Clôture de la journée par le  président de l’OCVIDH / Mamadou Youssouf Diagana / Remerciement des  invités et de tous les participants / Appel à l’unité / Contre le  sabordement des droits de l’Homme à travers la mise sous tutelle de la  Commission Nationale des Droits de l’Homme pour l’Etat. Nos modes  d’action doivent toucher encore plus la lutte à l’intérieur du pays.


















Compte-rendu des conférences : journée du 26 juin 2010
 
Le modérateur Mamadou Touré a rappelé  l’unité nationale en tant qu’entité sociale et politique qui mérite le  questionnement des différentes crises qui traversent actuellement la  Mauritanie. Crises systémiques qui ont préexisté à la Mauritanie et qui  survivent puisqu’elles se rapportent à l’esclavage et l’apartheid : les  deux maux que subissent les Négro-mauritaniens, et sur lesquels se  fondent tout le système social, politique et économique de la Mauritanie  dominé par la franche arabo-berbère.
 
Panel I. Ibrahima Sall / Les conditions  fondamentales pour une unité nationale en Mauritanie
A axé son discours sur les deux champs  distincts sur les divergences de points de vue dans le débat public.  Pendant que le droit de vivre son identité reste à conquérir. La  Mauritanie qui est multiculturelle et biraciale. Les différents régimes  ne l’ont jamais accepté et pratiqué par la contradiction induite par  leur comportement discriminatoire. Depuis 1966 la crise identitaire,  appelée la question nationale dont les enjeux sont hérités du  colonialisme français. Pas de schéma manichéen entre noirs (communautés  nationales), mais le régime énumère par ordre démographique en  commençant par citer les maures comme groupe majoritaire. Le service de  la nation incombe à qui a la compétence. Insistance sur la question  nationale, suivant une argumentation d’ordre structural, le concept de  question nationale apparait avant 1979. Dans les années 60, les maures  nationalistes imposent le mot arabe dans une vision purement  idéologique. La Mauritanie a besoin du soutien extérieur, dès lors qu’il  n’intègre pas également tous ses citoyens.
 
L’inexistence du présent permanent d’une  situation, d’un Régime, d’un pays, s’il n’y a pas la volonté de vivre  ensemble. La permanence de la stabilité de la Mauritanie est compromise  par un risque d’explosion, par une guerre civile sans volonté de vivre  ensemble. La conséquence des tensions permanentes est le fait que les  gens ont tiré la conclusion qu’ils ne peuvent pas vivre ensemble. La  Mauritanie est  construite sur la base d’Etats préexistants.  Participation des Peulhs, des Soninkés, du Waloo, du Futa Torro, du  Guidimakha.
 
 Rappel : processus  historique de la construction de la Mauritanie, sur la base d’un conflit  colonialiste (Anglais / Portuguais / Français). Le 27/12/1899 : réunion  à Paris pour la création d’une colonie ethnique composée de maures et  de Touaregs qui excluait l’incorporation de Noirs. Handicap de départ :  préoccupation de la question raciale spécifique à la Mauritanie en tant  que colonie à vocation coloniale. Problème de départ : les populations  noires pourraient vivre dans cette entité sans rapport avec les maures.  Cependant les maures sont des métisses, la plupart d’entre eux, par  métissage biologique. Les Noirs sont aussi des métisses biologiques  Rapport de 1946 administratif excluant que la Mauritanie soit dirigée  par un Noir. 
 
 La problématique de la  Mauritanie actuelle : Si on voit les archives ou discussion politique :  Enjeux et stratégies du partage de la Mauritanie de manière équitable.  Le nationalisme officiel et linguistique, il s’agit d’un complexe  d’affirmation se justifiant d’une volonté d’hégémonie de l’Arabe. La  stratégie de contestation des Noirs n’est pas combative mais  contestataire sans remise en cause pratique d’un état de fait. A travers  Taya, la politique d’hégémonie arabo-berbère en cours a été brusquée  par la procédure d’extermination des Noirs. L’Islam en tant que facteur  d’unité est fallacieux. C’est la volonté de vivre ensemble qui manque.  La domination a toujours existé grâce à la manipulation du dominé /  Logique de la division des dominés Noirs pour ancrer la « supériorité »  maures ! 
 
Panel II. Birame ould Dah ould  Abeid / L’esclavage en Mauritanie : pourquoi les lois l’incriminant ne  sont pas appliquées ?
En réaction à Sall, Remerciement un affrontement de positions  de l’analyse historique académique souscrite dans les recoins et fonds  de l’histoire. Contre la source des problèmes difficiles que vit la  Mauritanie, il déplore que l’historiographie de la société et de l’Etat  mauritaniens omette les communautés bambaras et berbères. L’ IRA récuse  et met en cause le catalogage des Harratine au sein de la communauté  arabe : comme du catalogage des berbères et des bambaras. Cependant le  mot beïdane manque d’exactitude puisqu’elle n’éclaire pas sur cette  communauté beïdane. Remise en cause aussi de ce qui lie les arabes soit  disant et les harratine. C’est archifaux de dire que l’esclavage  traditionnel n’existe plus en Mauritanie. D’où l’utilisation de plus en  plus de telles tribunes pour la reconnaissance de l’identité Harratine.  Qu’une identité ne peut pas s’imposer par décret politique, d’un pouvoir  constitué par d’anciens maîtres.
 
Dans son intervention, les paramètres se  lient à la problématique plus large des pratiques esclavagistes et des  lois qui doivent s’y appliquer. La problématique des Harratine est la  clef de l’unité mauritanienne. Les partenaires et les acteurs veulent  traiter la question de l’unité en ignorant le rôle passé et futur des  Harratine qui sont les bras de l’élite qui détient le pouvoir : Il  s’agit des responsables politiques maures, Halpulars, Soninkés qui  veulent perpétuer ce fait. La Mauritanie est sous la coupe de la seule  ethnie beïdane qui structure l’Etat, l’administration. D’où l’obligation  du constat : le politiquement correct dicte que tout le monde fête  Budah, ould cheikh Abdallah, alors que les personnes qui ont payé de  leur vie la lutte sont diabolisés. Par les mêmes personnes qui louangent  des individus qui sont impliqués dans le système d’oppression des  Noirs. IL y a incompréhension dans la manière de lire l’histoire. Notre  expérience et notre connaissance nous dictent de nous ériger contre  cette lecture par la complaisance des écoles et des idéologies. Les  Harratines sont instrumentalisé s et continuent de l’être. Par un  dressage idéologique et identitaire depuis la naissance de la société  esclavagiste, dans la tradition des lignages noirs qui crient à  l’instrumentalisation de leur propre personne. Toutes les autres  communautés se bousculent et ne peuvent trouver de faveur en Mauritanie  qu’à travers cette prostitution avec les arabo-berbères. De toutes les  façons c’est aux communautés émancipées de prendre le taureau par les  cornes pour soustraire cette classe assujettie à la sujétion. Sans  terrasser l’esclavage, on ne peut pas s’émanciper de la domination  beïdane. Le travail de terrain ne cesse de prouver que l’esclavage  perdure en tant qu’idéologie dans toutes les communautés. Les paramètres  n’ont pas encore cédé. Le  rôle handicapant de cette idéologie se  retrouve à travers les pratiques esclavagistes ou racistes : esclavage  domestique ou d’Etat.
 
Il   convient de comprendre la communauté de misère entre les communautés  noires. Tout élément de la communauté arabo-berbère qui paye le prix de  son engagement serait notre allié objectif. Tous les crimes sont traités  par l’Etat dans le sens et l’objectif de soustraire les criminels à la  punition. Préférence culturelle contre, Traitement esclavagiste contre  les Noirs en général. Il faut l’éradication de l’esclavage proprement  dit, après quoi nous pourrons lutter contre le racisme. C’est l’exemple  que nous retenons des Noirs américains. Aucune volonté de l’Etat et de  la classe politique pour éradiquer l’esclavage. Cependant, les maures  manifestent contre les crimes d’Israël et d’Amérique en Palestine et en  Irak. Pendant que les viols et l’esclavage à outrance n’émeuvent  personne. Chez bien des négro-mauritaniens, il y a un moule dans la peur  de la dénonciation de l’’esclavage et du racisme, par compromission  dans le système. 
 
Loi  conte l’esclavage en 2007 : loi jamais appliquée : adoptée sous le  président Sidi ould Cheikh Abdallah, le président lui-même téléphone  pour empêcher la justice d’agir. L’actuel président Aziz a donné des  instructions dans ce sens. Les lois et conventions sont votées et  ratifiées pour donner le change à l’opinion internationale. La survie du  pouvoir ethnique dépend du clientélisme. Cette démarche de surnombre à  80% de maures qui incluent les esclaves veut couvrir d’invisibilité les  Harratine dans l’espace, le mode de vie, le sentiment qui se dégage à  travers les pratiques cultuelles, culturelles, politiques. Le mode de  vie de la communauté arabo-berbère est fondé sur l’esclavage. Les  travaux manuels, ménagers, dégradants, de jour comme de nuit incombent  aux esclaves et au Noirs en général. Il n’existe pas encore de rapport  de forces politiques entre les groupes dits progressistes et le  pouvoir.  Il n’existe pas non plus d’objectivité des partis dits  progressistes. Dès lors que le fer est rouge, ces partis se rappellent  que ce sont les combattants anti-esclavagistes qui sont dangereux et non  les bourreaux.
 
Panel   III. Lô Gourmo / La lutte contre la gabegie et le terrorisme : impact  et effet sur lel quotidien des mauritaniens
Le conférencier les signe de régression  de notre pays. Notre imagination, après le président démocratiquement  élu renversé par les militaires, pose des questions. Plus ou moins de  force d’espoir d’une nouvelle route. Sur la question identitaire, nous  vivons le syndrome français à travers le concept de colonie ethnique  comme de l’ensemble des colonies françaises, une extension vers  l’indigénat des couches les plus faibles.
 
Nous sommes profondément métisses. Cependant,  nous récusons une confrontation des communautés, les unes en face des  autres. Il faut une vision commune. Nous éprouvons tous l’injustice qui  est le produit d’une manipulation politique. L’utilisation de la  légalité comme moyen, non pas comme fin. Le but est la mise en  difficulté de l’adversaire vers sa défaite. Il y a un contexte  idéologique démocratique pour se faire.   
 
Conclusion : contradiction entre les  communautés noires. Les Harratine piégés par l’instrumentalisation  maure. Soit le système est détruit. Soit le pays s’installe dans la  guerre civile. Question de la langue arabe. La langue appartient à celui  qui la parle, pas aux maures. L’implantation dans le Sud ne date pas  d’aujourd’hui. L’Association des chefs de village de Guidimakha date de  juin 1890. 
 
La question est posée par le  public de notre départ en quittant nos parents : tous les espoirs sont  vains si rien n’est fait. Il y a encore plus d’étranglement avec  l’arrivée des généraux, après les colonels. Nos cousines deviennent nos  boniches à cause d’une situation injustifiée. Après 1989, nous sommes à  genoux jusqu’à présent. Tendance des maures vers le Maghreb : nous avons  un ennemi commun qui est le beïdane. Il n’y a pas là de système qui  tienne, il faut donc la guerre dans l’unité de tous les Noirs. Réponse  du conférencier : les arabes représentent à peu près 10 à 15%. Les plus  acharnés contre les Noirs sont les métisses convertis à l’Islam. La  Mauritanie est créée pour les maures, cependant nous autres Noirs  n’avons rien fait. Les cadres noirs se sont rendus nuitamment chez  Daddah pour se subordonner à lui. Des officiers noirs ont raté  l’occasion de dirigé la Mauritanie en sauvant le régime Haïdallah. Le  problème des Noirs se sont les Noirs. 
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