Intervention
de Abidine Merzough lors du hearing sur la Mauritanie, organisé au Parlement Européen,
DROI Sous-Commission des droits de l’homme
« Echange
de vue sur le combat contre l’esclavage »
Introduction:
Au nom de mes camarades, Je représente l’Initiative pour la Résurgence du
Mouvement Abolitionniste, (IRA-Mauritanie) qui lutte contre l'esclavage en
Mauritanie, Terre de prédiction, reconnue mondialement de ce fléau.
IRA au nom des Haratines est membre
de Unrepresented Nations and Peoples Organization (UNPO), qui défend les peuples
indigènes.
La Mauritanie est l’un des rares pays
au monde ou les défenseurs des droits de l’homme sont jetés dans les prisons pour 2 ans fermes, quand ils demandent
l’éradication de l’esclavage, je pense á mes amis Biram Dah Abeid, Brahim Bilal
Ramdhane et Djibi SOW.
C’est surtout le seule pays au monde
ou les esclavagistes sont récompensés par la protection totale de la justice
quand ils pratiquent l’esclavage sur les enfants de la communauté noire
Haratine ; c’est le pays ou les agents de l’Etat sont rémunérés par les
nominations aux postes clefs quand ils étouffent et manipulent les dossiers
relatifs á l'esclavage.
La Mauritanie est le pays hypocrite
qui légifère des lois contre l’esclavage pour la consommation extérieure, pour
vous tromper au PE, ainsi que la communauté internationale, cependant continue
á nier même son existence sur le
territoire par la voix du Général président sur les médias officiels et
s’oppose catégoriquement á une enquête indépendante sur cette pratique, crime
contre l’humanité.
Aujourd’hui plusieurs Organisations
Anti esclavage, 55 députés européens et 13211 activistes publiques ont signé
une pétition mise en ligne par UNPO et Walk Free Foundation appelant á la
libération de Biram Dah Abeid et Brahim Bilal Ramdhane que le régime
mauritanien a jeté dans la prison pour leur courage de demander l’éradication
de l’esclavage.
L’Union Européenne est appelée á
croitre la pressions sur la Mauritanie et revoir ses relations mutuelles avec
elle concernant les accords ACP-EU de Cotonou mais aussi la stratégie
sécuritaire et de développement du Sahel pour exiger le respect des droits de
l’homme.
Les faits sont réalité quotidienne, vérités justifiées par la
religion
En Mauritanie l’esclavage moderne
prend allure de jours en jours. Les jeunes femmes sont recrutées par d’obscures
agences de service, enregistrées légalement au nom d’influentes personnalités
ou s et leurs parents, les recrues sont vendues dans les pays du golf arabique
pour y vivre le cauchemar de l’esclavage et d’abus sexuels. Le régime est resté
sourd aux appels des ONG de défense des droits de l’homme pour faire la lumière
sur le sort de plus de 200 victimes dont le cas a été largement médiatisé dans
le pays durant les derniers 3 mois, d’autres estimations parlent même d’un
nombre qui dépassent 900 femmes.
En Mauritanie l’esclavage
traditionnel est encore courant, alors par ascendance et héréditaire, ou
l’enfant nait esclave et le restera toute sa vie, de génération en génération.
Cette forme persiste encore, grâce á une interprétation erronée de la religion
musulmane. Cette forme d’islâm se base sur d’anciens livres négriers, un code
noir, fausse interprétation du rite malikite, justement pour légaliser
religieusement la traite des esclaves entre l’Afrique ancienne et l’Orient. Ces livres sont aujourd’hui encore la
principale source juridique valable dans le pays sur laquelle les juges, les
magistrats et la police judicaire sont formés dans les grandes écoles et
instituts de droits.
Exemples tirés de l’un de ces livres (Cheikh Khalil, le voilà sur la table
devant vous) :
A la page 32 : « la femme esclave ne
doit pas cacher son corps, contrairement à la femme libre, mais si son maître
la possède et trouve un enfant avec elle, même sans mariage, elle doit se
comporter comme les femmes de « bonne extraction ». Cette « législation » permet au maître de
disposer de son esclave comme il veut, car c’est son bien, « sa chose ». Cette
aberration est une autorisation au maître de coucher avec son esclave, même
quand elle est mariée ; et ce, même devant son époux.
A la page 118, il
est dit que le maître peut, à tout moment, prononcer la nullité du mariage de
son esclave (homme ou femme), s’il veut le ou la vendre par exemple, il peut castrer
son esclave pour qu’il s’assure qu’il n’aura pas de rapports avec sa maîtresse.
A la page 321, il est
dit que le maitre peut affranchir une partie de son esclave (le quart, la
moitié, pendant quelques jours) ; les affranchis, restent dans la lignée du
maître pour grossir le nombre de la tribu.
Les buts et les objectifs du combat contre l’esclavage en Mauritanie
Notre combat cible l’instauration de
l’égalité et la justice dans un pays où une minorité arabo-berbère de 20-25 %
détient le pouvoir politique, économique et militaire et use de la force pour
soumettre une majorité noire de 70 á 80 % á l’exclusion, le racisme et
l’esclavage.
Notre but est l’émancipation et
l’indépendance de la jeunesse noire pour lui éviter d’être les arrières-bases où
les islamistes radicaux recrutent les combattants et kamikazes pour un monde
islamique utopique et imaginaire.
Notre combat est pour une nation unie
et solidaire devant la montée de l’intégrisme aveugle, dans un pays où bâtir
les mosquées et écoles coraniques est devenu un sport favori, un commerce d’épiceries
pour attirer les fonds des islamo-pétrodollars des pays du Golf arabique, de la
Turquie et d’Iran.
Obliger
la Mauritanie á satisfaire les recommandations de l’EPU 2015
La Mauritanie devra reconnaitre
l’identité des Haratines, groupe majoritaire, en tant que groupe ethnique à
part entière, indépendant de celui des arabo-berbères, avec lesquels ils
partagent la langue, héritage des rapports esclavagistes.
Le régime mauritanien devra arrêter
son acharnement contre les leaders des mouvements anti-esclavagistes, qui ne demandent que leur droit et leur
dignité.
Nous demandons des mesures concrètes pour
appliquer les lois anti-esclavagistes et fournir les moyens, aux anciens
esclaves, pour accéder à l'indépendance économique.
Nous demandons la reconnaissance de
notre organisation IRA-Mauritanie,
pour que cette organisation, qui n'a
jamais envisagé l’usage de la violence, puisse poursuivre son important travail
sans crainte de persécution de la part des autorités.
Nous demandons aux partenaires internationaux d’exiger du
régime Mauritanien de cesser son double jeu de tromperie de la communauté
internationale et apporter un réel effort pour combattre le terrorisme, arrêter
les chefs et barons islamistes qui circulent librement dans le pays, après
avoir détruit le pays voisin du Mali. Ces personnes sont impliquées dans des
crimes, dans le trafic de drogue, des raps de personnes, profitant en
Mauritanie d’une grande solidarité basée sur les relations du sang, tribales et
ethniques.
Je vous remercie. Bruxelles, 01 Décembre
2015
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire