Lyon, le 18
novembre 2016
Monsieur le Président,
Alors que se déroule en République Islamique de Mauritanie, à Zouérate, à
plusieurs centaines de kilomètres de la capitale, le procès en appel de 13
membres de l'association IRA ( Initiative pour la Résurgence du mouvement
Abolitionniste), Agir Ensemble pour les Droits de l'Homme (AEDH) exprime son
estime et sa solidarité avec ces militants et leurs avocats, toujours présents
dans les combats pour la défense des droits.
L'IRA, ses
militants et son président Biram Ould Dah Ould Abeid ( prix des Droits de
'Homme de l'ONU) qui a récemment subi une longue peine de prison , sont un
exemple de détermination et de courage pour tous les militants des droits de
l'Homme appelés à soutenir la lutte pour l'éradication de l'esclavage en
Mauritanie où il perdure en dépit de son interdiction légale et
constitutionnelle, la dernière loi, en 2015, le qualifiant de crime contre l'humanité
passible de 20 ans de prison..
AEDH dénonce
l'attitude du gouvernement mauritanien qui, au lieu de poursuivre les
esclavagistes, réprime férocement les militants anti-esclavagistes.
Les 13 de Zouérate
ont été condamnés en première instance à de lourdes peines de prison (3 à 15
ans) pour leur participation à une manifestation et de soit-disant violences
contre les forces de l'ordre. Le Haut Commissaire aux Droits de l'Homme de
l'ONU avait déclaré que les poursuites
engagées contre eux étaient « destinées à étouffer des groupe et des individus
qui agissent pour les Droits de l'Homme ». Selon leur avocat ils auraient été
de surcroît soumis à des tortures.
AEDH salue
l'initiative des trois avocats qui, le jour même de l'ouverture du procès de
Zouérate, ont déposé au TGI de Paris une
plainte contre X pour tortures et
traitements cruels, Maître William Bourdon expliquant que « les plaignants ont identifié une
vingtaine de hauts gradés comme responsables bien connus pour être les
architectes de la torture en Mauritanie ».
AEDH exige
l'annulation des peines prononcées en première instance et la libération
immédiate des militants. Une enquête indépendante devra être conduite sur les
allégations de torture et, le cas échéant, les auteurs devront être jugés.
Nous
vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations
distinguées.
André
Barthélemy Président
d’honneur
Copies à :
Mohamed Ould Mohamed Raré, Ministre de
l’Intérieur et de la Décentralisation de la République Islamique de Mauritanie
- Sidi Ould Zeïne, Ministre de la Justice de la République Islamique de
Mauritanie - M. Cheikh Tourad Ould Abdel Malick, Directeur des droits de
l’Homme, Commission nationale des droits de l’Homme - S.E. Ambassadeur Mme
Salka mint Yamar, Mission permanente de la Mauritanie auprès de l’Office des
Nations unies à Genève, Suisse –
Ambassade de la Mauritanie à Bruxelles, Belgique - Ambassade de France
en Mauritanie - Ambassade de la Mauritanie en France - Haut Commissariat aux
Nations Unies pour les Droits de l’Homme.
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