Débat sur les droits de l’homme en Mauritanie dans l’émission
Pleins Feux :
Droit de réponse au torchon d’un certain Fall Moctar publié sur
Cridem
le 09/02/2015
Le débat sur la situation des droits de l’homme en Mauritanie,
sujet de l’émission Pleins Feux de la chaine Al Wataniya, auquel j’ai eu l’honneur d’être invité s’est révélé
être un véritable fiasco, et pour cela je sollicite humblement le pardon des
téléspectateurs pour la médiocrité du spectacle offert. En effet pour qu’il y
ait débat encore faut-il au moins deux parties, respectueuse l’une de l’autre,
et surtout qui s’en tiennent à la thématique. Au lieu de cela, je me suis
retrouvé en face d’une furie en la
personne de Mme Rabiha Mint Abdel Wedoud, qui vomissait une haine qui n’a d’égale
que l’ignorance de la noblesse de la charge qui devrait être la sienne,
l’incompétence et l’incapacité de développer un discours argumenté et cohérent
sur les droits de l’homme auxquels elle est complètement étrangère, elle et
l’organisme qu’elle est censée présider, cette caisse de résonnance de l’Etat
pompeusement appelée Commission Nationale des Droits de l’Homme, qui n’est rien
d’autre qu’une officine pour la défense et l’illustration du système raciste et
esclavagiste qui régit le pays.
En effet, au lieu de parler des doits de l’homme la présidente de
la CNDH s’est évertuée (je doute d’ailleurs qu’un tel verbe soit compatible avec
ce dont a fait montre cette dame en l’occurrence) tout au long de l’émission à vouloir centrer
le débat sur ma modeste personne, violant au passage les principes les plus
élémentaires de ces droits dont elle est censée assurer la promotion dans le
pays. Des mensonges éhontés sur mes
pratiques d’enseignant, qui relèvent de la diffamation, aux menaces et
intimidations sur ma personne, Madame la présidente aura foulé au pied tous les
principes élémentaires du droit pour se détourner de la problématique posée et
pour laquelle elle est totalement désarmée.
Elle pousse le toupet jusqu’à parler de justice clémente qui ferme
les yeux sur mes déclarations et agissements. Il faut admettre que c’est une
drôle de justice clémente que celle qui condamne à mort un jeune homme pour des
propos jugés blasphématoires et pour lesquels la personne incriminée s’est
aussitôt repentie. Touche pas à ma nationalité n’avait d’ailleurs pas manqué de condamner l’appel à
la mise à mort que la présidente avait
adressé à la justice à l’encontre de Ould M’Kheitir puisque c’est de lui qu’il
s’agit. Drôle de justice clémente que celle qui condamne à deux ans de prison
ferme des militants de droits de l’homme, les vrais, pour avoir organisé une
caravane de sensibilisation des populations rurales et pauvres contre les
expropriations et l’esclavage fonciers, devenus la routine des habitants de la
vallée. Drôle de justice clémente que celle qui écroue systématiquement de
pauvres citoyens de la vallée, venus se recenser dans les centres d’enrôlement et dont la mauritanité est remise en cause
par de simples agents racistes et zélés de l’Agence Nationale du Registre des
Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS).
S’il s’est agi de distraire de l’essentiel, de ne pas parler des
problèmes que vivent au quotidien les
Mauritaniens, elle a réussi son émission puisque par ces vociférations et sa
logorrhée haineuse, elle a fait en sorte que l’on n’ait pu discuter véritablement de tous ces sujets. Je
concéderai à Fall Moctar que sa patronne a effectivement été magistrale mais
dans le déni, la manipulation et la malhonnêteté intellectuelle.
La CNDH et sa présidente ont échoué partout. Jamais cette
structure n’est venue au secours des Mauritaniens dont les droits sont bafoués
tous les jours. La prise en otage de Niabina par les autorités régionales et
par une tribu n’a jamais ému ni la présidente ni son officine (de
renseignements), les expropriations foncières et la lutte contre les
discriminations raciales et l’esclavage, qui sont pourtant le lot quotidien des
Mauritaniens, encore moins. Les seules initiatives de la CNDH et de sa
présidente consistent à combattre les vrais militants des droits de l’homme sur
tous les terrains. Qui ne se souvient pas du camouflet qu’elles (la CNDH et sa
présidente) ont essuyé dans leur tentative d’empêcher que le prix des Nations
Unies consacrant les personnalités reconnues à travers le monde pour leur engagement dans
la défense des droits de l’homme n’échoit à Biram Dah Abeid, Président de IRA Mauritanie.
Que n’ont-elles pas fait pour empêcher le parlement européen de voter une
résolution exigeant la libération immédiate et sans conditions du même Birame
et de ses autres camardes militants.
Rabiha Mint Abdel Wedoud a réussi par ses vociférations et la
cacophonie qu’elle a créées sur le plateau à empêcher que ces questions soient
abordées. Quant aux insanités qu’elle a déversées sur TPMN, c’est à la discrétion du
mouvement de voir quelle suite leur donner.
Le seul point positif de cette émission, et il n’est pas des
moindres, c’est d’avoir eu le mérite de montrer à tous les Mauritaniens les
limites et les incohérences de cette dame qui en disent long sur la situation
des droits de l’homme dans notre pays.
Alassane DIA
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