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Déclaration
Parti de Boghé (Sud de la Mauritanie) et au
bout d’une marche exténuante, un groupe de cent quatorze (114) Rapatriés
(personnes déportées au Sénégal lors des événements de 1989 puis rapatriées par
le Haut Commissariat au Réfugiés, HCR) a
été bloqué une journée durant à l’entrée de Nouakchott puis réprimé avec une
violence sans précédent au niveau du « Carrefour Madrid ». Les Rapatriés
avaient décidé de parcourir à pied les trois cents (300) kilomètres séparant
Boghé de Nouakchott pour revendiquer leurs droits pourtant garantis par
l’Accord tripartite entre le HCR, la Mauritanie et le Sénégal régissant le retour des déportés du
Sénégal.
En effet, les Rapatriés attendent depuis six
(6) ans de recouvrer leurs droits. Mais, malgré les nombreuses démarches effectuées
auprès des autorités compétentes :
- sur les vingt quatre mille cinq cent trente
six (24536) Rapatriés, seuls huit mille trois cent trente six (8 336) ont
été enrôlés lors du recensement en cours et détiennent leurs pièces d’Etat
civil ;
- il n’y a eu jusque-là aucune forme
d’indemnisation des éleveurs qui ont perdu des troupeaux importants lors des
opérations de déportations ;
- les Rapatriés anciens agriculteurs n’ont pas
pu accéder à leurs terres ancestrales de culture qui constituent pour leurs
communautés le seul moyen de production et de survie ;
- parmi les Rapatriés anciens employés de
l’Etat ou du secteur privé, seul un petit nombre a été réinséré et ce à des
niveaux insignifiants par rapport à leur position d’avant leur déportation, il
y a de cela plus de vingt ans.
Face à cette situation tragique que vivent
les Rapatriés, IRA-Mauritanie, fidèle à ses principes de solidarité avec les
victimes d’injustice :
-
Dénonce avec vigueur la violence
policière contre les Rapatriés ainsi que l’indifférence coupable des Autorités
face à la souffrance de ces derniers et de leurs familles ;
-
Exprime son engagement ferme et
indéfectible aux côtés des Rapatriés dans leur lutte pour le recouvrement de
leurs droits ;
-
Rappelle le sort tragique des
milliers de déportés mauritaniens vivant au Mali et ceux restés au
Sénégal ;
-
Exhorte le HCR, les autorités de
la Mauritanie ainsi que celles du Sénégal à respecter strictement leurs
engagements inscrits dans l’Accord tripartite qui a servi de base légale pour
le retour des déportés au pays.
Le
Bureau Exécutif
Nouakchott le 05 mai 2014
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