosquée de Nouakchott vient de mettre les points sur les « i » lors de la prière du vendredi dernier en précisant que l’identification de disparus dans des conditions louches, n’est pas contraire aux enseignements de l’Islam. Au contraire, a dit cet érudit, cela permettra à leurs parents et à leurs proches de se recueillir auprès de leur tombe et préparer leur deuil. Force est de reconnaitre que durant le demi siècle d’existence de notre jeune Etat, bien d’exactions ont été commises et toutes les composantes du peuple en ont souffert à un moment ou à un autre. Cela ne concerne pas une composante au détriment d’une autre. De fait, il s’agit de lourdes fautes commises par les gouvernants de l’époque. Les victimes de mars 1981, celles de 1986 et 1987, et encore celles de 1989 à 1991 sont concernées. Il s’agit, comme l’a souligné à juste titre un parti politique de la place « pour les ayants droits de pouvoir enfin faire leur deuil, et pour l’Etat de les sortir de l`anonymat insupportable de tombes sans noms ».
Au nom du devoir de mémoire, nous devons d’abord reconnaitre l’existence de ces années noires au lieu de feindre de les ignorer, ensuite demander pardon en vue d’une réconciliation nationale apaisée. En priant de toutes nos forces afin que cela n’arrive plus jamais. Amen ! Mohamed Salem Ould Haiba

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