La Coordination de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement
Abolitionniste (IRA) au niveau de la Wilaya du Guidimagha vient de mettre à jour
un cas d’esclavage incontestable dans la localité de « Ould Ramy »
qui dépend du centre administratif de Wembou (75 Kilomètres au nord de
Seylibaby dans le sud-est du pays). La victime est une jeune dame d’une
trentaine d’année qui se nomme Kemmacha accompagnée de ses cinq enfants. Cette
esclave, dont IRA détient le témoignage audiovisuel, est la victime du dénommé
Leyly Ould Cheikh qui l’emploie, depuis sa jeune enfance, comme bergère pour
s’occuper de son cheptel de chèvres et de dromadaires dans les étendues
désertiques des environs de Wembou. La victime affirme en outre que les cinq
enfants qu’elle a mis au monde sont tous le fruit de viols répétés de la part
de Leyly Ould Cheikh qui lui impose, sous peine de terribles châtiments, le
silence le plus absolu et la menace de mort au cas où elle essaierait de
s’enfuir.
Le mercredi dernier, 7 mai 2014, une délégation d’IRA s’est rendue
chez le Hakem (Préfet) de la Moughataa de Seulibaby pour faire le signalement
de ce cas d’esclavage. Le Hakem a transmis le dossier à la brigade locale de
gendarmerie qui, fait inhabituel, a commencé par soumettre les membres de la
délégation d’IRA à un interrogatoire digne de l’Inquisition. Les gendarmes
insistaient sur le fait qu’IRA était une organisation non reconnue, tenaient à
relever les identités des militants et créaient un climat de suspicion autour
de la démarche des antiesclavagistes espérant les dissuader de dénoncer ce cas
d’esclavage avéré avant de les informer que la localité visée ne relevait pas
de leur compétences territoriales mais plutôt de du centre administratif de Wembou.
Ce vendredi matin, 9 mai 2014, alors qu’IRA se préparait à
dépêcher une délégation pour déposer plainte auprès des autorités
administratives de Wembou, nous apprenons que des gendarmes ont été envoyés
dans la commune de « Ould Rami » (lieu du crime d’esclavage) où ils
ont tenu une réunion avec le Maire en présence de certaines notabilités pour
discuter de la situation et ce, en l’absence des membres d’IRA qui sont à
l’origine de la démarche judiciaire. Après cette réunion entre les notables et
les gendarmes, ces derniers sont partis en direction du campement de la famille
de présumés esclavagistes dans une démarche que nous craignons être motivée
plus par le souci de faire disparaître les preuves du crime que par celui de le
punir.
Au niveau d’IRA, nous annonçons solennellement notre ferme
détermination à suivre cette affaire et exprimons nos réserves les plus explicites sur les intentions des
gendarmes qui semblent tenir à agir en l’absence totale de la partie plaignante
et de ses soutiens. Nous réaffirmons ici que les informations qui sont en notre
possession (enregistrements audiovisuels) prouvent, sans l’ombre d’un doute,
que Kemmacha et ses cinq enf ants sont
maintenus en état d’esclavage caractérisé. Toute autre qualification relèverait
de la complicité et de la connivence, hélas habituelles, de l’administration
avec des présumés coupables du crime imprescriptible d’esclavage.
Nouakchott le 9 mai 2014 La
Commission de communication
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