Translate

mercredi 16 mai 2012

L’esclavage aux cimetières soninko



« Cette abomination humaine se pratique jusqu’aux cimetières dans la communauté soninké ». C’est ce que nos contradicteurs utilisent contre nous depuis notre sortie concernant l’affaire Biram. Essayer de justifier une ignominie par une autre. Une farce de mauvais goût qui ne peut et ne doit nous distraire.
Toutefois, la géographie du pays soninké est connue. Alors, qu’on nous dise où, exactement, ces pratiques sont encore en cours ? C’est lâche de vouloir réduire le débat à des mystifications.
Des amis, en voulant s’en prendre à ma communauté (les Soninko) avec des mensonges grotesques, acceptent maladroitement l’existence de l’esclavage en Mauritanie, chose que le régime qu’ils défendent a toujours nié. Pourquoi ne comprennent-ils pas qu’aucune communauté et société ne doivent être pardonnées dans leur action de favoriser l’injustice ? Encore des mensonges. De la fuite en avant. Du ridicule.
Et quoi encore, quelle autre hideuse affaire pour justifier l’injustifiable dans nos sociétés ? A supposer même que la société soninké soit esclavagiste comme les autres sociétés de ce pays, en quoi cela résoudrait-il les problèmes soulevés dans notre papier concernant cette pratique ? Il aurait été plus seyant et plus sensé de nous critiquer pour avoir défendu cette société pour cette pratique ? Si pratique il y a !
Nous demandons à nos contradicteurs ou détracteurs de positiver et, comme nous, de dénoncer les tares de nos sociétés ; d’arrêter, dans ce pays, de s’abreuver à la source boueuse de l’hypocrisie et de la calomnie ; de penser réellement au malheur de ces sous-hommes. Notre souci n’est pas de défendre qui que ce soit mais de poser le débat. Dire la vérité, rien que la vérité. Et de jurer pour ça. C’est dire que la polémique alimentée par le mensonge – sport favori de certains – ne nous guide pas ; ne nous guidera pas.
Notre liberté d’appréciation se mesure dans notre acceptation de la liberté de critique des autres, surtout si cela épouse les contours de l’objectivité. Loin des justifications par l’absurde. Mais quand les détracteurs ne font que verser dans la subjectivité, dans l’à-peu-près et le flou intégral, pour débattre d’un sujet aussi important que l’esclavage en Mauritanie, nous leur disons d’emblée que cela nous déçoit. Car nous estimons que notre personne n’est pas le débat.
Le débat c’est la Mauritanie, l’avenir de ce pays comme un pays civilisé, d’égalité et de droit. Et pour ce faire, aucun autre pouvoir que celui du peuple ne peut et ne doit exercer sa mainmise ; surtout pas le pouvoir des féodaux, qui doit être combattu...
De la source à la situation du phénomène de l’esclavage dans notre pays, Biram a secoué le cocotier et le Cheikh Ahmed Elhady vient de donner l’espoir à tout un peuple. Ce cheikh, par son courage, pose la problématique de l’universalité de l’Islam. Il n’y a pas d’Islam mauritanien. Il n’y a qu’un Islam, la religion du monothéisme pur qui est contre toute inégalité entre les hommes.
L’esclavage. Le débat est plus que jamais posé. Aucune dérobade n’est possible. La source (des livres) idéologique légitimant et réglementant ce phénomène est passée au feu par Biram. Son acte a pris de court tout le monde et chacun y va de son analyse et de sa compréhension mais, incontestablement, une mise à jour de la vision des jurisconsultes des siècles passés du rite malékite sur un sujet aussi grave que l’esclavage s’impose. C’est ça le débat et pas autre chose ; et les Mauritaniens ont besoin de ça.
Il reste que, malheureusement, par des prises de position ou le silence incompréhensible de certains de nos érudits, fait que ceux-ci sont, pour tout le moins, disqualifiés ; ces ulémas étant devenus des haut-parleurs des différents régimes qui se sont succédé dans ce pays. Des régimes qui semblent plus desservir la bonne morale humaine et qui sont pourtant magnifiés et soutenus par certains de nos ulémas.
La Mauritanie, notre pays, a besoin de nous. Cette Mauritanie, qui nous a tout donné, est plus que jamais menacée dans son existence. Rien que pour cela, le bon sens recommande de ne point jeter l’huile sur le feu ; le bon sens veut que tous, nous libérions la Mauritanie des démons de la honte, de l’inégalité, de l’injustice, de l’exclusion….
Nos communautés, nos tribus doivent être « une » et indivisibles dans la justice et l’équité. En les triturant, en les instrumentalisant, en les montant les unes contre les autres, les pouvoirs publics soufflent inconsciemment sur les brindilles de ce feu qui a longtemps couvé. Que DIEU nous préserve des lendemains qui chantent mal.
L’éditorial de La Nouvelle Expression
Seydi Moussa Camara

1 commentaire:

  1. Je confirme, ça confirme bien dans notre societé. essaye d'aller à Guidimakha. je jure que tu les trouvera là bas.

    RépondreSupprimer