مبادرة إنبعـــاث الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE DE RESURGENCE DU MOUVEMENT
ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
IRA - Mauritanie
3ème
CONGRES ORDINAIRE d’IRA – Mauritanie DENOMME «Mère HOULEYE SALL »
Résolution
finale
Au nom de
Mère Houleye SALL, dont le fils unique Lieutenant Abdallahi Moussa Sall a été assassiné en 1990
à Inal ;mère Houleye, âgée aujourd’hui de quatre-vingt-douze ans, mène
depuis lors le combat pour rétablir la vérité et la justice non seulement pour son fils unique, mais
pour tous les martyrs disparus dans la tentative de génocide qui continue à
marquer les mauritaniens.
I. Préambule
Au début de
l’année 2018, le contexte international se caractérise par la conjugaison de trois
nouvelles menaces à la paix, dont l’impact sur la Mauritanie reste
inégal :
1. Après
l’élection de Donald Trump à la Présidence des Etats unis d’Amérique, les errements
de sa diplomatie en Palestine et sa polémique avec la dictature nucléaire de
Corée du Nord, le monde entre dans une phase d’incertitude porteuse
d’hypothèques graves sur la stabilité du consensus hérité des deux grandes
guerres du 20ème siècle et de la décolonisation. La dissuasion
atomique s’effrite au profit d’une prolifération accélérée. Du chantage du fort
au faible, la polémologie moderne laisse entrevoir la crédibilité de la
destruction réciproque.
2. Le défi
du changement climatique, que les Etats Unis s’aventurent à nier, ajoute à la
déstructuration des équilibres fondateurs de l’ordre international. L’explosion
de la natalité en Afrique accentue les conséquences immédiates de la
désertification à laquelle le Continent entier s’expose. Les migrations vers
l’Europe résultent, à la fois, de l’attractivité du Monde libre mais aussi de
l’échec de la gouvernance vertueuse au sud de la Méditerranée.
3. Le
terrorisme islamiste achève de plonger l’avenir de l’humanité dans une logique
de la régression, aux nuisances fortement sous-estimées. Le néonazisme de
l’intolérance et de la brutalité n’en est qu’à ses prémices ; le monde
musulman, gouvernements et praticiens du culte confondus, prétend endiguer le
péril par une série d’approches trompeuses où prévaut le déni. La plupart des
Etats de la communauté islamique se débattent dans la contradiction d’éradiquer
l’extrémisme violent, tout en appliquant ses lois et son programme. Entre
autres cas, la persécution des
objecteurs ainsi que le calvaire des associations féministes en Afrique du Nord
et au Moyen Orient soulignent la distorsion tragique entre les sociétés
islamisées et la modernité.
II. La Mauritanie d’aujourd’hui
1. Dans
cette configuration aléatoire, la Mauritanie et son environnement régional
subissent déjà le faix des deux dernières hypothèques et ne paraissent y
opposer une réponse, ni d’anticipation, ni de traitement empirique. Notre pays
navigue à vue, faute de vision au sommet de l’Etat et d’alternative parmi sa
frange lettrée. Le fatalisme, la souplesse morale et la paresse consumériste
maintiennent l’élite d’antan dans une attitude de conservation des acquis, sans
élan, dépouillée du rêve et de l’imagination fertile qui alimentaient l’instinct
séculaire de survie au milieu d’une nature de désolation.
2. En ce
contexte de crise de valeurs et de panne dans la faculté de concevoir un
devenir fiable, s’enracine l’impératif de la relève historique. Ira Mauritanie,
les organisations de défense de la dignité humaine et la minorité consciente au
sein du bloc hégémonique incarnent cette alternance et en promettent
l’avènement. Telle évolution équivaut à une fatalité de la physique
élémentaire, quasiment de même nature que la loi de la gravitation.
III. Pourquoi la refondation ?
Le troisième
congrès d’IRA – Mauritanie, après avoir examiné l’état général du pays, a
retenu les principaux enjeux de la lutte,
pour une citoyenneté inclusive :
Du legs honteux
Le Congrès
réaffirme le caractère structurel de la poursuite des pratiques d’esclavage et
des discriminations afférentes, en ce
sens qu’elles dessinent l’identité intime de la domination. Produit d’une
confusion originelle entre raison du plus fort et religiosité du plus retors, le
racisme mauritanien crée la violence symbolique, les privations de
libertés, l’usurpation de biens,
l’humiliation et la torture. L’exclusion matérielle et l’inégalité de naissance
en constituent la normalité, le fonctionnement rationnel. Les terres arables ou
arides appartiennent toujours aux descendants de maîtres, malgré la réforme
foncière et domaniale de 1981. Certes, la législation interne s’améliore dans
son énoncé mais l’imposture perdure grâce à la volonté de ne pas appliquer le
droit. L’adhésion aux instruments internationaux procède, aussi, d’un calcul de
dissimulation. Mieux, lorsque la pression des victimes s’accentue, le pouvoir
et les factions où il recrute recourent au bouclier de la religion, pour
retarder, du moins intimider l’exigence
de mieux-être, celle qui donne sens à l’existence. La posture de l’alibi
perpétuel derrière le sacré relève, à présent, du réflexe, d’où son usure
imminente sous l’effet de l’excès.
De la nationalité au rabais
Le silence
de l’Etat persiste, face à l’impunité des auteurs de crimes de sang,
déportations et disparitions, exécutés aux motifs de la race et de la culture
non-arabes. Le compromis à l’œuvre dans le pays tend à se consolider, sur la
foi de cette immunité ; de surcroît, la majorité des forces politiques et
religieuses y consent, désormais. Pourtant, au-delà de considérations éthiques,
l’histoire de l’espèce humaine nous apprend que rien de stable ne s’élève sur
le mal fait aux innocents. C’est cette triple injonction de la mémoire, du
rappel et de la réparation qu’IRA – Mauritanie se doit de perpétuer, pour
l’ambition de l’unité nationale. Il n’y a pas de cohésion, non plus de
fraternité quand l’un opprime l’autre et lui enjoint d’oublier. Aliénés, en
voie d’assimilation et leur sol usurpé, les compatriotes négro-africains
mettront beaucoup d’années à sortir du statut de citoyens de troisième zone.
Dans l’épreuve, leur pays ne sut leur témoigner la solidarité requise par l’âpreté
de l’agression.
Des violations de l’intégrité du corps
Le recours à
la torture - y compris en privé - et la banalisation des mauvais traitements
durant la garde à vue et l’emprisonnement, atteignent un niveau tel que la
Mauritanie figure en tête de la liste des rapports et enquêtes ad-hoc, d’experts
des Nations unies. Le cas récent du
dénommé Ethmane Ould Brahim le prouve assez, un noir en conflit avec la loi
s’expose davantage aux sévices et lynchage, explicitement accompagnés
d’insultes à caractère raciste. Le refus de ratifier des traités permissifs,
l’inflation d’articles portant application de la peine de mort et l’aversion à
la Cour pénale internationale (Cpi) participent d’un chauvinisme négrophobe,
hostile à l’Occident et résolument fécondé par l’inclination à l’extrémisme
violent. La Mauritanie d’aujourd’hui s’enfonce dans le fantasme de la pureté
essentialiste et y dissout ses traditions, son âme et la tranquillité de ses
habitants.
4. De la liberté rudimentaire
Sur un plan
plus politique, même si une réelle faculté d’expression semble s’instaurer
après des décennies de régime militaire, certaines période de crise favorisent les arrestations arbitraires et les détentions
hors procès, de longues durée et au secret ; dans la plupart des
situations observées jusqu’ici, le trouble à l’ordre public s’avérait mineur,
donc en disproportion au châtiment. Souvent, la sanction visait à restreindre
puis punir l’aspiration au droit de manifester. Les prisons de Mauritanie
n’offrent, au détenu, fût-il de droit
commun, les conditions minimales de salubrité et de santé. La personne s’y
dégrade et son humanité s’estompe, pour le restant de ses jours.
A titre
d’illustration, la séquestration de nos militants Moussa Bilal Biram, Abdallahi
Maatala Saleck, du sénateur Mohamed Ould Ghadda et du sergent Mohamed Ould
Mohamed Mbareck, autorise de sérieuses inquiétudes sur la détermination du
pouvoir à les briser. Les poursuites, sous le régime de la liberté provisoire,
n’épargnent des parlementaires, des journalistes ; des mandats d’arrêts
contre des opposants à l’extérieur, tels Mohamed Bouamatou et Moustapha Limam
Chafi participent à compromettre le consensus national et la
perspective d’une alternance apaisée en 2019, échéance du second et dernier
mandat de l’actuel Chef de l’Etat.
5. Du détournement des institutions
La recrudescence
des atteintes aux libertés de presse, d’association et de conscience érode la
relative crédibilité du modèle de pluralisme en Mauritanie ; de facto, la
gendarmerie, la police et le magistrat aux ordres disposent d’une marge de
manœuvre en constante extension. A tout moment, ils peuvent interpeller,
convoquer et mettre à l’écrou, sur la base d’une présomption à peine étayée. A ce
potentiel d’abus s’ajoutent d’autres armes sans recours ni contrepoids ;
envers le capital privé, le pouvoir du moment use du redressement fiscal et
exerce, contre toute velléité d’indépendance chez le fonctionnaire, la menace du
licenciement sec ou du contrôle de gestion. Pour accorder à cette prérogative,
l’onction de l’acceptable, le cursus de cooptation ethno-tribale avait prévu le
recrutement massif des médiocres et l’abolition conséquente du mérite. Retombée
de la faillite de l’enseignement après le triomphe du populisme sous le régime
des juntes, la culture du faux n’épargne les diplômes, les curriculum vitae et
même la généalogie. Autant la fabrication de pseudo ancêtres infeste le champ
du privé, mêmement la contrefaçon imprègne les divers échelons de la fonction
publique et s’étend à la médecine. Hubris et trivialité tracent ainsi l’architecture
d’un mode de vie sans cesse tiraillé, de la compétition pour l’excellence en
tout à l’exercice permanent de la fraude. Le mauritanien contemporain excelle
dans l’art de se mentir à lui-même. La schizophrénie devenant sa boussole sur
un chemin de perdition dont il ne perçoit l’horizon, il s’adapte à tout, déjoue
la rationalité et transmet, à sa progéniture, l’appétence du raccourci et la
passion du court terme.
6. De la prévarication
La
corruption ronge la sphère de l’Etat,
réduisant ainsi l’efficience des politiques publiques mais il s’agit, in
fine, d’un ensemble de normes antimorales et de pur ménagement, qu’exige la
reproduction de l’hégémonie en cours. Loin de signifier une exception
réformable en Mauritanie, voler le bien collectif, récompenser l’incurie et
s’assurer une prébende sans effort, ressortissent des mœurs nécessaires à
l’allocation préférentielle des ressources. Le dispositif ne saurait perdurer,
encore moins continuer à entretenir ses milices gardiennes du statu quo ante,
sous les seules auspices d’une République du droit. La paix dans
l’injustice se paie en privilège, faveur
et dérogation. Déjà, la découverte de
gisements d’hydrocarbures en mer aiguise la tentation de s’éterniser au pouvoir
et complique le lien avec le voisinage immédiat. La diplomatie de la Mauritanie
se résume, maintenant, à une succession hystérique de susceptibilité et de
crise de nerfs qu’accentue la propension infantile à changer d’alliance.
7. De l’urgence
Des attendus
précédents, le Congrès constate la pertinence et l’utilité d’une rupture
radicale d’avec une cité incapable d’assurer, à ses membres, le sentiment de
participer à une œuvre commune; il est impensable que la Mauritanie prospère
plus longtemps dans un tel degré de mépris à l’endroit de ses ressortissants,
voire de l’étranger de passage. La misère, l’obscurantisme, le fanatisme et le
repli réfractaire au reste du monde ont façonné une mentalité du pire dont la
théocratie liberticide demeure l’unique perspective. Envers et contre la dérive,
pour un pluralisme du partage, de l’équité, du bonheur terrestre et de la
diversité dans le métissage, le Congrès atteste :
- Compte tenu de la censure imposée aux
courants de l’audace et du renouveau, Ira accorde, à ses adhérents et
sympathisants, le bénéfice – extraordinaire - d’une
autorisation à concourir en candidat indépendant, pour incarner une autre
Mauritanie, lors des prochaines élections municipales, législatives, régionales
et du Président de la république.
- Biram Dah Abeid reçoit mandat délié, aux fins
de promouvoir une large concertation avec les partis, la société civile et le
commandement des forces armées et de sécurité, en vue d’accélérer la
réconciliation des mauritaniens, avant le vote et parvenir à une entente
solide, sur les règles de l’impartialité, dans le strict respect de la
Constitution.
Votée, à
Nouakchott, le 28 janvier 2018
Voici la vidéo projetée lors du 3ème congrès d'IRA le 27 janvier 2018
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