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jeudi 17 mai 2012

Bertrand Fessard de Foucault fidele ami de la Mauritanie lâchement attaqué par les chiens du général via Claude.K


 
Chers amis, compatriotes d'adoption, je ne pensais pas revenir aussi vite vers vous mais la querelle qui m'est cherchée par un anonyme dans les colonnes de Cridem mérite que je vous donne l'ensemble des pièces.

S'agissant de la composition du nouveau gouvernement français, il est excellent que la Coopération disparaisse des intitulés ministériels. De Gaulle et Couve de Murville, son grand ministre des Affaires étrangères, n'avaient pas voulu de particularisme, si récentes et encore fragiles que fussent alors les indépendances, et le secrétaire d'Etat qui en avait la charge sous l'autorité du ministre, n'était qu'aux Affaires étrangères. Il en va de même aujourd'hui et Pascal Canfin, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, que j'ai eu l'honneur de pratiquer depuis 1988, et à qui j'avais en temps communiqué une note le déracinement souhaitable et possible de la "françafrique", à partir de l'exemplarité mauritanienne, est chargé du Développement. Ce retour à la source et cet intitulé désenclavant les pays dits du "champ" confirment - me semble-t-il - tout ce que nous pouvons mettre de confiance dans le message de Tulle. 

----- Original Message -----
Cc: Cridem
Sent: Thursday, May 17, 2012 11:53 PM
Subject: expression anonyme contre moi m'exprimant librement et à découvert

Cher Directeur, déjà au début de Juin 2010, vous aviez publié dans vos colonnes une soi-disant repentance de mes propos au moment où se préparait une importante table ronde avec les bailleurs de fonds : c'était un faux dont vous n'aviez pas vérifié l'origine usurpant ma signature. Aujourd'hui, vous publiez une libre expression - ce qui est tout à fait légitime. Mais d'une part, cette expression se fonde sur un courriel au président de la République française que je ne vous avais communiqué que pour son éventuelle publication dans vos colonnes et que vous avez au contraire fait parvenir soit aux autorités actuelles soit à une plume complaisante à leur égard. Vous auriez pu me demander si cette communication à un tiers, sans doute avant que vous me publiiez, m'agréait. D'autre part, et surtout, cette expression est anonyme.

Je ne réponds pas aux ombres. Je ne dialogue que dans la lumière et regrette que vous vous soyez prêté au troisième acte de la mise en scène que je dénonçais dans mes deux courriels.

Le président Nicolas Sarkozy avait usé du même subterfuge, une conversation téléphonique prétendue avec son homologue mauritanien - le légitime - dès son renversement. Le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi me fit part de son profond embarras à entendre ainsi mentir (c'était en conférence presse conjointe avec le président nigérien de l'époque... Mars 2009) et je le fis donc savoir à l'Elysée par courriel.



----- Original Message -----
Sent: Sunday, May 06, 2012 9:59 PM
Subject: le message de Tulle - pour vous, mes chers amis mauritaniens

François Hollande a donc été élu à près de 52% des suffrages exprimés. C'est net, mais ce n'est pas énorme. Il surprendra et fidèlisera - je le crois - par son indépendance de jugement, sa ténacité, son ancrage à gauche. Il y aura donc bien plus avec lui à mesure de la fidélité et de la bonne marche. L'Europe y sera gagnée, certainement. Déjà ce soir, la réaction de Berlin.

De son premier discours - prononcé sur la place principale de "sa" ville de Tulle, celle de la cathédrale - je retiens pour vous, mes chers amis mauritaniens, pour tous les ex-"françafricains", pour moi donc aussi, ces quelques mots en fin de discours, qui me paraissent très précis, très vécus, très prometteurs.

citation - Nous ne sommes pas n’importe quel pays, nous sommes la France, la paix, la liberté, le respect, la capacité de donner aux peuples de s‘émanciper des dictatures et des règles illégitimes de la corruption. - fin de citation

Merci de tant continuer d'exiger de mon pays, si intime du vôtre, qu'il soit ce qu'il doit être avec vous et vis-à-vis de lui-même.

A bientôt.


----- Original Message -----
From:
Sent: Sunday, May 13, 2012 9:38 PM
Subject: invitation absolument inopportune du dictateur mauritanien pour les cérémonies du 15 Mai
Pièces jointes : communiqué de la COD protestant contre les dires de Sarkozy le 4 Mai – transmission du message de Tulle en Afrique et spécialement en Mauritanie – note déracinement de la françafrique

Monsieur le Président de la République,

écoutant en direct sur France 2, votre discours à Tulle, j'ai été saisi par une phrase que j'ai aussitôt retransmis en Afrique et particulièrement à mes amis mauritaniens, dont je suis les faits, gestes et personnages - les malheurs depuis trente quatre ans - après avoir commencé ma vie d'homme par un service national accompli chez eux à mes vingt ans.

citation - Nous ne sommes pas n’importe quel pays, nous sommes la France, la paix, la liberté, le respect, la capacité de donner aux peuples de s‘émanciper des dictatures et des règles illégitimes de la corruption. - fin de citation

Des dizaines de messages courriel me sont aussitôt revenus, en pleine nuit de votre victoire tandis que vous rouliez vers la Bastille. Espoir d'un changement de cours, c'est peu vous écrire.

Or, il paraît que le général Mohamed Ould Abdel Aziz, président en fonction de la République Islamique de Mauritanie, s'apprête à venir à Paris pour les cérémonies de votre investiture après-demain, mardi 15.

Puis-je vous faire observer que

1° vous donnez, si l'invitation est faite en votre nom, un signe de contradiction totale avec votre message de Tulle. Le paroxysme de la "françafrique" c'est précisément ce putschiste, légitimé par un scrutin dont la tenue a été forcée et le résultat truqué. Le putsch qui a renversé le premier président de ce pays à être élu par un scrutin pluraliste et à deux tours, observé par des centaines d'experts dépêchés par plusieurs organisations ad hoc, a été d'abord condamné par Sarkozy, ce qui est banal. Mais ce qui est exceptionnel, c'est que le revirement de la France - celui de l'Elysée, seul contre le Quai d'Orsay, la Coopération et même à l'Elysée par le seul Claude Guéant en convainquant votre prédécesseur contre Jean-Daniel Lévitte, le conseiller diplomatique et ses collaborateurs - a été acheté. Un déjeuner entre l'alter ego du putschiste en Septembre 2008, un mois après l'attentat antidémocratique, a été payé - de l'ordre de 100.000 euros - via Karim Gaye à Robert Bourgi, lequel a introduit le général El Ghazouani dans le bureau de Claude Guéant, alors même qu'en sanction contre le putsch l'Union européenne, observant l'article 96 du traité de Cotonou, refusait tout visa aux putschistes. Peuvent en attester les directeurs de cabinet au Quai et à la Coopération, en fonctions alors aujourd'hui respectivement à Bruxelles et en fin de mission à Tananarive, et l'avocat françafricain également.

2° votre prédécesseur a soutenu qu'il n'y avait pas eu de résistance au putsch (27 Mars 2009 à Niamey) et dans son dernier dire de candidat, devant vous le 4 Mai, que l'élection de Juillet 2009 avait été régulière. Vous conforteriez donc l'analyse qui prévaut sur la Mauritanie. Notre actuel ambassadeur en fonctions depuis plus de six mois n'a toujours pas rendu une visite au moins de courtoisie à l'ancien président de la République, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, à qui Nicolas Sarkozy était censé avoir téléphoné après son renversement. Mensonge avéré, du même genre que l'histoire du mur de Berlin ou de Fukushima. J'ai dû protester auprès de Christian Frémont au nom du président mauritanien et à la demande de ce dernier.

3° Mohamed Ould Abdel Aziz depuis sa "légitimation" dont nous nous sommes portés forts devant l'Union européenne et devant l'Union africaine, a réveillé tous les démons nationaux, le débat ethnique et linguistique, le débat sur l'esclavage en montant les étudiants de l'Université de Nouakchott les uns contre les autres et en protégeant les esclavagistes contre les abolitionnistes, régulièrement mis en taule. Il a ajourné sine die le renouvellement de l'Assemblée nationale, saboté les listes électorales en contestant en sus la nationalité mauritanienne à une partie de ses concitoyens (jeu qui a couté dix ans de guerre à la Côte d'Ivoire).

4° Mohamed Ould Abdel Aziz est actuellement en grave difficulté intérieure avec des manifestations hebdomadaires réclamant son départ et d'une ampleur sans précédent dans le pays. Le soutenir est du genre de Jacques Chirac venant visiter le pays juste trois mois avant une élection présidentielle anticipée par le précédent dictateur militaire (Septembre-Décembre 1997).

5° l'actuel dictateur se fait valoir depuis ses débuts comme le point fort de notre lutte contre le terrorisme et Aqmi au Sahel, et d'une totale disponibilité aux plus folles entreprises des "services" sous votre prédécesseur, ce qui  a coûté la vie à l'admirable Michel Germaneau, a contribué à déstabiliser le Mali d'ATT dont les Mauritaniens ont violé au moins deux fois, et en profondeur, le territoire sans résultats.

Le parti Rassemblement des forces démocratiques RFD - présidé par mon ami Ahmed Ould Daddah - fait partie de l'Internationale socialiste, il a suivi plusieurs de vos congrès, admiré personnellement le sauvetage que vous avez su opérer pour le Parti à la suite de 2002. Il peut attester cette immoralité de l'homme en place et combien l'influence de la France si elle change d'application et de manière peut transformer la donne en Mauritanie-même et dans toute l'Afrique anciennement nôtre. Peut-être intervient-il auprès de vous en ce moment ? à la suite des dires de votre adversaire devant vous le 4 Mai, je vous ai transmis le communiqué de la Coordination de l'opposition démocratique dont Ahmed Ould Daddah fait partie.

Le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi peut confirmer l'ensemble de ces cinq points.

Il est possible que - très proche de vous - Michel Sapin qui a toute mon estime puisqu'il avait celle de notre cher Pierre Bérégovoy et que j'ai pu vérifier sa capacité d'accueil pour une affaire que je lui soumettais (corruption de l'ancienne Commission des opérations de bourse, avant que Jean-Pierre Jouyet n'y vienne), ait opiné en faveur de Mohamed Ould Abdel Aziz et argué de sa propre connaissance du terrain, puisque la région Centre est jumelée avec le Gorgol une des régions mauritaniennes. Il a été tout simplement intoxiqué, ce qui peut se comprendre car le pays et ses moeurs, surtout quand on y passe peu de temps, a le charme du tout autre mais dans la pratique de notre langue et de nos références : l'hospitalité parfaite peut tromper.

Permettez-moi d'insister vivement pour que cette invitation soit retirée. ce sera très positivement reçu en Mauritanie et accélèrera très heureusement la chute d'un régime qui doit sa naissance et son crédit à votre prédécesseur, non à la France telle qu'elle est attendue en Afrique et que vous avez promis d'incarner.

Sans grandiloquence, il en va de votre crédibilité à propos de la "françafrique".

Vous savez bien mes sentiments de confiance, d'espérance, et ma disponibilité.
  

----- Original Message -----
From:
Sent: Tuesday, May 15, 2012 7:33 AM
Subject: votre attitude envers "l'homme fort" de Mauritanie - à la haute attention de Monsieur le Président de la République, dès qu'il en aura le temps

Merci, Monsieur le Président de la République, pour avoir éludé les tentatives d'un personnage qui depuis une dizaine d'années, dans l'ombre ou sur le pavois, mais toujours en commandement direct (encore aujourd'hui) de la garde prétorienne, a été tortueux. Désarçonné par le retrait de votre prédécesseur, il a rempli sa capitale de rumeurs sur votre invitation, puis sur une conversation téléphonique avec vous hier. Il apparaît qu'il tentait de faire coup double pour reporter un voyage dans l'intérieur de son pays au cours duquel il pouvait redouter un coup le renversant, selon un scenario et dans les lieux-mêmes où il avait été prévu en 2005 de renverser son prédécesseur militaire si celui-ci ne s'était pas absenté pour les obsèques du souverain saoudien et donc laissé tout champ libre.

La conclusion à tirer c'est que l'Afrique, quand elle est gouvernée par des adultes, est le partenaire de la fidélité et de l'imagination. Quand elle l'est par des putschistes, elle pourait nous faire tourner comme les totons que nous sommes au Sahel, au grand dam de nos compatriotes enlevés en otage.

Avec l'expression de mes voeux fervents, cher François Hollande, Monsieur le Président de la République.


Visite de M. Aziz en France : un mensonge de M Fessard de Foucault..
...le paroxysme de la 'françafrique'. 

La guerre de l'info menée tambours battants par certains partis de l’opposition , vient de perdre un saboteur, le ‘’Monsieur françafrique de la COD'' , M. Bertrand Fessard de Foucault, qui vient de publier une curieuse lettre au président élu de la France, M Hollande, trois jours avant son investiture, et dans laquelle il l’exhorte , au nom de la COD, ‘’de ne pas inviter le président Aziz à la cérémonie de son investiture’’ ( sic), dans une cérémonie ‘’sobre’’ où aucun chef d’Etat n’a été convié !

Cette énième croisade éhontée contre un pays étranger, dans lequel ce citoyen français a servi en tant que coopérant d’un pays ami, scandalise l’opinion publique mauritanienne.

Le combat très médiatisé que mène ce français pas comme les autres, est de plus en plus décrié dans tous les milieux et mérite que l’on s’appesantisse sur les vraies raisons de cette haine viscérale pour la Mauritanie d’aujourd’hui.

M Fessard de Foucault, ce virulent ennemi de la Mauritanie qui est ‘’contre , tout contre’’ sa révolution en marche, est sans doute fâché avec la rupture des pratiques honnies du passé de la Françafrique, et qui ont été décriée à juste titre par le président français M Hollande.

Il est vrai que depuis l’ascension au pouvoir du président des pauvres et des exclus, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, il n’y a plus de place pour les commissions occultes au profit des ‘’experts’’ en communication véreux , plus de place pour ceux qui veulent saper nos efforts et détourner les fonds publics pour des pseudo campagnes de relooking et de coaching politique à l’étranger….

Désormais, ces fonds sauvés du détournement systémique sont en train de servir la noble cause du développement durable, la lutte contre la pauvreté et l’analphabétisme. Mr Bertrand Fessard de Foucault le temps est venu de vous dire non , c’est non, vous ne détruirez pas la Mauritanie par vos appels à la haine, par votre campagne contre nous, par votre plaidoyer déconstructeur auprès des partenaires de la Mauritanie : l’Union Européenne, pas plus que la France ou nos autres partenaires ne sont point dupes de vos mensonges et de vos délires néocoloniaux .

Le temps des manipulations en tous genres est finie. Place à une nouvelle dynamique de développement, sans commission occulte, sans détournement de deniers publics, sans pantouflage, sans corruption.

Nous sommes confiants dans les qualités humaines et l’engagement pour un renouveau des relations entre la France et la Mauritanie , et réconfortés par le discours de M Hollande à Tulle où il a déclaré ; ‘’Nous ne sommes pas n’importe quel pays, nous sommes la France, la paix, la liberté, le respect, la capacité de donner aux peuples de s‘émanciper des dictatures et des règles illégitimes de la corruption’’.

Cette sortie de ce paroxysme de la "françafrique" a permis de mettre à nu les desseins de M Bertrand Fessard de Foucault alias Ould Keija que le peuple mauritanien rejette et qui sont en contradiction avec la volonté politique de M Hollande de rompre les liens occultes du néocolonialisme et des pratiques occultes de la Françafrique.



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Source :



----- Original Message -----
Sent: Tuesday, March 31, 2009 3:18 PM
Subject: RE: conférence de presse conjointe du Président de la République à Niamey, hier vendredi 27 mars 209

J'ai bien reçu votre mail et je vous en remercie.

Bien à vous

C. Frémont

De : Bertrand Fessard de Foucault [mailto:b.fdef@wanadoo.fr]
Envoyé : samedi 28 mars 2009 15:09
À : FREMONT Christian
Cc : Philippe Etienne, directeur du cabinet au Département; Jérôme Peyrat - dir. cab. Coopération; M° Robert Bourgi
Objet : conférence de presse conjointe du Président de la République à Niamey, hier vendredi 27 mars 209

Cher Préfet, cher ami,

pourriez-vous donner à lire les lignes qui suivent à Monsieur le Président de la République, et m'en accuser aussi réception. C'est - je vous l'assure - pour la bonne cause.

Grande et chaleureuse reconnaissance. 



Monsieur le Président de la République, vous me savez loyal depuis que nous correspondons - c'est-à-dire depuis 2000 et la mairie de Neuilly.

Permettez-moi - vous ayant écouté sur les ondes, tandis que vous donniez avec votre homologue nigérien une conférence de presse conjointe - de vous informer plus précisément, au moins sur la Mauritanie que j'aime et pratique depuis quarante-cinq ans (mon service national comme professeur l'ENA locale en fondation alors) et dont je connais aujourd'hui et depuis longtemps les principaux personnages, dont notamment le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, Ahmed Ould Daddah, son compétiteur de 2007 et Messaoud Ould Boulkheir, président de l'Assemblée nationale.

La France a-t-elle été assez ferme contre les putchistes de Nouakchott, et ceux-ci n’ont-ils pas donné l’exemple à Bissao, à Conakry et à Tananarive ?

LE PRESIDENT – Ce n’était pas une question, c’était une fresque !

...

 Sur la Mauritanie, vous connaissez bien cela, est-ce qu’on a souvent vu un coup d’état sans manifestation et sans protestation, si ce n’est celle de la France ? Lorsque le Président, démocratiquement désigné, a été retenu, moi-même je l’ai appelé, moimême. j’ai exigé qu’il soit libéré, mais force est de constater qu’il n’y a pas eu un député, un parlementaire qui a protesté et qu’il n’y a pas eu une manifestation.

De fait, votre premier communiqué, au moment-même du coup du 6 Août 2008, était informé, de principe, et excellent. Quand il est apparu qu'au Quai d'Orsay et à la Coopération - certaines déclarations de M. Joyandet, employant par avance les termes exacts que vous avez eus hier matin - la position de la France paraissait plus émolliente, vous avez fait savoir que c'est vous qui décidez. Qu'allez-vous décider ? à la veille de la réunion du groupe de contact et à la suite du communiqué du Conseil de Paix et Sécurité de l'Union africaine ?

Factuellement, à vous entendre hier et à vous lire aujourd'hui sur le site de l'Elysée, vous avez été "désinformé".

Permettez-moi de vous rappeler que vous n'avez jamais parlé au téléphone avec le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, ni pendant qu'il était au secret au palais des congrès de Nouakchott depuis le 6 Août, ni ensuite dans son village de Lemden où il est assigné à résidence. Ou alors, vos services vous ont passé quelqu'un d'autre... je vous donne les téléphones de votre homologue :   x x x x

Dès l'après-midi du coup,
1° le président de l'Assemblée nationale a protesté solennellement, a déclaré illégale toute session à venir de l'Assemblée et du Parlement, et persévère depuis par des réunions publiques, par un tour d'Afrique en début d'année et une venue en France, à l'automne, notamment reçu par son homologue à l'hôtel de Lassay
2° un Front national de Défense de la Démocratie s'est constitué, comprenant nombre de parlementaires entre autres personnalités

Dans la semaine suivant le coup, importante manifestation de l'opposition : réprimée. Puis, très durement, le 6 Octobre. Depuis le début de l'année, il ne se passe pas de semaines sans manifestations.

A l'Assemblée nationale, la junte n’a pas la majorité constitutionnelle : 67 députés sur 95 le 13 Août, mais plus que 56 le 20 Août & 39 sénateurs sur 56 le 13 Août et 37 le 20 – effectif évolutif selon le cours des événements – les résultats du vote de confiance au "gouvernement" de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, nommé par la junte, n’ont pas été publiés : en séance 57 députés, le 20 Septembre. Depuis, aucun scrutin (s’il y en a eu) n’a donné lieu à publicité. - Ce qui rend illégal le referendum projeté pour le 20 Juin. La persévérance des putschistes à organiser le plébiscite du 6 Juin prochain, a réuni en un seul front les légalistes - voulant la reprise des fonctions du président de la République légitime - et ceux qu'on aurait pu appeler les opportunistes parce qu'ils ont dit "comprendre" le coup militaire.

Votre secrétaire général a reçu à plusieurs reprises, et la dernière fois, il y a un peu plus d'un mois à ma connaissance, le numéro deux du régime. M° Robert Bourgi qui a l'amabilité de s'entretenir de confiance avec moi, a fait l'intermédiaire, mais sans assister à la dernière conversation. C'est le général El Ghazouani qui la lui a résumée. Sauf démenti, il semble que le scenario des putschistes - cosmétique - ait été agréé : le général-candidat défroque quarante-cinq jours avant le scrutin et le président du Sénat fait l'intérim (non de Sidi Ould Cheikh Abdallahi mais de Mohamed Ould Abdel Aziz). 

Comment ces entretiens peuvent-ils constituer votre information ? Je prends la liberté de vous donner ci-jointe une note exhaustive à jour, jusqu'à hier, ainsi qu'une lecture de la dernière lettre des "putschistes" à l'Union africaine - annotée tant les erreurs et contre-vérités sont nombreuses et flagrantes. 

De tout cela - parallèlement avec notre ambassadeur à Nouakchott - j'ai à plusieurs reprises entretenu les directeurs du cabinet des ministres, aux Affaires étrangères et européennes, et à la Coopération. Le "patron" de nos "services" a accompagné le directeur du cabinet du ministre des Affaires étrangères et l'un de vos propres collaborateurs, le 29 Novembre en Mauritanie. Ils ont rencontré "tout le monde", sauf le président de l'Assemblée nationale absent alors du pays, ils sont allés au village du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et ont terminé avec "l'homme fort" qui leur a fait médiocre impression de personne. Ils vous ont certainement rendu compte.

Il m'est revenu de Bruxelles que la lettre que vous avez adressée le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le 10 Décembre, en tant que président en exercice de l'Union européenne, pour la réunion du groupe de contact, n'a pas suivi jusqu'à cette instance.

Je vous en prie, Monsieur le Président de la République, favorisons au maximum les conversations entre les principaux personnages de la Mauritanie, y compris naturellement ceux qui sont en possession d'état, ne compliquons pas les choses pour l'Union européenne que l'Union africaine a choisi comme partenaire politique et comme modèle institutionnel.

Permettez-moi une conclusion qui n'a "rien à voir", mais comment vous entendre et lire ensuite ceci : 

 quand j’ai été en République Démocratique du Congo, que j’ai soutenu le Président KABILA dans sa main tendue au Rwanda, j’ai bien entendu que je n’étais pas ovationné parce qu’il y avait beaucoup de ressentiments encore entre le Rwanda et la RDC. Mais vous croyez que quand De GAULLE et ADENAUER ont fait la réconciliation franco-allemande, dans les familles françaises, cela n’a pas toussé ? Ils sont applaudis des décennies après mais sur le moment, ils n’étaient pas applaudis. Et la France est dans son rôle en soutenant ces gestes là.

Vous n'aviez que sept ans certes en 1962 - moi, je me souviens à mes quatre ans de l'élection présidentielle de Vincent Auriol et à mes onze ans de Geneviève de Gallard, des étoiles parachutées à Dien Bien Phu pour de Castries - en 1969, vous avez quatorze ans. Mais les voyages du général de Gaulle en Allemagne en 1962, ceux du chancelier Adenauer chez nous, la foule à Reims, les venues offcielles du président Luebke avec sa montée et sa descente des Champs-Elysée et l'Arc-de-Triomphe, ont été plus que marquants. Jamais une orientation de politique extérieure n'a été aussi immédiatement populaire : les applaudissements à la réconciliation, à l'amitié et à l'entente franco-allemande ne se font pas entendre des décennies après, ils se sont déchaînés sur le champ de part et d'autre du Rhin.

C'était d'ailleurs tout naturel.  Cette réconciliation, cette entente furent souhaitées dès la Résistance. Le silence de la mer, Vercors. L'extrême qualité de nos amis, l'évidente admiration mutuelle, sinon la complémentarité des deux pays et des deux peuples. La synergie des deux économies.

Veuillez agréer l'expression de toute ma disponibilité à vous entretenir un instant de la Mauritanie, avant ou après que vous vous soyez entretenu avec le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, puisque tel était votre désir initial et votre premier mouvement, et aussi l'expression de mes sentiments très attentifs et déférents.
 Bertrand Fessard de Foucault

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