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mercredi 2 février 2011

La condamnation de Mounimnine Mint Bacar Vall est un aveu d’innocence de Biram Ould Ould Dah Abeïd



Une lecture entre les lignes par un compagnon

Après le verdict sans surprise et sans appel prononcé par la justice aux ordres, le pouvoir s’est rendu compte que l’affaire de Mouloumnine Mint Bacar Vall était si grave qu’elle ne saurait être dissimulée, ni par les sales manœuvres de diversion de la police, ni par les vaines tentatives de désinformation menée comme toujours par la tvm de la honte qui se sont évertuées à blanchir à tout prix l’esclavagiste et charger les défenseurs des droits humains. Les pressions tous azimuts de la rue, de l’intelligentsia, des organisations des droits humains nationales et internationales ainsi que toutes les forces politiques nationales toutes obédiences confondues étaient embarrassantes et ne laissaient point de place aux desseins du régime de dresser les  Beydhanes  contre Haratines, les anciens maîtres contre les esclaves et anciens esclaves. Car il est révolu le temps où pour étouffer les cris de souffrance des asservis le régime les confinait dans un carcan communautariste réducteur. Désormais, la question de l’esclavage est un problème national qui interpelle tout le peuple mauritanien.

Devant la condamnation sans équivoque par l’ensemble des mauritaniens de l’esclavage et des esclavagistes et l’expression clair de leur refus du mensonge, de l’intoxication et de la manipulation des faits, le pouvoir de Ould Abdel Aziz a prouvé combien il est vulnérable pour ne pas dire déliquescent.
C’est cette attitude nationale doublée de la crainte du pouvoir de se voir sanctionner par quelques organisations exaspérées par les décisions pernicieuses que l’administration est, décidément, résolue à réserver à tous les dossiers ayant trait à des pratiques avérées d’esclavage soulevés par les défenseurs des droits de l’homme, qui a conduit à la condamnation par les juges – à regret sans doute- de Mint Bacar Vall. En effet, le procès fut expédié avec une rapidité surprenante, comme sous la pression de forces invisibles, par une justice qui nous a habitués à des lenteurs élastiques.

Les rebondissements rébarbatifs de l’affaire Mounimnine Mint Bacar Vall qui est sortie de prison jeudi 27 Janvier suite à un arrêt de la chambre correctionnelle de la cour d’appel confirmé par la cour suprême avant l’introduction par le Ministère public d’un pourvoi dans l’intérêt de la loi devant le Ministère de la justice contre la décision de la cour de cassation de sa remise en liberté prouve comme nous ne l’écrivions toujours l’existence d’une volonté claire au plus haut sommet de l’Etat de couvrir les forfaitures des esclavagistes au grand dam de la justice. Ce cafouillage suscité pour masquer la bévue et l’arrogance de la justice n’aurait pas eu lieu si le pouvoir n’avait pas apprécié la détermination des mauritaniens à affronter cette mesure odieuse que d’aucun accuse discrimination raciale.
Quoiqu’il en soit, le jugement de Mint Bacar Vall et le verdict rendu sont en soi-même un aveu cinglant de l’innocence de tous ceux de IRA, SOS Esclaves, FLEER et APP qui furent injustement détenus, jugés pour des accusations infondées et inculpés à des peines absurdes.
On se s’interroge alors à juste titre pourquoi les responsables du commissariat de police d’Arafat1 et la télévision du pouvoir (tvm) ne s’expliquent pas au peuple mauritanien ? Pourquoi leur forfait commun consistant à rivaliser de manœuvres pour dissimuler le crime de Moulimine Mint Bacar Vall reconnue coupable par la justice n’est pas sanctionné, lui aussi, par leurs hiérarchies ? Pourquoi Biram Ould Ould Dah Ould Abeïd croupit-il toujours en prison alors que son incarcération n’est plus justifiée ? Qu’est-ce qui fait que Minetou Mint El Mokhtar présidente de l’AFCF qui s’est saisie du dossier des mineurs asservis par Mint Bacar Vall reçoit régulièrement des menaces de mort dans l’indifférence totale des autorités ? Est-ce parce qu’en poursuivant les esclavagistes jusqu’à leurs derniers retranchements les défenseurs des droits humains dérangent trop et doivent, pour cela, payer un lourd tribut ? Nous, nous en avons payé de nos corps lundi 13 décembre. Biram en a payé de son sang, de sa chair et sa liberté. Minetou Mint El Mokhtar va-t-elle en payer de sa vie ? Le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz doit se le tenir pour dit, si tel est le prix qu’il faudra payer pour que les mauritaniens se libèrent du joug de l’esclavage, il s’en trouvera qui n’hésiteront pas un seul instant à le payer. Si la voie du combat pour l’égalité et la justice passe par un tel sacrifice, il sera fait.

Plus personne aujourd’hui ne nie l’existence de l’esclavage. Et tout le monde crie d’une seule voix qu’il faut l’application systématique et ferme de l’arsenal juridique en vigueur, quoique insuffisant. Tout le monde appelle à déchirer le voile de la honte enroulé autour des maux de notre société et que tombe les tabous. Tout le monde exige aujourd’hui la libération de la Mauritanie des serres des rapaces à mille visages, du joug du pouvoir féodal en place.
Ethmane Ould Bidiel

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