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mercredi 9 septembre 2015

Les douces « vérités » tardives et troublantes de monsieur Gay El Hadj

Les douces « vérités » tardives et troublantes de monsieur Gay El Hadj, ancien adjoint au gouverneur Du Hodh el chargui

Je viens de prendre connaissance de l’intégralité de l’article de monsieur Gay El Hadj relatif aux circonstances de la mort de Ten Youssouf Gueye à Néma le 2 septembre 1988. S’il plaît à Dieu, je reviendrai sur les douces « vérités » bien tardives et combien troublantes de celui qui, sans retenue, se présente aujourd’hui à nous vêtu de ses habits d’indigné. Avec une voix d’un éploré.

Certains lecteurs au fait des choses s’interrogent à juste titre sur les motivations réelles de notre ancien gouverneur adjoint, sorti subitement de 27 ans d’hibernation pour nous exposer, sur un ton dont l’affectation, tellement visible, retire toute crédibilité à ses vérités somnolentes bien tardives.

Avant une réponse exhaustive, exposons les passages suivants de son article.

« Ce n’est qu’en avril 2003 que j’ai retrouvé une fonction grâce à l’appui précieux du Général N’Diaga Dieng à l’époque Directeur Général des Douanes, de l’ancien Ministre de l’intérieur Feu Lemrabott Ould Sidi Mahmoud Ould Cheikh Ahmed (Paix à son âme) et de mon ami de toujours l’ambassadeur Hamady Ould Meimou. Quand je me remémore nos conditions de détention j’ai toujours une pensée pour un homme qui été lui aussi un homme de devoir. 

Il s’agit du commissaire Mohamed Abdou (Paix à son âme). Durant toute la durée de notre détention il nous a traités avec beaucoup de respect et de dignité. Il a été emporté par la maladie. Il a eu une courte vie (c’était son destin). A chaque fois que je pense à lui ce poème me revient « les montagnes éternelles ne surpassent en rien les roses qui se fanent si vite ». 

A vrai dire, Boye Alassane Harouna a été injuste avec nous (O toonyii min haa e yeeso Allah). Je dois faire cependant un aveu. Jusqu’à la parution de ‘’j’étais àOualata’’ où l’auteur confirme que la tentative du coup d’Etat des officiers négro africain était un fait avéré, j’étais absolument sûr qu’il s’agissait d’un montage un peu comme à la Sékou Touré avec ses éternels complots des Peuls. 

Pour moi, les arguments qui étaient donnés à l’époque sur la préparation du coup d’état ne pouvaient convaincre que ceux qui tenaient absolument à être convaincus c'est-à-dire ceux qu’on n’avait pas besoin de convaincre. Avec la confirmation de la véracité de la tentative de coup d’état, n’y a-t-il pas un problème d’une responsabilité écrasante ? 

Qui peut contester aujourd’hui que cette tentative à été « une divine surprise » et une aubaine inespérée pour les tenants de la politique chauvine de l’époque en ce qu’elle leur a permis de mettre en œuvre leur programme avec un rythme accéléré à travers la rupture des équilibres certes déjà fragilisés, mais dissuasifs malgré tout (purges dans l’armée, la police, l’administration etc…). »

Les passages ci-dessus contiennent à mon avis quelques indications sur les motivations de monsieur Gay El Hadj : 1) Les conditions privilégiées dans lesquelles il a été réhabilité, selon lui. 2) Quand, comme bien d’autres avant lui, monsieur Gay El Hadj impute la responsabilité ou la cause de l’épuration ethnique et la répression des Négro-mauritaniens dans les années 87, 88, 89, 90 et 1991 aux auteurs du coup d’Etat d’octobre 1987. Que monsieur Gay El Hadj comprenne une fois pour toutes que c’est le racisme d’Etat qui a engendré le manifeste des 19, en 1966, celui du Négro-mauritanien opprimé, en 1986 et le coup d’Etat d’octobre 1987. Autrement dit l’épuration ethnique et les crimes contre l’humanité auraient eu lieu avec ou sans le coup d’Etat d’octobre 1987. Qu'il sache aussi que mes amis et moi, vivants ou morts, revendiquons, et sommes fiers d’avoir tenté le coup d'Etat d'octobre 1987.

Nous reviendrons de manière approfondie sur tout ce qu’a dit monsieur Gay El Hadj.

Boye Alassane Harouna
08/09/2015

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