Aziz n'a rien dit contre les barbus ! J'ai suivi, tout oreilles, le discours du président Aziz, prononcé à Nouadhibou. Voilà ce qu'il a dit en substance: " Moi je n'ai pas une barbe, mais je ne mens pas."
Ceci veut dire traduit dans toutes les langues du monde: -"ceux qui ont des barbes sont " a priori" ceux qui ne mentent pas. Cependant, moi, et malgré le fait que je sois imberbe, je ne mens pas aussi."
Voilà le sens exact de cette phrase d'Aziz, qui a pris par la suite des proportions gigantesques. Certain sont allés même, jusqu'à dire que le chef de l'Etat s'est reconnu " Vasseq" en public. Loin de moi l'idée de défendre monsieur le président. Il y a bien d'autres plus pressés et plus a même de le faire.
Je voudrais simplement attirer l'attention sur un phénomène national, qui semble être l'apanage de notre peuple: profiter de toutes les occasions pour taxer les autres d'apostasie ou de "Visq" ou autres fautes graves, dans une intention malsaine de nuire ou de détruire un " ennemi". Pour me baser uniquement sur les paroles d'Allah, qui ne peuvent souffrir aucune contestation, je rappelle qu'Allah a dit: "point de contrainte en religion".
Dans un autre verset :" Eh bien rappelle! Tu n'es qu'un rappeleur, tu n'es pas un dominateur sur eux, sauf celui qui tourne le dos et ne croit pas, alors Allah le châtiera du plus grand châtiment. Vers Nous est leur retour. Ensuite c'est à Nous de leur demander des comptes.". Le "Nous" ici, c'est le bon Dieu, pas les hommes.
Est venu ensuite cette affaire de Birame, qui a été une occasion malheureuse de montrer aux peuples de la terre combien nous sommes prompts à nous jeter les uns sur les autres, et combien nous étions ouverts à toutes les dissensions et les contradictions.
Dieu sait que mon intention n'est nullement de défendre Birame (peut être qu'il ne voudrait même pas être défendu). Mais l'acte perpétré par cet homme, quelque soit le qualificatif qu'on puisse lui attribuer, a largement montrer un autre visage de chez nous, que je souhaite voir disparaître a jamais: oublier la volonté de Dieu, pour servir la volonté de l'homme.
Je signale entre parenthèses que c'est l'occasion unique et inespérée pour un bon chef de l'état de se démarquer définitivement de ces opportunistes qui ne laissent échapper aucune occasion de courir derrière tout celui qui occupe le fauteuil du pouvoir, pour ensuite être les premiers a le maudire en cas de sa destitution.
Biram a fait une faute, admettons le. C'est l'occasion pour le président ould Abd el Aziz d'être grand. Mais d'une toute autre façon. Une façon beaucoup plus noble et beaucoup plus a même de satisfaire la volonté divine: discuter avec Biram et lui montrer son tort. Trouver des solutions durables et justes aux problèmes que pose Biram et le peuple tout entier. Des questions que vont poser d'autres Birames, tant qu'une solution juste définitive et durable n'est pas trouvée, par ceux qui en sont responsable devant l'autorité suprême; vraiment suprême: l'autorité de Dieu.
Un grand homme, un grand président, comme Aziz, (a qui nous reconnaissons beaucoup d'honorables réalisations) ne doit jamais se laisser entrainer par les petits commerçants d'occasions qui ne laissent passer aucun événement sans en faire un tintamarre national qui fait beaucoup plus de mal que de bien.
Là, cependant, ou les préjudices frôlent la catastrophe, c'est quand ces calculs mesquins et effrontés touchent l'unité nationale ou la foi des hommes. Il n'y a pas de contradiction en religion, comme Allah a dit. Mais il y a des choses appliquées à l'aube de l'islam, qui ne s'adressent pas du tout à l'ère actuelle.
Imaginons par exemple un illuminé qui sans se référer au contexte de la révélation, traduit les versets selon sa propre imagination et son propre entendement. Supposons qu'il tombe sur le verset qui dit " tuez les mécréants ou que vous les trouvez." Alors bonjour la catastrophe mondiale.
L'esclavage a existé partout, mais il n'est plus de mode aujourd'hui. C'est fini. Biram n'a pas brulé des livres saints, il a brulé les phrases dans ces livres qui ont permis de vendre sa mère et prostituer sa sœur.
C'est exactement par respect pour ces livres et par conviction de la justice que l'ange Gabriel a descendu d'Allah sur le prophète Mohamed (psl) qu'un Biram, n'a pu admettre que le venin des hommes ne soit distillé a travers la volonté de Dieu. Ce qui vient du Seigneur des mondes ne peut comporter l'injustice.
Mohamed (psl) a lui-même dit dans l'un des Hadiths (confirmé) : " Le summum de la méchanceté pour un être est de mépriser son frère musulman" (bihasbi mri-in mina echarri en yahqira akhahu al muslim)
Le président de la république islamique de Mauritanie garant des lois et des libertés a officiellement aboli l'esclavage depuis 1980.
Les pratiques ont cependant frauduleusement continué après cette décision présidentielle. Il s'agit de punir et sévèrement ceux qui s'obstinent et persistent à pousser le peuple vers le gouffre de la division nationale et obscurcissent l'image du pays au vingt unième siècle par ces pratiques ignobles et injustes.
S'il y a des esclavagistes parmi nous, qu'ils soient mis au ban de la société. Qu'ils soient punis à la mesure du tort qu'ils ont causé à la nation toute entière. Que l'Etat mauritanien fasse tout ce qui est en son possible pour empêcher ces désœuvrés qui passent tout leur temps à étaler les mauvaises images du pays, comme un linge sale sur les cordes des pages du web.
Que la Mauritanie se nettoie et se purifie de l'intérieur, pour fermer ces brèches qui nous causent tant de tort et tant de peine. Ces aveux malheureux qui nous affaiblissent devant les autres et nous nous montrent sous l'aspect de pauvres hypocrites qui prétendent être ce qu'ils ne sont pas.
Que le Créateur des mondes nous guide sur la voie du salut; la voie de ceux qu'Il a comblé de ses bienfaits, non ceux qui encourent son courroux et sa colère amine.
Mohamed ould Hanefi
chef département de français Koweït.
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