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jeudi 10 juin 2010

C r i d e m publie un faux

C r i d e m publie un faux. Le voici p. 2

http://ufpweb.org/fr/local/cache-vignettes/L150xH149/arton2636-b903b.jpg

Je le fais suivre du texte adressé à Cridem, le 4 à 17 heures 02 - p. 4

Je ne sais s’il a été publié

en réplique à une lettre anonyme, faussement signée, publiée le 3 sur ce site – p. 7

J’y ajoute la lettre que j’ai diffusée ce matin, le 9, en annexe à une méditation de la sourate 55 du Coran . Le Miséricordieux - p. 9

Cette lettre à mes amis, tous les Mauritaniens, a été reprise par Taqadoumy, aussitôt.

En sus, la photo de Cridem a été volée à moi et à Taqadoumy. Exactement comme avait été exploité, sans mon autorisation, le portrait du président Moktar Ould Daddah pendant la campagne électorale, l’an dernier, du putschiste candidat.

Ceux qui me lisent et/ou me connaissent auront rectifié d’eux-mêmes. Bien entendu, dès ce soir, je me concerte avec mon avocat et ami. Et vous savez qui.

J’avoue que le procédé – comme on disait en français de mon adolescence – est d é g u e u l a s s e . Et j’ai servi dans l’ex-Union soviétique : je n’avais pas connu cela !


09.06.10

14:45

Mes excuses à ma seconde patrie: Bertrand Fessard de Foucault

Mauritanien de cœur et d’adoption , je voudrais apporter un bémol à la polémique médiatique, aux dires et aux écrits des uns et des autres, à propos de ce que j’aurais pu écrire sur ma seconde patrie, la Mauritanie.

Depuis quelques temps, dans la presse mauritanienne, je découvre l’horreur et la bêtise – contre vérités de notre époque – par les messages sur ma prétendue haine ou mon engagement politique déplacé contre ce pays que j’aime, que je respecte, contre le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a impulsé une nouvelle dynamique de développement avec une volonté politique réelle, dont j’ai conscience en tant qu’humaniste,en tant qu’apôtre de la liberté et de la démocratie.

En réalité, ma longue histoire avec la Mauritanie, se conjugue avec mon parcours historique dont je tire une immense fierté pour m'avoir permis de devenir le compagnon de Moktar Ould Daddah qui me surnomma affectivement Ould Kaîge (Mars 1974).

Malgré toutes les contre vérités que l’on me prête sur une vision biaisée de la Mauritanie que je continue à porter dans mon cœur et dans mes pensées, mon seul souci a toujours été l’intérêt supérieur de ce pays, depuis mon service national français effectué à l’Ecole Nationale d’Administration mauritanienne (février 1965- avril 1966).

Je tiens à le dire publiquement et avec toute la force de ma conviction d’ancien diplomate français (premier ambassadeur de France au Kazakhstan, conseiller économique et commercial près les ambassades françaises au Portugal, Bavière, Grèce, Brésil, Autriche) : je n’appartiens à aucun mouvement d’aucune confession ni à aucun parti politique. Je ne suis qu’un citoyen français humaniste, qui tire ses sources d’inspiration de sa chrétienté et de la passion du dialogue. C’est bien là toute la quintessence de mon engagement, de ma mauritanité.

Dans ma quête de la vérité sur ma deuxième patrie, la Mauritanie, j’ai été l’objet de calomnies biscornues à travers différents courriers et témoignages dont je n’ai jamais été l'auteur, dont une prétendue correspondance à M. Stefano Manservici, Directeur Général pour le Développement à la Commission européenne, et à l’Elysée.

Comment concevoir que dans mon parcours de libre penseur, avec une démarche spirituelle et politique, et tenant compte des valeurs mauritaniennes d’abnégation et d’humilité que m’a transmises le Président Moktar, j’ai pu jeter un trouble par mes écrits ou calomnier la Mauritanie ?

En s’inspirant de mes réflexions ‘’l'existence monastique impossible à décrire ou apprécier de l'extérieur’’ et ‘’la lecture du Coran - sourate XLI . Les versets véridiques’’ ou encore ‘’mon cœur ne craint que ta parole - textes du jour’’, les mauritaniens comprendront ma démarche toute dédiée à la dignité humaine.

Je me félicite que la Mauritanie soit enfin sortie des ténèbres et des affres des années de braise, et de la souffrance des vingt années sous Taya.

Actuellement, et à quelques jours du grand rendez- vous de la réunion de Bruxelles, tous les espoirs semblent être retrouvés, avec une stabilité politique et un nouvel essor économique et social.

Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, dont nul ne saurait faire fi de sa légitimité démocratique et dont je reconnais humblement les qualités, a un parcours qui l’honore et les grands chantiers des reformes, sont une preuve d’un véritable changement annonciateur de la nouvelle Mauritanie.

Par ces lignes , je voudrais signifier à tous mes frères mauritaniens mais aussi à tous ceux qui me prêtent des mauvaises intentions que je porte dans les tréfonds de mon cœur, le respect le plus sincère et l’admiration pour cette terre d’hospitalité légendaire. Le doute ne devrait avoir aucune place sur ma sincérité.

Je ne me permettrai jamais de m’ingérer d’une manière aussi machiavélique dans les affaires intérieures d’un Etat souverain et encore moins un Etat aussi proche que la Mauritanie qui m’a profondément marqué. Ma conscience est tranquille et ma fidélité demeure intacte envers les mauritaniens.

Je reste ouvert au dialogue dans le respect des principes de démocratie et d’amour du prochain.

Mû par ma dévotion à la mémoire de mon ami Moktar Ould Daddah, je me défendrai contre les ennemis de la Mauritanie. Que Dieu, disent nos frères d’Islam, t’enveloppe de Sa miséricorde. Nous sommes sûrs de cette miséricorde.

b.fdef@wanadoo. fr

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Bertrand Fessard de Foucault

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En réponse si possible à . . .

03.06.10

14:36

Les ires et délires de Bertrand Fessard de Foucault

Cher anonyme ! puisqu’il semble que votre signature soit un nom d’emprunt, mais la coincidence de votre texte avec ce que rapport Saharamedias, fait supposer une inspiration certaine.

Paradoxalement, la lettre à Bruxelles (en date du 27 Mai dernier) ne vous était pas adressée mais vous y répliquez, et celles que j’ai fait parvenir au général Mohamed Ould Abdel Aziz depuis le 22 Décembre 2008 ne reçoivent pas de réponse, alors que je sais qu'elles ont été lues.

Merci de répondre en nom personnel et aussi de m’indiquer votre parcours : les miens sont publics. Je cherche depuis le 6 Août 2008, un interlocuteur - surtout s'il se fonde sur l'état de droit et les accords de Dakar. Vous vous proposez. Dialoguons : b.fdef@wanadoo. fr. Cela n'engagera que nous, je suppose.

Permettez-moi trois rectifications (puisque le mot…).

Le retour à l'ordre constitutionnel, rompu délibérément le 6 Août 2008, ne date pas du 18 Juillet 2009, élection du général Mohamed Ould Abdel Aziz, mais du 26 Juin 2009 : ce jour-là, en démissionnant par abnégation et noblesse d'âme, le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a rétabli à lui seul l'ordre constitutionnel puisqu'il a ainsi permis l'anticipation de l'élection présidentielle et l'intérim par le président du Sénat. Et c'est en tant que président de la République, qu'il avait auparavant nommé le gouvernement d'union nationale souhaité par les partis politiques. Le général Mohamed Ould Abdel Aziz doit donc au président Sidi non seulement son grade mais le scrutin qu'il souhaitait tant. Et un scrutin en toute régularité constitutionnelle, ce que n'était pas le projet de scrutin le 6 Juin.

L’accord de Dakar – dont la genèse et la rédaction seront bientôt mis au jour, et qui ne sont pas mauritaniens – n’est pas respecté dans son chapitre VII et notamment pour ce qui est du dialogue national. La lettre d’intentions signées par le Premier ministre et le directeur général du Développement à la Commission européenne n’est pas non plus strictement observée. La méthode forte, rien que depuis quinze jours, dont il a été usé vis-à-vis des dockers à Nouakchott ou vis-à-vis de pauvres gens à Nouadhibou, n’est pas tolérée par ces deux textes. La relation de l’armée avec la presse – telle que le système que vous illustrez, la souhaite et la notifie aux journalistes – , non plus. Aussi bien la Commission européenne que l’entourage du Président de la République française tiennent à ce respect : vous ne vous êtes pas même donné l’apparence de consulter le chef de file de l’opposition démocratique, comme l’habitude et l’obligation en existaient à partir d’Avril 2007. Vous aurez à en répondre à Bruxelles, et la Mauritanie a tout intérêt à ce que les réponses de votre gouvernement soient crédibles. Les questions seront factuelles et précises. Pour bien répondre, il faudrait que cette table-ronde de Bruxelles soit précédée à Nouakchott d’une préparation entre le pouvoir et l’opposition, à égalité, et que la Mauritanie se présente en une délégation comprenant à égalité ce pouvoir et cette opposition. Non pour se déchirer devant des tiers, mais pour – enfin – avoir pitié de vos compatriotes, de ceux qui vivent mal au pays, de ceux qui doivent s’expatrier pour avoir un avenir ou simplement pouvoir s’exprimer, et décrire ensemble les nécessités et les atouts. Car il y en a tellement.

Cete attitude de vos commettants, a été réclamé par l’opposition, dès le 29 Novembre 2009, quand sa Coordination s’est organisée. Son memorandum du 7 Mai 2010 gagne à être lu, dans ces colonnes-mêmes : y est-il répondu ? Non…

http://www.cridem. org/index. php?id=82&no_cache=1&tx_ttnews[tt_ news]=44458&tx_ttnews[backPid] =36&cHash=50f9cac3b0

Vous ne pouvez à la fois inaugurer, d’ailleurs sans prise de parole du président du Haut-Conseil d’Etat, une avenue au nom du président Moktar Ould Daddah, usurper l’effigie de celui-ci en campagne électorale pour la coller à celle d’un candidat, et en même temps considérer négativement son régime et la manière de fonder votre pays. Le Parti du Peuple Mauritanien a été fondé par la volonté consensuelle de tous les mouvements politiques de l’époque (Décembre 1961), aucun autre parti depuis ne peut en prétendre autant. Il a été constitutionnalisé (Janvier 1965) avec franchise comme parti unique de l’Etat avec monopole des élections, alors que depuis, ou bien la vie politique était interdite (Juillet 1978-Juillet 1991), ou bien un parti trompe-l’œil s’imposait pour tout prendre et tout truquer. Ce Parti du Peuple s’est constamment ouvert aux opposants, et aux générations nouvelles ; il était évolutif et de nouvelles étapes se préparaient en 1978. Sa destruction a été une catastrophe, au lieu que ce soit le creuset de la suite : un cadre consensuel pour une pluralité de plus en plus grande des candidatures et des projets. Le pouvoir qu’exerçait Moktar Ould Daddah était dans les âmes, bien plus que par contrainte matérielle, appétit de carrière ou corruption des esprits (et des poches) : c’était notoire, ce l’est resté. Fruit d’une conduite personnelle.

Et permettez-moi de vous rappeler l’usage international pour apprécier la généralité d’un pays, quand il s’agit de reprendre une relation d’ensemble. Les bailleurs de fonds et les investisseurs – pour qu’ils soient demandeurs envers la Mauritanie au lieu que ce soit le gouvernement à leur égard – veulent une gouvernance limpide et compétente. L’argument de capacité sécuritaire n’en est pas un, les condamnations à mort d’assassins peut-être d’intentions mais pas de fait, ne valent pas éradication des causes. Que faisait le patron du Basep en Juin 2003 ? que faisait-il ainsi que ses collègues de l’ensemble des dispositifs sécuritaires en Décembre 2007 ? que faisait le Haut Conseil d’Etat en Septembre 2008 ? le sang coule à chaque fois. Or, le Président de la République ne s’est pas nommé de remplaçant à la tête du Basep – cumul à peine moins étonnant … que le récent retrait des mains du directeur du Budget du code de Rachad : vous savez que ce système informatique gère toute la dépense publique en Mauritanie, en sorte que le Président est devenu personnellement et exclusivement l’ordonnateur national.

Cette rigidité – tant sécuritaire que budgétaire – ne remédie pas à l’insécurité dans les villes, aux infiltrations dans le désert, et à la corruption, grande et petite, que vous déplorez à juste titre. Nous sommes là-dessus d’accord.

Le génie de Moktar Ould Daddah tenait en deux traits : écouter – faire confiance. Ne pas écouter a perdu le colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya. Ne pas faire confiance, même au Président de la République quand on est, dans la discrétion et le désintéressement, le chef de son état-major particulier, est ravageur.

Avec vous, dès que vous tournerez votre page. Nous pouvons, d’ici là, échanger sur les voies et moyens mais ils se résument en : ouverture, démocratie, sincérité, désintéressement. Vos compatriotes apprécieront et peut-être aussi vos commettants. Tout cela dans l’ardeur pour votre pays qui m’est cher.

Bertrand Fessard de Foucault . 4 VI 10


03.06.10

14:36

Les ires et délires de Bertrand Fessard de Foucault

La lettre adressée récemment par M. Bertrand Fessard de Foucault au directeur général du développement de la Commission Européenne à la veille d’une échéance cruciale pour notre pays (Table-ronde de Bruxelles) en dit long sur l’acharnement de ce vieil ami de la Mauritanie ancienne, contre le président Mohamed Ould Abdel Aziz et son projet novateur pour une Mauritanie Nouvelle.

A intervalles réguliers depuis août 2008, M . Fessard de Foucault, un adorateur invétéré du Parti du Peuple Mauritanien (PPM ex-parti unique d’avant 1978), s’improvise défenseur de la démocratie, fait appel à son carnet d’adresses et laisse libre cours à ses ires et délires. Si nous devrions en mourir, il y a longtemps, qu’on le serait.

Adressés à l’Union africaine, à l’Elysée, à l’Union Européenne, au Groupe de Contact International, les écrits de M. Fessard de Foucault prenaient tous le chemin des corbeilles.

Mais loin de se décourager ce retraité, vivant à des milliers de kilomètres de notre pays et de ses réalités, entend continuer à meubler son temps en diabolisant une Mauritanie libérée des pesanteurs et contingences qu’il connait bien, lesquelles lui procuraient des avantages jusqu’à une date récente ; fustigeant tantôt notre jeune démocratie, soutenue par l’écrasante majorité du peuple mauritanien et de ses forces vives et appelant comme maintenant, à lui couper les vivres, semant sur fond d’une humeur maussade (ou Mossad) le doute sur la pérennité même du pays.

Et parce que les anciens arguments légers utilisés dans le contexte qui a précédé le retour à l’ordre constitutionnel en juillet 2009 ne sont plus valables, notre paternaliste pourfendeur en appelle dans sa nouvelle sortie à des «témoignages immédiats» et à des «tonalités».

Amateur du flou et architecte de l’alarmisme M. Fessard de Foucault ne précise, néanmoins, pas qui sont ses « témoins immédiats» ? Quant aux « tonalités », on découvre, hélas, qu’elles ont des relents passéistes, de l’ambiance d’avant 1978. Plus de 30 ans se sont écoulés depuis 1978 et les prismes de l’époque sont aujourd’hui quasiment de l’histoire.

Aussi, est-il exagéré de continuer à parler de «crise identitaire» comme si nous étions encore en 1966 ou en 1979, et d’établir par un rapide raccourci un lien avec les protestations qui ont émaillé le campus universitaire deux journées durant en 2010, principalement, sur l’impératif de garantir des débouchés aux bilingues de toutes les communautés issus d’un système éducatif qui est revenu au bilinguisme en…1999.

Continuer à entretenir des hantises sur une prétendue question identitaire dans un pays musulman à 100% avec les dispositions claires contenues dans la Constitution de juillet 1991, amendée et plébiscitée en 2006, relève de l’ignominie. Tout autant d’ailleurs que l’odieux appel, à peine voilé-dans la lettre de M de Foucault-à un «renversement de type de 2005» du président Mohamed Ould Abdel Aziz pour la simple raison, dira M. Fessard de Foucault de donner à l’opposition «la capacité et l’initiative de s’accorder en table ronde et de construire pérennement».

M. de Foucault qui écrivait à un étranger (heureusement d’un très haut niveau) catégorise l’alternative à l’ordre constitutionnel en place, avec à la clé un cocktail explosif que rien n’a jamais réuni depuis le régime très autoritaire de Ould Taya et que rien ne réunira, si ce n’est une éphémère convergence autour de la sensibilité à un régime donné, puis la rechute récurrente dans de stériles chicanes.

Curieuse catégorisation s’il en est, où l’on trouve d’abord un Sidi Ould Cheikh Abdellahi et un Ahmed Ould Daddah, puis avec une dite «jeune génération» de farouches adversaires (autant que le premier duo) incarnée par l’ex-communiste Mohamed Ould Maouloud et l’islamiste Jemil Ould Mansour, et enfin, une dernière catégorie, celle de deux «leaders haratines charismatiques» Boidiel Ould Houmeid de l’ex-PRDS et Messaoud Ould Boulkheir de l’ex-AC dissoute puis de l’APP, lesquels, se sont pourtant deux décennies durant combattus.

Le très improbable «construire pérennement» imprudemment avancé par M. Fessard de Foucault ne tient donc pas au-delà du bout du nez de son respectable auteur. Et c’est peut être parce que la limite de la vision est ainsi, pour M. Fessard de Foucault, que les forces politiques mauritaniennes originaires de la Vallée se sont vues imprudemment exclues de son étrange catégorisation.

Apparemment insatisfait de ses piètres projections, M. Fessard de Foucault en rajoute tout de même, en appelant à miser également sur les haratines qu’ils présentent dialectiquement ainsi : «de race noire comme tous les Mauritaniens, originaires de la Vallée du Fleuve, ils sont de culture et de sociologie maure et arabe…. difficiles, mais de taille…donc fiables… » Puis, il en vient à l’alarmisme ! «L’imprévisible est beaucoup plus probable qu’un développement stable et arrangé» a-t-il écrit pour nourrir et cultiver le pessimisme et l’incertitude.

Des sentiments qui peuvent hanter l’esprit d’un retraité PPMiste des années 60, devenu RFDiste en 2010, mais qui n’ont pas leur raison d’être en Mauritanie grâce à la rectification des dérives porteuses des dangers, au retour à l’ordre constitutionnel à l’issue d’un scrutin démocratique et transparent, puis l’examen des recours par la Commission Electorale Indépendante et le Conseil constitutionnel.

Ce que M. Fessard de Foucault feint d’ignorer, c’est qu’une page a été effectivement tournée par les accords de Dakar respectés à la lettre, puis par la présidentielle de juillet 2009. Et que les partisans de l’ivoirisation, comme lui, en seront pour leurs frais.

Ce ne sont pas les oiseaux de mauvais augure qui décourageront les Mauritaniens et leurs partenaires dans leur partenariat amical et stratégique. Ils sont là, les innombrables acquis et réalisations socio-économiques, en dépit d’une crise financière mondiale qui a porté préjudice à des économies européennes comme celles de la Grèce et de l’Espagne : les routes, les adductions d’eau, les infrastructures sanitaires et le retour de la bonne gouvernance en sont des exemples.

Les succès sécuritaires remportés dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue et le dialogue politique qui se déroule au Parlement mauritanien entre une majorité qui gouverne et une opposition démocratique qui s’oppose est également là, et atteste que les mauritaniens ont plutôt de solides raisons de vivre des lendemains réellement radieux. Les charognards peuvent toujours roder, il n’y a cependant pas, de dépouilles à dépecer!

Ahmed Miské Ould Ghoulam



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pericope

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A mes amis, tous les Mauritaniens

La récompense du bien est-elle autre chose que le bien ?

sourate LV . Le miséricordieux . 60

Il n’y a rien de honteux à ce qu’un pays dépende pour son présent et son avenir économiques, de partenaires librement choisis. Ces partenaires y trouvent leur intérêt, notamment stratégique et diplomatique, et la Mauritanie a des ressources certaines et un emplacement sur la carte de l’Eurafrique décisif, géographiquement et ethniquement. L’échange est équilibré et Moktar Ould Daddah vous a donné tous les modes d’emploi des grands pays pour qu’ils concourent à votre développement. Vous étiez indépendants et lui-même ne dépendait que de vous, quoiqu’il y a eu des traîtres, avec ou sans motifs, des apprentis sorciers plus banalement. L’histoire a jugé puisque l’évolution de votre pays en reste encore bloquée, surtout humainement et spirituellement, et que deux définitions de la légitimité : la force armée ou les services rendus à la nation, se concurrencent, s’annulent. Quel handicap pour la conscience d’un pays !

Il est en revanche malsain qu’un pouvoir politique doive tant à l’étranger et à l’argent pour sa possession d’état, sans pouvoir démentir la rumeur qui court parmi vous – que vous soyez ou non favorable au chef régnant. Malsain que des consultations prévues par des traités se fassent en fonction de la présidence semestrielle de l’Union européenne – française pour légitimer progressivement un fait accompli à l’automne de 2008, espagnole pour à l’arraché obtenir d’ici la fin de ce mois la concrétisation de ce que le premier gouvernement du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi avait obtenu du Fonds Européen de Développement (le « programme indicatif national » selon le F.E.D.) en Décembre 2007. Malsain que l’application d’une clause essentielle des accords de Dakar – une relation adulte et constructive entre le pouvoir et l’opposition – ne vienne à l’esprit du général Mohamed Ould Abdel Aziz qu’à la suite d’un entretien avec un ministre étranger, et d’une mise en demeure difficile à satisfaire : tout cela est aujourd’hui public, quel aveu !

Il est certain que l’année putschiste a fait perdre à votre pays un crédit économique et financier qu’il était en train de retrouver par la démocratie (même si celle-ci, de modèle trop importé, m’a toujours paru assez inadéquate et supposant des habitudes longues à enraciner… d’autres formes existent que vous êtes capables d’inventer, selon votre fonds, vos traditions et la douloureuse expérience de trente ans brutaux). Et plus nettement encore par le règlement des douloureux et difficiles dossiers des réfugiés et du passif humanitaire, par la ratification d’un texte panafricain essentiel pour la bonne gouvernance et les libertés publiques, par des résolutions consensuelles.

Les concours européens – multilatéraux ou bilatéraux – ne sont pas les seuls, mais vous les connaissez, vous en avez la pratique : ils sont expérimentés, continus depuis cinquante ans et inconditionnels politiquement sauf transgression trop évidente des valeurs communes à l’Afrique et à l’Europe. Il y a de nouveau – en Mauritanie depuis vingt mois – transgression : les passages à tabac à Nouakchott et à Nouadhibou des dockers ou des mal-logés, le refus d’ouverture à l’opposition, les procès, grâces, rebondissements et autant de viols de procédures, les achats de notoriétés (choquants et attristants, je ne les énumère pas, vous les connaissez dans tous les registres de l’autorité morale et de l’influence prestigieuse) décrivent davantage le système politique que la Constitution ou le discours officiel.

A la limite, et l’Union européenne l’a jouxtée depuis la comédie des « états-généraux de la démocratie » et aussi en négligeant le truquage de la négociation de Dakar ou en admettant si vite la régularité du scrutin du 18 Juillet 2009 qu’elle n’avait pu observer valablement faute des délais suffisants –, à la limite… ces transgressions de la morale politique peuvent s’oublier – par politesse ? discrétion ? pudeur ? – à la table de consultations. On parle en code et la langue de bois est commune. Mais quand il s’agit de milliards d’euros. et d’étudier l’affectation parfois à dix mille euros près des crédits et des concours, la précision devient nécessaire. Elle va porter à Bruxelles sur l’organisation de votre pays, l’honnêteté personnelle des dirigeants, sur les procédures et mécanismes de passations des marchés, de contrôles divers, sur les compte-rendus d’impact, bref sur la fiabilité du signataire. Or, vous – tous mes amis mauritaniens – êtes seuls capables de dire ce qui se cache derrière des mots, des habitudes, des accaparements, des comptabilités doubles, des incompétences notoires. Seuls à pouvoir démentir des rumeurs ou au contraire les confirmer. Et pour pouvoir le faire savoir aux étrangers, vos partenaires d’ailleurs plutôt bienveillants, le gouvernement actuel ne sera pas crédible. Les mois passés parlent contre lui, factuellement, dans le strict registre économique et financier, sans compter la palinodie de quelques attributions de grands marchés pour l’énergie notamment ou la mise en œuvre de procédures sommaires contre des banquiers selon qu’ils sont du bon ou du mauvais côté.

La Mauritanie ne sera crue à Bruxelles et ensuite par tout bailleur ou prêteur de fonds, et elle ne dira efficacement ses nécessités et ses besoins, elle ne s’expliquera de façon convaincante et détaillée après des décennies d’opacité et d’enrichissement inouï de quelques-uns – que si elle est représentée fidèlement, totalement.

Pratiquement, cela suppose que la réunion de Bruxelles soit préparée consensuellement et à fond par le pouvoir et l’opposition se concertant durablement, sans parti-pris que celui de la franchise pour comprendre et révéler l’état du pays. Cette préparation ne peut que demander du temps, donc le report à quelques semaines ou deux ou trois mois de la réunion de Bruxelles. Les garanties du « dialogue national inclusif » convenu à Dakar devant tant de témoins ne peuvent être des garanties d’agenda et d’audience présidentielle, une fois passé le cap de cette fin de mois – qui a rempli soudainement d’anxiété le général Mohamed Ould Abdel Aziz – car elles seront oubliées sitôt le succès obtenu avec l’apparente caution d’une opposition croyant une fois de plus aux promesses et se divisant, évidemment, pour en bénéficier. Ces garanties sont simples : la conduite ensemble des affaires du pays – ce qu’a tant ambitionné le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et qui lui fut, dramatiquement, refusé – suppose que le Premier ministre soit changé : trop de paroles malheureuses pour votre unité nationale et maladroites à propos de la véracité des comptes publics, et qu’un gouvernement consensuellement formé succède à l’actuel. Que ce soit sous cette nouvelle forme gouvernementale ou selon une composition paritaire de la délégation mauritanienne à Bruxelles s’exprimant selon un mandat commun défini avant de quitter Nouakchott – la Mauritanie peut et doit, à Bruxelles, inaugurer son vrai discours sur elle-même et sur les engagements qu’elle accepte de souscrire. Début d’accoutumance au travail à tous, en politique. Ce qui purgera vite l’économie publique et privée de votre pays des groupes financiers qui la dominent. Ce qui – mais ce sera plus long, je crois – vous réconciliera les uns avec les autres à mesure que les personnes décriées seront pacifiquement rendues à des occupations moins publiques. Changement d’ambiance qui peut aboutir à une anticipation, pas éloignée, de toutes les élections politiques pour un grand ménage. Vous savez mieux que moi, cas par cas, personnalité par personnalité ce qu’il y a à garder pour votre pays et ce qu’il y a à oublier.

Deux écueils. Sauf si le général Mohamed Ould Abdel Aziz démissionne ces temps-ci parce qu’il aurait compris soudain la grandeur d’âme et le patriotisme du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi abdiquant le 26 Juin 2009 et, par là-même, rétablissantt la Constitution en légalisant gouvernement et élection, et l’imiterait pour entrer positivement dans votre histoire contemporaine… il serait maladroit de récuser dès maintenant l’actuel tenant du pouvoir. Ce serait lui donner – ce qu’il cherche pour la table ronde de Bruxelles - l’apparence du conciliateur et le mauvais rôle à l’opposition : l’Union européenne qui l’a reconnu à son élection et dont les décisions d’abandon des sanctions l’ont absout, selon elle, ne pourra pas l’accepter, d’autant que ce ne sera que langage. Sans résultat. Mohamed Ould Abdel Aziz ne cèdera pas le pouvoir pour satisfaire l’opinion ou l’opposition. Une exigence extrême ferait manquer l’occasion qu’offre l’échéance de Bruxelles, aussi sûrement qu’une foi donnée immédiatement aux bonnes paroles de ces heures-ci à l’adresse de l’ADIL – pourquoi pas à celle du chef de file de l’opposition démocratique ? L’opposition ne peut plus être naïve ni confiante. Elle se perdrait et vous perdrait. Je crois qu’elle en est consciente, en ses chefs et porte-parole et en ses rangs. Que vous en soyez ou pas, car le but c’est bien de restaurer une Mauritanie consensuelle où vous ne vous soupçonnez pas les uns les autres de corruption ou d’incompétence.

Votre opinion à tous est décisive pour forcer l’opposition à l’unité et à des exigences aussi précises que mesurées, pour forcer le pouvoir à accepter ce nécessaire changement de Premier ministre et la formation de ce gouvernement d’union nationale. Elle est décisive pour convaincre les dirigeants politiques au pouvoir ou dans l’opposition, de votre maturité. Le désastre de Dakar n’a pas été seulement que le R.F.D. et le F.N.D.D. – inexplicablement ? – aient accepté en quelques jours ce qu’ils avaient, pendant des mois, refusé avec obstination (la candidature présidentielle du putschiste), et qu’ensuite, même ! ils aient accepté que ne soit pas changé le Premier ministre. Le désastre a été causé par l’euphorie de tellement d’entre vous, sans lecture des textes, sans réaliser que la version circulée à l’arrivée de vos représentants à Dakar a été à peine retouchée pour la signature et qu’elle n’a jamais été d’écriture mauritanienne. Cette euphorie a désarmé le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et l’a empêché de conditionner efficacement sa démission. Si, maintenant, vous saluez l’ouverture du général Mohamed Abdel Aziz, la croyez sur parole… alors que le nouveau discours est entièrement contraint par le contexte diplomatique de la réunion de Bruxelles, vous empêchez l’opposition d’obtenir ce que vous voulez – tous – et ce dont vous êtes capables : la démocratie, le consensus, la vérité. Sur votre pays, sa gestion, ses équilibres et évolutions.

Et l’opposition manquant le moment – rare – où le pouvoir a besoin d’un autre soutien que de lui-même, vous vous en remettrez à un nouveau coup de force qui pourrait, cette fois, dégénérer.

Ai-je tort ? de me passionner pour votre cause – maintenant, et pas seulement pour ce que vous avez réussi dans le passé. Mais certainement pas tort de prier pour que vous saisissiez l’occasion – tous. Elle ne va pas se représenter aussi paisiblement.

Bertrand Fessard de Foucault 8.VI.10

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