La rencontre organisée par l'association ARMEPES-FRANCE (Association des
ressortissants mauritaniens pour l'éradication des pratiques esclavagistes et
ses séquelles) et le PHARE CITOYEN,
s'est ouverte vers 14H25 dans la Salle Croizat au sein de la Bourse du travail.
C'est Monsieur Baba Ould Jidou du
Phare Citoyen, modérateur des échanges qui a ouvert le bal en présentant les
différents intervenants qui sont Abdine
Ould Merzough le coordinateur d’IRA
en Europe, le Professeur Bâ Haïmout
et le secrétaire général d’Armepes-France Gaye
Traoré.
Après quelques mots introductifs du président
en exercice de l’ARMEPES-France, Monsieur Ibrahim
Diabakhate et du président d'honneur Dr Koné Makhan, Gaye Traoré a présenté la genèse de l'association et
les actions qu'elle a menées depuis sa création contre l'ordre féodal qui sévit
dans nos communautés en particulier dans le milieu soninké. Mr Traoré a précisé
que l'association est ouverte à toutes les personnes sensibles à la défense des
droits humains d'une manière générale. Il a réfuté le sobriquet utilisé par
certains détracteurs du mouvement, le qualifiant comme “l'association des
esclaves ” (Komo mfeddé). Il a
expliqué que l’ARMEPES-France mène une campagne de communication pour
sensibiliser sur les mentalités rétrogrades héritées de l'ordre esclavagiste et
féodal. Plusieurs canaux et supports sont disponibles et utilisés pour diffuser
le message, un site internet www.mauritanie-egalite.org dédié aux
différentes contributions et une page interactive Facebook Gambanaxu Armepes Solutions sans
oublier les interventions occasionnelles sur les webradios communautaires (Radio Diaguilly et Radio Combandao).
L'intervention du représentant d’IRA Mr
Merzough s'est axée sur l'activisme très
agissant du mouvement du président Biram
Dah Abeid emprisonné depuis Novembre 2014 avec son vice-président Brahim Bilal Ramdhane. Il a noté qu’IRA
est portée par une jeunesse motivée ayant une conscience citoyenne très
développée. Il a estimé que la diplomatie militante de son mouvement à
l'international porte ses fruits, car la problématique de l’esclavage est
devenu un trou noir dans les relations de la Mauritanie avec certains pays
puissants. Mr Abdine Ould Merzough a
déclaré qu’IRA veut stimuler toutes les personnes victimes afin de sortir pour
s'engager et dénoncer en demandant l'application du Droit. Il a par ailleurs
réfuté tout communautarisme au sein d’IRA-Mauritanie en expliquant que seule la
référence de la citoyenneté et le sérieux de l'engagement comptent pour porter
l'idéal d’IRA-Mauritanie d'une Mauritanie
Juste et Égalitaire.
Quant au Pr Bâ Haïmout, il a exposé un bref historique de l'aspect juridique et
législatif concernant l'esclavage en Mauritanie. Pour lui, le pays avait adhéré aux conventions internationales depuis
sa création mais dans les faits, les choses sont AUTRE CHOSE. Il a expliqué qu'on ignorait et recusait la
citoyenneté des personnes sous l'ordre esclavagiste, et cela voulait dire que
la LOI ne pouvait pas changer les réalités. S'agissant de la féodalité, Mr Bâ a
expliqué qu'une nouvelle fois les textes législatifs avaient ignoré son emprise
sur le réel dans les communautés notamment concernant le foncier sur lequel
l'ordre traditionnel et coutumier régnait . Il a déclaré que l'engagement
contre l'ordre féodal doit être entrepris par tous les citoyens et appele les
personnes d'extraction sociale féodale de s'y mettre courageusement, car du
courage il en faut pour braver les conséquences inévitables dans la communauté.
Le modérateur du débat, Baba Ould Jidou du
Phare Citoyen a appelé la jeunesse mauritanienne dans son ensemble de s'engager
les toutes les injustices.
Il a expliqué que les mouvements pionniers du
milieu haratine comme El Hor ont
permis l'émergence d'une jeunesse haratine engagée et conscientisée d'une
manière décomplexée contre l'ordre esclavagiste. Il a salué au passage les
membres d’Armepes-France qui ont osé prendre en compte les séquelles
esclavagistes de l'ordre féodal dans leurs communautés, dans l'engagement pour
les Droits Humains en Mauritanie.
Parmi le public peu nombreux dû à un
calendrier serré pour communiquer en amont, il faut noter certaines
observations très pertinentes notamment celle d'un poids lourd de la diaspora
Mr Ibnou Diagana. Ce dernier a
signalé que le message devrait être traduit en langue soninké par rapport au
nombre de gens présents ne comprenant pas le français. Une traduction résumée a
été faite par le secrétaire général d’Armepes-France par la suite. Par ailleurs
l'événement a été couvert par la webradio
Combandao avec la présence de l'animateur et l'un des responsables Bouba Diakité. L'enregistrement des
échanges a été diffusé dans la soirée du même jour.
K.S
Reportage photos
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