L’obscurantisme religieux mauritanien enfin
démasqué
Note d’information d’alerte du Président Biram DAH
ABEID
à l’endroit de la communauté nationale et
internationale
I. Le contexte
Vendredi, 24 octobre 2014, l'Imam de la grande
mosquée de Nouakchott, consacrait son homélie, devant les fidèles, à l'appel au
meurtre contre le président d'IRA, Biram Dah ABEID, prix de l'ONU pour la cause
des droits de l'Homme en 2013 et prisonnier d'opinion récurrent, à cause de son
combat contre l'esclavage et le racisme en Mauritanie.
L'Imam Ahmedou Ould Lemrabott Ould Habibourahman
est un grand propriétaire d'esclaves et de domaines terriens ou triment des
dizaines de familles esclaves au sud de Nouakchott, précisément à Ammara et
Houbeira dans l'arrondissement de Lexeiba 2, département de R'Kiz, région du
Trarza. Il est aussi le mufti attitré et officiel de la République Islamique de
Mauritanie ; promoteur et dépositaire de la Chaaria esclavagiste, l’imam
est aussi un défenseur zélé des codes négriers qu’IRA-Mauritanie avait brûlés,
de manière volontaire et symbolique, le 27 avril 2012 à Nouakchott. Ould
Habirahman promeut et prétend contrôler la vie des gens dans le sens de la
restriction et du fanatisme ; ses thèses obscurantistes, sa misogynie, sa
xénophobie notoire, son racisme déguisé sous des dehors de puritanisme et sa
loyauté à la dictature militaire le désignent à quelque outrage. Le susdit,
s’est toujours dressé aux côtés du fort contre le faible, sans jamais oublier
de se servir de son crédit acquis au nom de Dieu, pour s’enrichir à proximité
du tyran.
Lors de l’évènement d’avril 2012, le « grand
mufti des terres mauritaniennes » comme l’appelle la presse officielle,
produisait une fatwa excommuniant, de l’Islam, Biram Dah Abeid et les militants
abolitionnistes; selon lui, la loi de Dieu ordonne la mise à mort de ces
personnes coupables de remettre en cause, de manière aussi osée, un pilier de
la religion qu’est l’esclavage ; notre mufti joignait alors l’acte à la
parole et organisait une procession de la haine, dans les rues de
Nouakchott, avec quelques centaines de ses disciples, depuis sa mosquée
jusqu’aux grilles du Palais présidentiel.
Les marcheurs réclamaient, par des slogans et des
pancartes, la peine de mort contre le leader et des membres d’IRA-Mauritanie.
Le chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz les accueillait, par la promesse
publique d’appliquer la peine capitale à Biram Dah Abeid et à ses compagnons.
Or, après plusieurs mois d’incarcération, les détenus sont acquittés par la
justice. Beaucoup d’hommes politiques et de notabilités arabo-berbères – toutes
tendances confondues - mais surtout des soi-disant « érudits », comme
le Mufti Imam de la grande mosquée de Nouakchott, continuent à rappeler, au
chef de l’Etat Mauritanien, sa résolution non tenue.
Prêches et communiqués pressent l’Etat et les
citoyens de tuer les « impies » membres d’IRA et leur
dirigeant ; dès qu’IRA ou Biram Dah Abeid, remporte une bataille contre le
système esclavagiste et raciste mauritanien, à l’intérieur ou à l’extérieur du
pays, la ligue de l’extrême droite conservatrice se réveille, resserre les
rangs et tente de susciter des vocations au meurtre terroriste.
II. L’étincelle
En effet, le jeudi 23 octobre 2014, Biram Dah Abeid
animait, à Nouakchott, une conférence de presse au cours de laquelle il
diffusait une déclaration par les élus et associations citoyennes, de la ville
de Chicago (USA), contre la persistance de l’esclavage en Mauritanie et la
duplicité des autorités qui édictent ou ratifient des instruments protecteurs
de la dignité et de la liberté mais persécutent, pourtant, les organisations et
militants abolitionnistes.
En guise de réplique à l’appel de la ville de
Chicago pour davantage de sévérité de la part de la communauté internationale
contre l’impunité du crime raciste en Mauritanie, le mufti Ould Habibourahaman
orienta son prône de ce vendredi 24 octobre contre IRA-Mauritanie et Biram Dah
Abeid ; il les qualifia d’impies et d’apostats, de juifs à la solde du
sionisme, d’ennemis de l’Islam et des musulmans et les accusa de vouloir mener
le pays à l’implosion. Il appela - l’Etat Mauritanien et le Président de la
république Mohamed Ould Abdel Aziz - à défendre l’Islam contre ses
ennemis ; Ould Habibourahman réclame, des pouvoirs publics, une politique
de coercition contre IRA et ses membres, qu’il décrit comme la
cinquième colonne du judaïsme et de l’impiété en Mauritanie.
Parmi les fidèles dans la mosquée, Brahim Ould
Jiddou, imam et grand militant au sein d’IRA-Mauritanie, se dressa, séance
tenante, et cria, à la face du Mufti : « tu as menti, c’est toi le
monstre, c’est toi l’impie, c’est toi l’esclavagiste, le criminel, point le
président ni les membres d’IRA ».
Immédiatement, le mufti ordonna, aux disciples qui
l’entourent, tous des arabo-berbères, d’attaquer son contradicteur et de le
châtier ; ils se ruent alors sur le militant d’IRA pour le lyncher ;
les autres fidèles Hratin s’interposent pour défendre Brahim Ould Jiddou ;
s’ensuit d’abord une rixe puis une bataille rangée entre les deux groupes, à
l’intérieur la mosquée ; la police intervient en grand nombre, vide
l’oratoire et restaure l’ordre.
III. L’enjeu
Plus tard, dans la soirée, des membres de la
Direction de la Sureté de l’Etat (Dse), viennent arrêter trois membres d’IRA, à
leurs domiciles respectifs, dans la capitale : il s’agit de Brahim Ould
Jiddou, auteur de la contradiction au mufti, Alioune Sow, activiste dynamique,
courageux et souvent surveillé par les services de sécurité et Saloum Vall,
militant d’une instance de base.
Tous sont retenus, depuis le 24 octobre, dans le
commissariat de police de Tevragh Zeina à Nouakchott ; ils y subissent des
interrogatoires sur les relations d’IRA avec les Ongs et la classe politique
afro-américaine, voire de prétendues tentatives d’IRA de mener des actions de
désobéissance civile à grande échelle en Mauritanie.
Aujourd’hui encore, 25 octobre 2014, les militants
d’IRA qui observent un sit-in pacifique devant le commissariat de police ou
sont gardés leurs amis, sont brusquement chargés à coup de bâtons et de bombes
à gaz lacrymogènes par la police ; plusieurs personnes sont blessées ou se
sont évanouies sous l’effet des gaz ; et deux militants d’IRA ont été en
plus arrêtés : il s’agit de Baba Traoré et Yacoub Inalla, ce qui porte à
cinq le nombre d’abolitionnistes arrêtés, alors que le mufti fauteurs de
troubles et sa milice raciste, restent au dessus de la loi.
- IRA-Mauritanie
exhorte tous ses militants et sympathisants, en Mauritanie ou ailleurs, à se
mobiliser largement pour soutenir les promoteurs de la liberté d’expression que
sont Brahim Ould Jiddou et ses codétenus ;
- Nous
demandons, aux partenaires stratégiques de la Mauritanie, d’agir, à temps, pour
prévenir la violence intercommunautaire ou le basculement du pays aux mains des
partisans du fanatisme religieux, du racisme primaire ou de
l’intolérance ; la protection et la défense des noirs de Mauritanie constituent
le rempart le plus solide à la bokoharamisation, déjà très avancée, de la
société et de l’Etat;
- Nous
exigeons, des autorités mauritaniennes, le devoir de sévir contre les orateurs
de l’ordure qui exposent les mosquées à la sédition, par leurs discours de
haine et d’incitation à tuer les défenseurs des droits fondamentaux de la
personne.
De tels incidents relèvent des indices de la
dissémination, dans notre sous-région, du modèle de Bokoharam et de l’Etat
islamique qui sème la désolation et la barbarie au Moyen Orient et étend son
influence en Afrique. Ould Habibourahman et ses disciples sont de la légion des
précurseurs de ce modèle , sur le territoire de la Mauritanie.
Le
25 octobre 2014
Biram Dah ABEID
Dakar, République du Sénégal
Biram Dah ABEID
Président de l'Initiative de Résurgence du
Mouvement Abolitionniste (IRA-Mauritanie)
President of the anti-slavery
NGO IRA - Mauritania
Prix de l'ONU pour la cause des droits de l'homme,
2013
United Nations Human Rights Prize, 2013
United Nations Human Rights Prize, 2013
Prix Front Line Defenders pour défenseurs des
droits de l'homme en danger, 2013
Front Line Defenders Award, 2013
Prix de la ville de Weimar pour les droits de l'homme, 2011
Human Rights Prize of the city of Weimar, 2011
Front Line Defenders Award, 2013
Prix de la ville de Weimar pour les droits de l'homme, 2011
Human Rights Prize of the city of Weimar, 2011
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