Depuis quelques semaines à la suite de la publication d’une
déclaration de Monsieur Diokhoba Coulibaly émigré en Angola se présentant comme esclave de
naissance, une vive polémique s’est instaurée au sein de la diaspora soninké notamment
sur les antennes de Radio Diaguily Internationale et sur groupe whats app Ganbanaxu
fede et d’autres sites à propos de l’esclavage et ses séquelles au sein de la
société soninké.
Cette vive polémique nous offre l’opportunité d’apporter notre contribution
au débat sur la problématique de l’esclavage au sein de la société soninké en Mauritanie.
Ce débat historique, très sensible au sein de l’ensemble des
communautés nationales, qui partagent toutes une histoire commune, la même
religion et les mêmes structures sociales caractérisées par la présence de l’esclavage
et ses sequelles mais à des degrés
divers et sous des formes différentes, de même que d’autres formes de ségrégations basées sur les
castes.
Au sein de la société soninké, les esclaves et anciens esclaves
vivent encore des discriminations et une forte exclusion dans les domaines tant
économique, social, religieux que culturel.
En effet, les régimes politiques successifs : colonial, néo-colonial
et militaire n’y ont rien changé fondamentalement.
Sur le plan foncier, les populations victimes de l’esclavage et les
anciens esclaves demeurent totalement privées de propriétés terrienne agricole,
domestique et demeurent soumis à des travaux agricoles et domestiques au profit
de leurs maitres et anciens maitres et dans le meilleurs des cas,
ils sont contraints de payer une dime sous diverses formes.
Sur le plan social, elles sont exclues de l’héritage et
discriminées dans le domaine du mariage, ils ne sont pas toujours enterrés dans
les mêmes cimetières que les maîtres, ou sont relégués dans des espaces
particuliers.
Sur le plan religieux, quel que soit leur niveau de connaissance,
ils ne sont pas admis comme imams pour diriger les prières de groupe.
Sur le plan artistique, les danses et chants sont totalement
différents et connotés de ségrégation.
Dans les villages, ils occupent des espaces différenciés, les
centres des localités sont destines aux familles nobles, les autres occupent
les périphériques. Ils ne sauraient prétendre quel que soit leur âge à la
chefferie des villages dont ils constituent pourtant la majorité de la
population.
Depuis l’accession de la Mauritanie à l’indépendance nationale, les
cadres issus de ces couches, à quelques exceptions près, ne sont ni élus à l’échelon communal ou
national, ni promus à des postes ministériels ou diplomatiques élevés.
Cette situation qui fait fi des compétences, de l’expérience et de l’intégrité morale, n’est
peut être pas spécifique au milieu soninké sous les différents régimes
successifs.
Cette injustice devenue intolérable est fortement dénoncée
aujourd’hui par les victimes, tous les vrais démocrates ; les citoyens de
la diaspora dans leur écrasante majorité
se lèvent contre cette situation pour la première fois et exigent son
changement total et radical, devenu à leurs yeux une honte pour toute la nation
Nouakchott, le vendredi 11 Novembre 2016
Réunion des cadres
Association
Mauritanienne المنظمة الموريتانية
pour l’Eradication de l’Esclavage للقضـاء علي
العبودية
et
ses Séquelles و رواسبها
Récépissé
n° 0103/MINT/15/01/2008 وصل رقم
0103/و.د/15/01/2008
BP.: 2022 ص.ب : 2022
Tél. : (+222) 41 37 71 04 / 36 60 89 19 /
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Nouakchott
– Mauritanie انواكشوط – موريتانيا
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