Par Guy Samuel Nyoumsi, Vice-président du
CRAN et président de solidarité Africaine de France (SAF)
Les activités
de Boko Haram depuis 2009 dans la
région située au Nigéria et aux frontières du Niger, du Cameroun, du Tchad et
ses actions s’étendent jusqu’au Mali.
Du Nigéria au Cameroun en passant par le
Mali, le continent africain serait actuellement en proie à de nombreuses
attaques attribuées à un groupe Islamique dénommé Boko Haram.
Il s’agirait d’une organisation salafiste
basé au Nord-Est du Nigéria et qui se serait formée en 2002. Ce groupe
terroriste composé d’environ 8000 hommes met en danger la sécurité régionale
des pays voisins du Nigéria. C’est dans cette optique qu’elle aurait
régulièrement procédé à des attaques,
des enlèvements et à des massacres sur des populations civiles.
Pendant de nombreuses années ses actions
violentes l’opposent fréquemment aux forces de sécurité du pays et
se seraient souvent soldées par l’échec des services de l’État. Il y a eu
l’agression de Bornou mais c’est surtout les attaques simultanées dans
plusieurs villes du Nigéria à partir de
2009 qui vont faire basculer cette jeune
organisation terroriste dans la violence et contribuer à la faire connaitre sur le plan international avec un
bilan de 3600 morts, essentiellement des civils.
Les années 2013 et 2014 ont été les plus
marquantes. Pour donner un exemple d’attaque, le 10 janvier 2015 Boko Haram
aurait engagé toujours au Nigéria une offensive dans 16 localités du pays
détruisant au passage les rives du lac
Tchad et aurait enlevé 185 personnes dont des femmes et des
enfants. Autre exemple, le 18 décembre
2014, il aurait tué 32 personnes à
Gumsuri sans compter les enlèvements de 200 jeunes filles dans les lycées.
Aujourd’hui, Boko Haram a donc décidé d’agir
non seulement dans pratiquement toutes les régions du pays mais elle s’étend
désormais à l’extérieur et expose en particulier les pays frontaliers du Nigéria à une grande insécurité. Si le Niger et le Tchad ne sont pas encore
atteints, les incidents à répétition au Nigéria, au Mali et au Cameroun ne les laissent pas indifférents.
Au Mali en avril 2012, certains membres de
Boko Haram se seraient
joints aux mercenaires religieux et auraient ainsi participé à l’attaque du
consulat algérien à Gao, opération qui
se serait soldée par l’enlèvement d’un diplomate Algérien et de ses
collaborateurs.
Au Cameroun on entend parler de Boko Haram
pour la première fois lorsque
organisation procède à l’enlèvement de touristes Français venus visiter le parc
touristique. Elle s’attaque ensuite à un camp militaire située à l’extrême Nord
du pays (précisément à kolofata) faisant 143 morts dont un soldat Camerounais
tué. Le 18 janvier 2015,
Son mode opératoire semble être rodé
puisqu’il présente partout les mêmes caractéristiques : sièges, menaces,
enlèvements, destructions.
Cette organisation est également à l’origine
des déplacements des populations :
au moins 1.5 millions à Baga au Nigéria, enlèvements de femmes, massacre
des enfants. Le bilan aujourd’hui serait lourd : plus de 13000 morts
(insurgés, force de l’ordre et civiles compris)
et 1.5 million de déplacés.
Face à cette menace devenue permanente, les
défenses s’organisent. Si les aides internationales sont envisagées, c’est
surtout une solution régionale qui serait fortement envisagée de façon
récurrente.
Combattre Boko Haram : une réponse
régionale vivement souhaitée
En attendant que cette organisation
terroriste, composée de mercenaires religieux, avides de pouvoir et d’argent
facile, et ses membres soient traduits devant la Cour Pénal international
pour ce que le Président Hollande et le secrétaire d’État américain qualifie
de « crime contre
l’humanité », une réponse régionale au terrorisme Boko Haram est souhaitée. Sur ce plan, certaines autorités
africaines comme le Président Ghanéen
John Dramani actuel président de la
CEDEAO propose une réponse régionale et
souhaite qu’un plan d’action local soit rapidement mis en place pour
aborder la question.
Le sous-secrétaire d’État des Nations Unis,
Monsieur Adamou DIENG, souhaite une riposte
collective et régionale pendant que sur la même idée, le Président Ghanéen
souhaite un plan d’action rapide.
Première grande action d’envergure est celle
qu’a menée l’armée Tchadienne :
L’objectif est de libérer la ville de Baga, ville du nord-est du Nigéria située
sur la rive droit du lac Tchad qu’avait assiégé Boko Haram causant 1.500
millions de déplacés semblerait être
atteint.
Selon jeune Afrique, l’armée Tchadienne se
dirige vers le Cameroun suite à l’accord conclu entre le Cameroun et ce pays.
Autre grande action toujours engagée par le
Tchad : l’offensive menée dans le nord du Cameroun par la force d’intervention de l’armée Tchadienne visant à mettre ce groupe
terroriste africain hors d’état de nuire.
Aide internationale : contrepartie
imposée ou contrepartie négociée
Bien entendu, lorsqu’un imprévu survient
comme celui-là, chaque pays avec son organisation doit d’abord faire face,
avant de faire appel aux autres.
C’est ce qu’a fait le Cameroun. Alors qu’il
mobilise déjà son armée du côté de la presqu’Ile de Bakassi, le Cameroun, confronté aux actions
terroriste de Boko déploie son armée pour affronter cette difficulté nouvelle à
laquelle elle doit pourtant faire face.
Concernant les interventions
extérieures, celle de l’ONU semble
pour l’instant à exclure quand on voit les exemples du Mali et la code
d’ivoire.
Pour l’instant et à ce stade, c’est l’incompréhension qui règne sur l’attitude du Nigéria face à Boko
Haram. Ce pays ne semble pas déployer
tout son potentiel militaire pour
combattre Boko Haram comme cela devrait être le cas. Alors que celle-ci mène des actions terroristes de grande
envergure à l’intérieur de son pays et tente de s’étendre dans les pays
limitrophes, le Nigéria ne manifeste aucune velléité à combattre cette
organisation illégale.
Quant au soutien international, on
apprend par le figaro du 16 janvier 2015
que La Russie aurait décidé d’apporter
son soutien au Cameroun pour combattre le groupe islamique armé Boko Haram
en fournissant des armes modernes à l’armée Camerounaise, c’est ce qui
ressort de l’entretien entre le président Paul Biya et l’ambassadeur de Russie.
De même l’Allemagne aurait promis son aide au Cameroun.
Face à ces questions sans réponses, d’autres
questions fusent : qui est vraiment boko Haram ?
Comment une organisation terroriste composée
d’environ 8000 Hommes a pu survivre de
2002 à ce jour alors que pour leurs
seuls frais d’alimentation journalière
il faut compter la somme de 80.000 € par jour (à raison de 10 € par
homme)
Qui fournit Boko en arme ? A quel
prix ? Qui a fourni les armes avec
lesquelles le groupe s’est entrainé pendant toute sa phase de démarrage ?
Qui fournit l’argent pour qu’elle
s’équipe. Qui se cache derrière
Boko ?
Au final Boko Haram est –elle une réalité ou
une fiction ?
Boko Haram serait-il seulement une simple
manifestation du marketing international ? qui consisterait à créer un
besoin à partir d’éléments latents, à orienter ainsi les consommations ?
Si nous respectons le côté commercial de la
démarche, nous ne pouvons néanmoins nous empêcher de nous interroger sur la pertinence de vendre à des états aux
PIB les plus bas, à l’économie exsangue
et au niveau de vie les plus bas
des produits liés à leur peur.
Pourquoi ne pas leur vendre
des produits dont ces pays auraient réellement besoin. Nous pensons réellement à des produits
éducatifs, tout en se réservant le service après-vente ?
Cela permettrait aux populations de ces pays
de chercher du travail chez eux et d’y rester au lieu de se lancer dans des
projets de départs vers l’occident où la précarité par exemple
peut altérer fortement leur rêve d’une vie meilleure.
C’est la raison pour laquelle,
il est important que les responsables politiques, économiques africains
comprennent qu’il est plus judicieux d’apporter une réponse commune pour
combattre militairement ces nouveaux mercenaires africains et une réponse
commune pour combattre la pauvreté endémique en donnant du travail à la
jeunesse africaine. Ainsi, elle ne sera plus tentée de rejoindre ces vendeurs
de la mort et du chaos que représentent Boko Haram.
Ci-joint le coup du matériel militaire dont
Boko Haram est supposé se servir. Cette liste est faite sous réserve des prix
des matériels lourds comme les avions, les hélicoptères et autre…
Equipement militaire :
Tenue de camouflage : 70 €
Treillis 70 €
Pantalon 60 €
Bache cam 45 €
Hamak commando 44 €
tente biplace 50 €
tapis de sol autogonglant 30 €
Douche solaire 10 €
Gamelle 6€
Protection faciale tankiste
Douche solaire 9€
Sac de couchage 90 €
Un avion militaire (type latécoere) 300.000€
Frégate 250 millions
Patrouilleur : 5 milliard
Fusil d’assaut
On se souvient que par une résolution 2100
le Conseil de sécurité des nations unies
avait créé une mission pour la stabilisation au Mali, laquelle prenait le relai
d’un autre organisme des nations unies (MISMA) qui est toujours au mali à ce
jour.
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