Ces derniers jours, un journaliste de la télévision mauritanienne
du nom de Moussa Ndiaye s’est fait remarqué par un entretien accordé à un site
internet sénégalais dakaractu.com . Mr Ndiaye se présentant comme le
responsable régional de la radio Mauritanie pour les zones Gorgol et
Guidimakha, a brossé un portrait très reluisant de sa Mauritanie. L’une des
premières questions du journaliste sénégalais porte sur l’état de la presse en
Mauritanie, et celui qui s’est nommé cadre mauritanien a répondu que la presse
se porte très bien dans le pays sauf selon lui quelques autoproclamés journalistes qui ne
respectent pas les principes qui régissent le métier. En matière des droits
humains, il estime également que tout va
bien, et dénonce ce qu’il croit comme une intoxication qui viserait la Mauritanie ,
son président et le peuple en général. Le journaliste sénégalais lui rappelle
que les faits sont têtus concernant l’esclavage , Mr Ndiaye s’exclame fièrement
en disant qu’il rejoint le président mauritanien Ould Abdel Aziz en niant
l’existence du phénomène dans le pays. Il ajoute que ce qui existe ce sont des
séquelles esclavagistes qu’il assimilent tacitement aux « valeurs et cultures » dans nos
communautés. Concernant la situation des étrangers en Mauritanie, il admet que
rien à signaler en général sauf pour ceux qui fraudent en se mettant hors de la
loi. Sur ce point il s’est servi d’anecdotes plus ou moins farfelues et indexatoires
à l’encontre de certains étrangers….noirs évidemment. Celui qu’on connaissait
aux débuts des années 2000, comme un simple présentateur d’une émission sportive
à la TVM, se décrit comme quelqu’un qui est sur le terrain et croit donner du crédit à ses
affirmations dignes d’un courtisan aspirant à une cooptation certaine .
À travers sa sortie pleine d’approximations et d’assertions fantaisistes,
notre journaliste converti à un semblant patriotisme zélé n’a pas honoré le
métier de journaliste, et il est lieu de lui rappeler certains FAITS RÉCENTS .
Monsieur Ndiaye, sur le déni de l’esclavage , si vous êtes journaliste
qui observe le terrain, comment avez-vous raté la condamnation récente des
esclavagistes reconnus par un tribunal à Néma dans l’Est du pays ? Êtes
vous au courant que l’État que dirige le Raïs Ould Abdel Aziz, a instauré des
cours spécialisées pour traiter les cas de l’esclavage ?
Pensez-vous que tous les mouvements anti-esclavagistes n’existent
que pour faire ce que vous appelez « l’intoxication ». ?
À décoder vos propos concernant les étrangers, on ne peut
éviter de suspecter une tendance facile à la
délation contre certains étrangers dits hors la loi. Apparemment votre
connaissance du terrain ne vous a pas permis d’émettre un mot pour le jeune malien qui
a succombé à ses blessures après sa fuite à la vue des forces de l’ordre pas
toujours tendres avec l’étranger….. NOIR
. Comme par miracle , vos anecdotes qui stigmatisent certains étrangers, ne
mentionnent que les étrangers subsahariens, et les autres ( notamment les Touaregs et arabo-berbères originaires du
Nord malien) sont-ils tous en règle sur tout le territoire national… ?
Vous êtes probablement dans le cercle de ces gens qui
croient se valoriser en prenant des largesses avec la VÉRITÉ . L’erreur fréquente
en la matière consistant à échanger Sa Conscience, Son Honneur et Son
Professionnalisme contre une promotion clientéliste , est que l’excès de votre
posture avec les faits, ne vous assure pas la confiance escomptée de la part de ceux à
qui vous pensez rendre service.
Et vous n’êtes pas le seul dans ce domaine, plusieurs ONG
cartables gravitent autour de ce « filon sucré » que certains éléments
du pouvoir utilisent pour dénaturer les réalités du pays à l’international .
Les uns et les autres finiront tôt ou tard dans les
caniveaux de l’Histoire , car le train de la VÉRITÉ est en vive allure à
l’échelle nationale et internationale et les applaudisseurs pour des raisons
matérialistes de l’instant, seront
balayés à jamais.
Vous vous êtes présenté comme mauritanien noir et fier de
l’être dans une Mauritanie idéalisée où tout va bien pour TOUT LE MONDE. Je
dirais que tout va bien pour votre business clientéliste et égocentrique. L’intoxication
dénoncée au cours de votre sortie, est bien le propre de votre posture à
outrance en déformant les faits pour être dans les petits papiers de vos
maîtres à Nouakchott.
Concernant la question de l’esclavage et ses séquelles en
Mauritanie, vous niez l’existence du phénomène et vous insinuez une étrange confusion
entre les séquelles esclavagistes et ce que vous appelez nos « Valeurs et
Cultures ». Par ces dernières , vous entendez très logiquement le système
de castes qui serait une norme sociale à garder. Vous comparez subitement ce
système bien connu apparemment dans votre
terroir du Fouta-Toro, avec ce qui peut
se faire chez les maures également. Sur ce point, vous n’êtes pas le seul à
naviguer en eaux troubles entre les rapports sensibles liant le régime féodal
et le système esclavagiste . Nombre de gens
issus des milieux noirs mauritaniens hors haratines, ont une approche ambiguë
et hésitante concernant les multiples problématiques liées à l’esclavage et ses
séquelles. En effet , certains milieux intellectuels issus de la féodalité très
présente en ‘’Mauritanien ‘’ sont très à l’aise avec le vocabulaire
tournant sur le RACISME d’état ou de l’AUTRE , et bizarrement nous ne
constatons pas la même ardeur sur la question de l’ESCLAVAGE et son versant
féodal . Si le système de castes basée sur une certaine hiérarchisation sociale,
est une Valeur et une Culture pour un Torodo (dit noble) que vous êtes dans le Fouta et le
Toro, par déduction l’esclavagisme ``socialisé’’ et pratiqué chez certains de
nos frères Beydanes serait tout autant un marqueur « culturel et
valeureux » à conserver. Ainsi nous comprenons mieux les prédispositions
sociales et psychologiques qui vous permettent de parler de l’engagement
anti-esclavagiste et abolitionniste comme une intoxication. Un Torodo qui
s’assume comme tel et qualifiant la hiérarchisation sociale dans laquelle les
Hommes ne se valent pas de naissance , comme « Valeurs et Cultures » , ne
peut avoir de sympathie sincère pour la mouvance abolitionniste . Par rapport
ce phénomène de la féodalité, les tenants coutumiers de nos sociétés sont majoritairement
réactionnaires . En effet, toutes velléités de mettre en cause ce système qui se
singularise par l’inégalité entre les invidivus sur le matériel et l’immatériel, subissent
l’anathème social .
Pour Mr Ndiaye et d’autres d’ailleurs , un descendant
d’esclaves qui refuse l’assignation dans un statut tordu, ne peut être qu’un
partisan de l’intoxication . Il a fait remarquer qu’un groupe existe, nommé « Endam
Bilal » des descendants d’esclaves qui seraient fiers de leur ascendance
servile .
On est tenté de dire comme si la qualité d’un dit noble ne
vaut vraiment que s’il y’a autour des esclaves . La donne psychologique est
révélatrice dans certaines communautés où l’engagement anti-esclavagiste et
abolitionniste même dans le discours, est assimilé comme haineux et violent contre
ce qui est érigée en socle d’identité sacralisée de la société. Ainsi les mots de notre
journaliste de Torodo assimilant les séquelles esclavagistes à nos «valeurs et
cultures », seraient très appréciés par l’aristocratie nobiliaire dans plusieurs endroits du Sud Mauritanien. Au
final, fidèle au moins à vos « Valeurs et Cultures » en langage mauritanien.
K.S
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire