La féodalité esclavagiste soninké se dévoile
sous le coup de boutoir des antiesclavagistes
Jusque-là, l’esclavage en Mauritanie ne
visait que la communauté arabe du pays. Un esclavage domestique qui se révèle
ces jours-ci finalement être moins cruel que l’esclavage en milieu soninké.
L’affaire qui secoue ces derniers jours la
localité de Coumba NDaw, après celle de Dafour, dévoile un type d’esclavage où
ce sont des noirs qui en dominent d’autres. Le tout accompagné d’une relégation
d’une large frange des soumis, dans le dernier ordre animal. Ici, on n’hésite
pas à rappeler à des esclaves soninkés qu’ils feraient mieux de conserver leur
rang servile.
Et si une telle affirmation est attribuée à
un ministre membre du gouvernement, en l’occurrence le ministre de
l’Environnement Amédi Camara, à l’heure où la Mauritanie a édicté une Loi
2015-031 incriminant l’esclavage et les pratiques esclavagistes, la coupe
devient pleine.
A l’avant-garde de ce combat que les esclaves
soninkés du Guidimagha mènent face à leurs maîtres, on retrouve naturellement
l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) et l’Association
Mauritanienne pour l’Eradication de l’Esclavage et ses Séquelles (AMEES).
Dans un communiqué publié récemment par les
deux mouvements, il est question d’une apologie de l’esclavage soutenue par les
autorités. Pourtant, la Mauritanie vient de célébrer le 6 mars 2017 à grande
pompe la Journée nationale de lutte contre l’esclavage et mène une vaste
campagne d’explication à travers le pays. IRA et AMEES dénoncent ainsi
l’attitude «des autorités de l’Etat, autorités administratives, judiciaires,
chefs de la police et de gendarmerie, de couvrir l’esclavage au Guidimagha pour
saborder le travail des abolitionnistes».
L’histoire soulevée ici concerne en effet le
village de Coumba Ndaw, département de Ghabou. Un certain Ali Traoré aurait
violemment agressé verbalement un vieillard soninké de la caste des esclave, en
lui tenant des propos outranciers. Ce qui provoqua une grande colère au sein
des autres membres de la caste. Le plus ridicule est que c’est ce Ali Traoré
qui porta plainte contre le vieillard meurtri.
C’est là où le ministre Amédi Camara serait
entré en jeu, pour influencer la brigade de gendarmerie de Ghabou où le contentieux
a été porté, selon le communiqué signé par IRA et AMEES. Le document de
soutenir que «le ministre s’est même vanté au maire adjoint de la commune de
Ghabou, Housseinou Diallo, soutenant que tout le monde gagnerait à conserver
son statut car lui, ministre, il a pris en charge médicalement dans le passé
certains de ses esclaves ». Le dossier du contentieux de Coumba NDaw est
actuellement entre les mains de la justice au niveau du tribunal de Sélibaby.
Cheikh Aidara Via Facebook
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