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vendredi 15 janvier 2016

L’Effet Noir : Nous et le cas de la pilote Noire saoudienne Nawal-Hawsawi .

L’Homme Noir aura initié la restauration de sa Dignité d’appartenir à l’espèce humaine sacralisée par le Divin, quand il cesse de demander des explications plus ou moins fatalistes aux racistes en premier  sur le pourquoi de leur racisme crû. Le black se refuse d’admettre que les comportements racistes sont une émanation évidente et logique d’un certain « racialisme » admis qui traverse toutes les autres sociétés et toutes les interprétations de toutes les religions. Il y a un imaginaire collectif quasi universel qui rapporte au Noir le Négatif même en TOUT.

Je citerai  l’anecdote suivante non pour la première fois: une personne d’origine kurde rencontrée dans mes relations professionnelles, m’avait dit une fois au cours de nos échanges, que dans sa communauté d’origine, si l’un ou l’une d’eux se marie avec une personne étrangère, les gens très conservateurs n’accepteraient que difficilement. Et elle a ajouté que si cette personne était de plus Noire, on dirait qu’une malédiction est tombée sur la famille kurde du conjoint ou de la conjointe . D’autres communautés non noires à travers le monde, cultivent le même fond racialiste sur la condition Noire.

Apparemment, tout le monde non Noir répugne l’Effet Noir d’un ordre à un autre, et l’Homme Noir évite maladivement de se poser à lui une question cruciale : Pourquoi le Noir brésilien, le Noir mauritanien, le Noir français, le Noir saoudien, le Noir américain et d’autres à travers le temps et l’espace, sont sous-évalués et sous-traités sur Tout ce qui  se mesure sur une norme idéalisée qui serait l’original..??!!

En effet, le black traîne l’image  catastrophique issue de l’esclavage qui l’a mis au bas de l’échelle de l’Humanité . Et pire, lui même semble s’y plaire.

Il est lieu de différencier entre Dominer un peuple et Rendre un peuple esclave. Et l’homme Noir a subi le second état et en a pris partie même dans son fonctionnement interne. Tout dominé d’un jour n’est pas forcément esclave, mais tout esclave est plus qu’un dominé temporaire dans l’histoire. Très souvent dans l’Histoire , les dominés de tous genres d’humains ont pu se libérer et rétablir la respectabilité de leur qualité d’Homme en honneur et en dignité. Nombreux aussi, ceux qui subirent la domination et en plus l’ordre esclavagiste. Et parmi ceux qui avaient été victimes d’une telle double exploitation, seuls les Noirs semblent porter l’impact indélébile et attribué à leur condition à travers les époques. Il est probable que les rapports intra et extra que les uns et les autres auraient entretenus avec l’idéologie et les pratiques esclavagistes, seraient des facteurs à décortiquer en profondeur. Ce qui interpelle en premier lieu ; pourquoi certains dominants s’étaient limités à une exploitation économique et politique des certains dominés, alors que d’autres n’avaient pas hésité de déshumaniser les dominés et en faire des “objets” d’un commerce lucratif . Et les Noirs comme dominés ayant subi  l’ordre esclavagiste, symbolisent pertinemment le deuxième cas . En effet, ceux qui avaient eu la “chance” d’avoir sous leur joug des Noirs , avaient appliqué un régime de déshumanisation en chosifiant L’Homme Noir capturé ou acheté, vendu et revendu comme tout objet commercial très prisé. Et le continent Mère de l’Homme Noir pour ne pas dire de l’HOMME tout court, l’Afrique subissait une forme de “braconnage” sur plusieurs millions d’individus destinés vers des horizons inconnus et sans retour. À la même époque ailleurs, d’autres peuples étaient probablement sous domination politique, économique, culturelle et religieuse mais tout en échappant au joug esclavagiste .

Est-il un mystère , cette différence de traitement entre le Noir d’Afrique et l’indou du sous-continent indien , tous sous l’emprise de l’empire britannique..?? 

Sous le contrôle scientifique des historiens spécialistes de la question, nous osons dire que s’il y’eut un peuple qui fut durement  mutilé par l’esclavage, ce serait de loin le peuple Noir. Aujourd’hui , les descendants de premiers africains victimes des traites esclavagistes, ont toujours du mal de se défaire des conséquences de ce boulet originel. Et l’africain Noir n’est pas étranger au péché originel de l’ordre esclavagiste qui affecte tant la CONDITION NOIRE d’une manière générale et à travers les époques. Mais était – il lui même esclavagiste. .??

La réponse est un grand OUI, et il l’est de mentalité d’ailleurs toujours aujourd’hui. La vérité sur les traites transatlantique et transsaharienne nous édifie sur cette affirmation. Le marchandage lucratif que les Blancs européens et les Arabes avaient fructifié, profita très certainement à certains parmi les LOCAUX.  Dans tout commerce, il y’a un VENDEUR et un ACHETEUR, et dans celui là, les vendeurs d’origine sont des NOIRS d’Afrique. Oui, ce sont eux qui bradaient des millions de leurs  semblables aux marchands d’esclaves. Cette donnée de la question de l’esclavage est très passablement traitée et même évitée  par les milieux intellectuels noirs surtout africains issus de l’aristocratie féodale.

Aujourd’hui, s’il y a des sociétés dans lesquelles l’esclavagisme symbolique et statutaire a une prégnance sur les rapports sociétaux et coutumiers, on peut en énumérer plusieurs dans l’Afrique Noire. Par exemple dans certains milieux Ouest-africains, le régime féodal fonctionnant en système des castes, admet et soigne même cet esclavagisme de statut qui est  considéré comme l’une des références essentielles de l’ordre communautaro-ethnique. À ce propos, on se rappellera de la sortie aux relents de vengeance  de l’ancien président sénégalais Aboulaye Wade qui avait traité son successeur Macky Sall comme un esclave qui ne serait jamais au dessus de son fils emprisonné.  Quelques jours après, l’entourage de l’actuel président, exhibait fièrement sa noblesse et surtout certains de leurs “anciens” esclaves dans leur terroir. Ainsi venons de là, nous africains noirs, et on ose étrangement se lamenter quand un Noir hors d’Afrique subit certaines stigmatisations  dégradantes de la part des autres peuples. Ces gens aux origines africaines subissent les conséquences directes et évidentes de ce qu’on avait fait de nous mêmes dans le passé et continue entre nous mêmes sous une autre coloration dans l’Afrique de 2015.

Aujourd’hui, si Madame Nawal-Hawsawi, pilote et noire saoudienne subit des joutes racistes  (singe ou gorille) sur les réseaux sociaux, c’est que le régime racialiste en vigueur par la conscience collective de plusieurs sociétés, récuse au Noir certaines positions enviables même par le mérite et les compétences. 

Elle est Noire instruite et mariée à blanc américain converti à l’islam. Et dans une société arabe musulmane ou pas, le Noir fait l’esclave type et son statut est d’être subalterne. Surtout pour une femme Noire qui devrait tenir le rôle d’une concubine d’un cheikh ou d’un émir tribal. En islam, l’explication et la compréhension des textes concernant l’esclavage, ont permis une codification de la norme esclavagiste dite licite dans un seul sens qui était de légiférer la soumission et l’utilisation de l’Homme Noir à des objectifs étranges. Pire, les Noirs musulmans eux mêmes dans certains milieux, s’accommodent de cette lecture fallacieuse et inhibitrice de l’élément RELIGIEUX, qui ne s’applique étrangement qu’à d’autres Noirs seulement . Ainsi par le biais d’un  discours religieux très orienté, on intime au Noir d’accepter sa CONDITION d’être dépendant par fatalisme.
Notre cousine mecquoise a eu le “malheur” semble t-il, d’avoir fait des bonnes études aux États-Unis et d’être active sur l’anti-racisme dans le royaume des Al-saud. Pour certains milieux racialistes zélés de l’Arabie, elle s’est affranchie d’une “très mauvaise manière” en étant qualifiée plus que certains et mariée librement à un occidental. La logique qui trame est qu’un esclave ne devrait pas  être meilleur que son maître pour son accomplissement individuel et collectif en TOUT. Si l’actuel Roi Abdallah de la Jordanie a une mère anglaise, a accédé au trône sans scandale, c’est que l’imaginaire collectif de ces peuples, intègre “certaines choses” pour certains mais trouve osées pour d’autres. Il est très rare de trouver un couple mixte (Noir/Arabe) dans ces zones, et le couple que notre cousine de pilote forme avec un blanc américain converti ne semble pas passer pour certains milieux dominants. Pour eux, le Noir doit être très visible en étant au service d’eux et invisible quand il s’agit des Honneurs et de la Dignité.
Et la similitude qui révèle le dénominateur commun de tous les racistes transfrontaliers conditionnés par le racialisme anti-Noir , est que les noms d’animaux “gorille et singe” utilisés pour qualifier Mme Nawal-Hawsawi sur la toile, sont ceux qu’on entend parfois au sein de certaines enceintes sportives dans le monde Blanc  contre des sportifs Noirs . L’esprit et les réflexes FACHO ne sont pas l’apanage exclusif d’un groupe de supporters foncièrement racistes en Europe. En effet, il y a quelques temps les supporters du club londonien Chelsea FC qui avaient agressé un paisible Voyageur Noir dans le métro parisien , ne sont pas plus méchants et racistes que les internautes d’Arabie remontés contre la pilote Noire.

C’est le même fond idéologique racialiste de la société qui fait émerger les comportements racistes dont le Noir symbolise par essence.

Le Noir a détruit Sa Dignité à partir de son environnement originel qui est l’Afrique, et c’est de là bas que cette Dignité doit être restaurée d’abord. Donc réfléchissons sur nos croyances, nos cultures, nos structures coutumières et nos rapports intra. L’afro-centrisme réfléchi et réformateur  n’est pas une posture politicienne, essentialiste et extrémiste, mais l’avenir de la DIGNITÉ NOIRE.

Kundou Soumaré



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