A. LE CONTEXTE
Par un verdict du jeudi 9 novembre 2017, la Cour d'appel de
Nouadhibou condamnait Mohamed Cheikh Ould Mkheitir, à 2 ans de prison, assortis
d'une amende de 60 000 ouguiyas, soit environ 150 euros. La décision clôt une
longue et laborieuse procédure contre l’auteur d’un écrit sur Facebook, présumé
attentatoire à la réputation du Prophète de l’Islam. Malgré la
contrition stipulée avant le délai de trois jours, un tribunal le déclarait,
par deux fois, passible de la peine de mort, depuis son arrestation en janvier
2014. Tout au long du processus, ponctué d’émeutes, de manifestations, d’appels
à la haine et de menaces de mort contre les avocats du prévenu, l’Etat
mauritanien s’est abstenu de protéger les biens et les personnes ainsi exposés
à la vindicte. D’autres jeunes, issus de familles influentes, auraient tenu des
propos de gravité comparable, sans encourir une identique détractation.
L’esprit de corps tribal permit de les soustraire à la curée.
Insensiblement, l’opinion basculait dans l’outrance du
fanatisme, banalisant, de facto, l’incitation au meurtre et le recours à la
justice privée. Des personnalités, connues,
s’exprimaient et s’expriment toujours en public, pour réclamer la tête de Ould
Mkheitir, même après sa libération théorique. Des volontaires, prétendument mus
par l’Amour du Prophète, offraient une prime au bourreau éventuel. Aucun, bien
entendu, ne sera poursuivi. En avril 2012, Birame Dah Abeid, brulait, devant témoins, quelques
livres de législation musulmane, qui valident le racisme, le viol, le trafic
d’humains, l’inégalité de naissance et leur accordent, alors, la caution du
sacré. Arrêté avec ses camarades, malmené, gardé au secret et sommé de se
dédire, il ne dut son salut qu’à la mobilisation des descendants d’esclaves, la
communauté dont il est issu. Quelques années après, les ouvrages incriminés
continuent à alimenter le programme des établissements d’enseignement
confessionnel, les cours de magistrature et la formation de la police
judiciaire.
Aujourd'hui, Ould Mkheitir, né dans la caste
ultra-minoritaire des forgerons, ne bénéficie du rapport de force susceptible
de lui garantir la pleine citoyenneté. En cela, il incarne la victime
expiatoire, l'exutoire commode, d'un système d'hégémonie ethno-clanique qui
s’échine à différer les demandes d'égalité et d'équité, grâce au paravent de la doxa. Choquée
et stupéfaite devant l’essor pressant des attentes d’émancipation et de partage,
de la part de dominés devenus majoritaires, l’oligarchie maure - qui se
transmet les privilèges depuis l’Indépendance – se claquemure à l’ombre
protectrice du sacré. Le réflexe d’autoconservation lui dicte de tout miser sur
la foi, au mépris d’une réalité concrète et d’une perspective de toute
certitude : ni la piété ni la force militaire, encore moins le
chantage à l’enfer n’ont jamais refroidi l’ardeur, des hommes assujettis, à se
défaire de leurs chaînes.
B. LA SURENCHERE
Depuis l’épilogue judiciaire, le Parquet s’est pourvu en
cassation mais la requête ne suspend la sentence. Or, Ould Mkheitir, quoique
libérable, reste séquestré, « pour sa sécurité »,
argumente l’autorité politique. Ses défenseurs, traqués par les justiciers du
salafisme ambiant, doivent se cacher du regard, déserter leur domicile et
changer de résidence, quasiment chaque nuit. Il s’agit de Maitres Mohamed Ould Moine et Fatimata Mbaye ; cette dernière cible d’une
campagne de dénigrement à caractère raciste, récolte une moisson de quolibets
d’une constance inouïe. Traitée de « négresse » et de « vieille
guenon », elle recueille davantage le mépris que Ould Moine, lequel
encourt l’attentat à son intégrité physique.
Cette différence de traitement, bien perceptible dans les
messages véhiculés sur Facebook et l’application WhatsApp, procède d’une
échelle de valeurs spécifique à l’univers de sens maure, où une femme, de
surcroît de filiation négro-africaine, demeure un sujet incapable, un être
mineur à perpétuité, en somme négligeable. D’ailleurs, il y a lieu de le
souligner ici, les imams, notables et cadres négro-africains, s’abstiennent, en
l’occurrence, de verser dans la stimulation active de la haine et de
l’homicide, au motif de défendre (sic) Dieu et son Prophète.
A y regarder de près, l’agitation prospère surtout au sein de
la caste maraboutique arabo-berbère et se diffuse, ensuite, dans les quartiers défavorisés, les bidonvilles précaires où elle
prend l’allure d’une revendication d’équité et de meilleur-vivre. L’extrême misère et le déficit de pluviométrie en
2017 attiseront sans doute les ferments d’instabilité.
Après 3 décennies d’arabisation systématique de la scolarité,
de l’administration, de l’appareil judiciaire, des forces armées et de
sécurité, des générations de mauritaniens grandissent dans l’obsession de la culpabilité,
du péché, de la gestion de l’invisible et de détestation de tout ce qui n’est
pas arabe et musulman. Que la Mauritanie plonge dans l’expérience des Talibans
en Afghanistan ou des provinces pachtounes du Pakistan relève d’une hypothèse
en voie d’achèvement.
C. LE SUBSTRAT
PSYCHO-SOCIAL
Cette crispation conservatrice procède du croisement de deux
matrices temporelles : le coup d’Etat militaire de 1978 et l’arabisation
consécutive préparaient l’insertion, deux ans plus tard, de la Charia, dans le
code pénal. Nul n’ignore le prix de cette lente évolution vers le pire : l’enseignement public est expurgé
des humanités inaugurales, les enfants maures sont contraints à tout apprendre
en Arabe, leurs compatriotes négro-africains pouvaient choisir le Français. La
fracture devenait béance, au centre de la communauté de destin. Entre 1986 et
1991, les tortures et tueries collectives, les déportations et le nettoyage ethnique
de l’armée et du corps des fonctionnaires parachevaient le travail antérieur
d’exclusion. La Mauritanie arabisée, au
point d’y sacrifier l’avenir de sa jeunesse, s’assurait ainsi une longueur d’avance
sur les aspirations démocratiques. Rattrapée depuis, il lui faut se réinventer,
à la fois, un souffle, une impunité, une assurance-tous-risques. La solidarité
autour de Dieu et du Prophète comporte les trois avantages mais aussi le péril
de la dernière cartouche. Ce faisant, les initiateurs du calcul exposent la
religion à une contestation d’autant plus à subversive que les réfractaires
s’activeront sous le sceau du secret. Dans le déroulement de l’histoire, une
vérité seulement protégée par la liquidation du contradicteur, suscite la
discorde et la remise en question, avant de provoquer sa propre persécution.
Les prêches d’excitation à dissuader les gens et se rebeller
contre l’Etat, n’épargnent, non plus, le Président de la république, les
magistrats et les activistes de la société civile dont quelques uns subirent
des tentatives d’agression physique, telle Aminetou Mint Elmokhtar, leader de
l’Association des femmes chefs de famille (Afcf). Une « blogueuse »
féministe, Mekfoula Mint Brahim encourt une persécution constante et ne doit son immunité qu’à la
mobilisation des siens, lesquels ont dû rappeler, à la mémoire défaillante,
leur passé de tribu rompue au métier de la guerre. Des dizaines de jeunes
militants de la laïcité et de la dignité humaine sont désignés, à la fureur de
la foule et leurs noms exposés, à cette fin, sur les réseaux sociaux. Certains
se résolvent à l’exil. Phénomène aussi inédit, des sermons du vendredi
insistent sur l’hérésie des chiites et le devoir de les excommunier.
D. UNE DERIVE
IRREVERSIBLE
La tendance takfirite et prosélyte parmi le personnel
officiant ne cesse de gagner en audience, y compris grâce à l’usage de
l’intimidation envers la famille et les proches du dissident. Pratiquement, il
est devenu licite d’assassiner n’importe quel objecteur, au prétexte de
promouvoir l’honneur du Prophète et le renom de l’Islam. La récente mouture
projet, autant que l’original, confère, à l’injonction de l’homicide religieux,
commandement divin et légitimité ici-bas.
Terrorisés, la frange d’intellectuels qui se risquaient à sauvegarder
le droit élémentaire du prévenu à préserver l’intégrité de son corps, se murent
dans une réserve de survie. Les partis,
d’opposition adoptent, quant à eux, l’explication « complotiste » et
entérinent une démagogie accessible aux masses, que galvanise une poignée de
prédicateurs d’inspiration wahhabite ; la distinction entre ceux-là et les
jihadistes s’avère problématique. Les deux principales forces de l’alternative
au partisane, relaient la propagande des fauteurs d’extrémisme mais
s’abstiennent bien de publier leurs communiqués dans une langue autre que
l’Arabe, de crainte de perdre la crédibilité auprès du Monde libre. Le constat
de la duplicité concerne, surtout, le Front national pour la la démocratie et l’unité
(Fndu) et le Rassemblement des Forces démocratiques (Rfd), par ailleurs membre
de l’Internationale socialiste (Is), vecteur mondial de la laïcité. Tout comme le pouvoir, les deux entités, selon l’appât de l’opportunisme
et l’inclination à suivre la vague populaire quelle qu’en soit la direction,
contribuent, dès le commencement du contentieux, à nourrir puis renforcer l’emprise
du bloc de la régression, sur l’ensemble de la société. Débordé, Tawassoul, la
branche légale des Frères musulmans, s’en tient à la modération par le silence,
après avoir concouru à la montée de la tentation
insurrectionnelle.
Au demeurant, derrière l’hystérie des foules, manœuvre une poignée d’entrepreneurs en
communication de masse ; leur zèle s’adresse, d’emblée, aux bienfaiteurs
lointains. Lutter pour rétablir l’honneur du Prophète représente, avant tout,
un business rentable, un fonds de commerce amplement monnayable auprès de
donateurs –publics et privés - au Moyen Orient. En ce temps de diète, à cause
de la suspicion mondiale sur le financement du terrorisme, qu’exacerbe la
discorde entre l’Arabie Saoudite, le Qatar et l’Iran, l’argent béni s’épuise,
du moins sa source se tarit. Pour maintenir le filet nourricier, s’impose la
nécessité d’entretenir, ad libitum, un climat de tension permanente, d’inventer,
de provoquer et d’amplifier, à une fréquence mensuelle ou hebdomadaire, des profanations du Coran et du blasphème. Il convient de ne
pas sous-estimer la trivialité temporelle
de ces stratégies de simonie et de prédation oblique. En l’espèce,
soulever la multitude informe, par la manipulation des affects, vous assure,
pour un investissement quasi-nul, un rendement immédiat, sans effort et hors
impôts. Même les confréries soufies, d’habitude héritières d’une pratique de
spiritualité quiétiste, n’hésitent à emboucher les trompettes de la rancune. Autre
singularité toute mauritanienne, à la
faveur d’un laïus archivé sur le site du journal en ligne Alakhbar, le bâtonnier de l’ordre des avocats, membre d’instances
internationales de sa corporation, encourage les manifestants à exiger l’exécution
de Ould Mkheitir.
E. LES FAUX SEMBLANTS
L’Etat ayant cédé au poids de l’arithmétique, s’en trouve
réduit à la surenchère avec la mouvance salafiste ;
ainsi, le Ministre de la justice, suite à la réunion hebdomadaire du
gouvernement, présentait, le 17 novembre, devant la presse, un projet de
révision de l’article 306 du Code pénal, portant élimination physique de
n’importe quel coupable d’insultes ou de moquerie à l’endroit de Dieu et des
Prophètes du monothéisme ; il spécifie que le repentir ne profite au
contrevenant. La compétition avec les partisans de la théocratie atteint un
degré inusité : à présent, la République islamique de Mauritanie établit l’équivalence entre la vie et l’énoncé d’une idée.
Selon la nouvelle mouture, bientôt proposée au vote des députés, l’auteur d’un
délit immatériel s’expose à se faire tuer. Pour se remémorer et sacrifier à
l’ironie, il convient de rappeler que les associations islamistes, le
gouvernement et l’ensemble de la classe politique avaient dénoncé, en son
temps, la tuerie de Charlie Hebdo, selon des termes d’une fermeté remarquable. A posteriori, certains justifient
cette posture et sa contradiction avec le sort de de Ould Mkheitir, par la
singularité de ce dernier : la peine capitale, en matière d’offense à la
religion, ne s’applique qu’au musulman !
Déjà, dans la complaisance générale, les députés adoptaient,
le 9 juin 2017, un article de loi précurseur de l’actuel dévoiement ; un
alinéa mentionne : « quiconque
encourage un discours incendiaire contre le rite officiel de la République
Islamique de Mauritanie est puni d’un (1) an à cinq (5) ans d’emprisonnement ».
Le texte consacre le primat de la Sunna et étend le sanctuaire, à une seule de
ses 4 écoles, en l’occurrence le voie malékite.
F. LE SINISTRE VOYAGE
Pivot de la lutte contre la terreur religieuse sur l’aire de
l’Afrique de l’Ouest, la Mauritanie, à l’instar de bien des Etats arabes qui
appliquent le programme des Jihadistes et prétendent les combattre, se débat
dans les contradictions, de moins en moins tenables, entre le populisme
intérieur et les engagements internationaux. La dérive sectaire du gouvernement
et la radicalisation impunie de la rue annihilent la validité des traités et
conventions auxquels le pays souscrit, en particulier la Chartes universelle
des droits de l’Homme et sa déclinaison africaine.
Comment un Etat dont les ministres, les partis, les élus, les
services de sécurité et le commandement militaire promeuvent le meurtre de
l’auteur d’une parole ou d’un décrit, peut-il participer encore au G5 Sahel ? Au-delà de ce dispositif militaire,
maintenant compromis par l’ambiguïté et le laxisme du Président Mohamed Ould
Abdel Aziz, ce sont d’abord l’Algérie et le Maroc qui voient s’installer, à
leur frontières sud, une théocratie de fait, à l’exemple des Talibans afghans.
Il n’est pas indifférent d’en relever le paradoxe, au moment où les régimes
islamistes cherchent à se dégager de l’emprise du wahhabisme fossoyeur du
vivre-ensemble et de la tolérance, la Mauritanie entame le chemin inverse, à
rebours de l’histoire.
En face du repli sur soi et d’une dogmatique à croissance
accélérée, l'Islam des racines, respectueux des traditions profanes et de la
diversité culturelle, agonise. Ses tenants s'excuseraient presque d'exister
encore. Au rythme courant, une base-arrière du terrorisme est en passe de
s'élever, sur l’espace mauritanien, comme trait d'union entre l'Afrique
subsaharienne et le Maghreb, exactement à contresens du dessein, conçu « Contre
Vents et Marées », par le Président fondateur, feu Mokhtar Ould Daddah.
Le danger, pour les voisins et les partenaires extérieurs,
réside dans la faculté de déplacement, vers leurs territoires, des fauteurs de
haine et de meurtre. Nombre d'entre eux disposent de visa d'entrée en Europe et
Amérique du Nord ; quelques uns, salariés du culte ou de l’une des
innombrables institutions religieuses que l’Etat subventionne, détiennent des
passeports diplomatiques, émis par le Ministère mauritanien des affaires
étrangères. Pourtant, la totalité des individus ayant ouvertement encouragé la
sédition et l'élimination des "mauvais musulmans" et des
"mécréants" à l’occasion de l’affaire Ould Mkheitir, pérore à haute
voix et à visage découvert. Hors du pays, ils rencontrent des
partisans, animent des réunions - parfois de collecte de fonds - aux fins de
mieux propager et vulgariser la disponibilité à tuer au nom de Dieu. D’ailleurs,
ils reçoivent, depuis quelques jours, des messages de soutiens de la diaspora
mauritanienne, aux quatre coins du monde. Le gouvernement se félicite de l’absence d’activité terroriste et en infère la preuve de sa
réussite. Pourtant, Courrier international publiait, en mars 2016, l’exégèse
d’un document saisi dans les papiers de Oussama Ben Laden, sur l’existence d’un
accord rémunéré de non-agression de la Mauritanie par Alqaida ; les
services américains, qui le déclassifiaient, se gardèrent, néanmoins, d’en
authentifier la mise en œuvre.
EN GUISE DE CONCLUSION
Les alliés occidentaux portent leur part de responsabilité,
voire de collusion objective avec une entreprise politico-criminelle, dorénavant
irrattrapable. Par méconnaissance du pays, paresse et cynisme mercantile, ils
ont ignoré les alertes, malgré leur précision. Les
dirigeants du pays, fortement connectés à ses discordances mentales et porteurs
de celles-ci, s’aveuglent à la raison ; sans le savoir, ils hypothèquent
leurs intérêts propres, l’avenir des autres et la stabilité des équilibres
régionaux de paix et de sécurité. Chez eux et leurs opposants, les besoins de
politique primaire et les passions feintes ont pris le dessus sur la vision,
sans égard pour la prudence, première vertu d’un gouvernement éclairé. Comme
dans toute dynamique populiste, portée à son paroxysme, c’est le peuple tempétueux
qui paie le prix fort, au moment imprévisible de la rupture : quand la
Mauritanie accèdera au statut officiel de Talibanie, avec son lot d’indigence morale
et matérielle, d’hypocrisie et d’épouvante, les élites se réfugieront, sous des
latitudes séculières, là où l’individu s’épanouit, sans s’entendre imposer un vêtement,
une appartenance métaphysique ou une restriction à son intelligence. La
population, elle, s’accommodera du jeu mortel, lorsque les protagonistes auront
émigré à l’abri de la tourmente. En attendant, la Mauritanie exporte, au Niger ami, son modèle d’amour et
de mansuétude.
Dans l’état contemporain de ses prescriptions,
notamment le Code pénal, la Mauritanie va vers l’instauration, à moyen terme,
d’une tyrannie islamiste, que Alqaida et Daesh ne renieraient. La réalisation
du projet a pris son élan depuis 2010 et atteint, aujourd’hui, sa vitesse de
croisière ; sa dissémination alentour s’enracine et se reproduit au
travers d’écoles coraniques, de Mahadhra et d’instituts de sciences originelles
qui accueillent et embrigadent des centaines d’africains subsahariens et
quelques volontaires venus d’Europe. Le Ministère de l’éducation nationale ne
dispose d’aucune faculté de contrôle sur la teneur des cours, des livres et de
la prédication mais n’en ignore les visées xénophobes, liberticides et
jihadistes. Jour après jour, dans l’indifférence et l’incompétence du
gouvernement, des partis d’opposition et des puissances étrangères, l’armée de la rue gonfle et fulmine, impatiente de dominer, de
contraindre, de massacrer s’il le faut…..
Nouakchott, le 22 novembre 2017
Conscience et résistance (Cr, association social-démocrate,
écologiste et laïque, non autorisée).
Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (Ira, association antiesclavagiste,
non-autorisée).
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