Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA)
En lieu et place de la reconnaissance méritée, la société
mauritanienne méprise les forgerons
Depuis six jours,
Monsieur Edhehbi Ould Lehdada est proie à la torture physique et morale dans
les cachots du commissariat de police de Tayaret 2. Ce calvaire, Monsieur Ould
Lehdada le doit à une dame d'influence qui l'accuse de lui avoir volé des
bijoux en or et perles de valeur. La police est venue le cueillir dans sa
forge, située au Marché du charbon de la
Capitale.
Monsieur Edhehbi
avait acheté quelques pièces d'or accompagnées de quelques perles précieuses
pour un montant de 133 000 Ouguyas. Mais la dénommée Jemila Mint Elabed pense
avoir reconnu une partie des biens qu'elle aurait perdus et porta plainte
contre le forgeron, plainte assortie de la demande de recouvrement de
l'ensemble de son bien soit une valeur de 13 millions d'Ouguyas. Elle obtint
aussi que le supplicié soit détenu dans les murs du Commissariat de Tayaret 2
plutôt qu'à Tavragh Zeina qui est la juridiction compétente. La raison en est
que Mint Elabed disposait d'appuis au sein de ce commissariat de Tayaret 2.
Au Commissariat
de Tayaret 2, Ould Lehdada a subi les tortures les plus abominables dont,
notamment, la torture du "Jaguar" qui consiste à suspendre la victime
entre deux tréteaux après lui avoir lié les mains devant les genoux et passé un
pieux dans les creux de ces derniers. Il a aussi subi la torture du noyé qui
consiste à verser de l'eau dans le nez de la victime maintenue la tête vers le
bas. Tous ces mauvais traitements visaient à l'amener à avouer avoir volé la
dame Jemila. Edhehbi niera tout en bloc et ne reconnaitra que le fait d'avoir
acheté les quelques pièces chez un revendeur dont il a communiqué l'identité et l'adresse précise
aux enquêteurs.
IRA s'est assurée de l'identité des tortionnaires
de Ould Lehdada. Ils exercent tous à Tayaret 2. Il s'agit: du sergent Ahmed
Taleb et les deux agents Ibrahim et Maurice. Ce groupe de policiers s'est fait
aidé par un employé du commissariat pour
attacher la victime et lui verser l'eau dans le nez. L'ensemble de ces faits
ont été relatés par la victime.
L'Initiative pour
la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), tout en dénonçant les insultes
et humiliations dont est victime la communauté des forgerons (artisans
traditionnels) de la part de la société mauritanienne en générale et parfois de
la part des personnalités détentrices de l'autorité publique:
1- demande
l'élargissement immédiat de Monsieur Edhehbi Ould Lehdada et l'arrêt de la torture et des mauvais traitements
physiques et moraux dont il est victime;
2- lance un cri
d'alarme et un SOS en direction des organisations de la société civile et des organismes internationaux pour
qu'ils se dressent contre la torture et les traitements dégradants dont est victime le malheureux Edhehbi et qui se pratiquent en plein jour
dans les commissariats et les maisons
d'arrêt mauritaniennes et ce malgré le fait que la Mauritanie avait ratifié l'ensemble des
instruments juridiques bannissant ces abominations;
3- dénonce la mis
à disposition des moyens de coercition
de l'Etat au profit d'individus sous prétexte de lien de parenté; la
dénommée Mint Elabed serait une proche de Ould Abdel Aziz;
4- affirme son
soutien inconditionnel à la communauté des forgerons qu'elle encourage à se lever contre l'injustice et la
marginalisation dont elle souffre depuis des lustres à l'instar de toutes les couches laborieuses du pays. Au
lieu et place de la reconnaissance qu'elle leur doit, la société mauritanienne oppose mépris et déni de justice
au génie et à l'intelligence de cette communauté.
La Commission de Communication
Nouakchott le 20 novembre 2013
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