Deux semaines après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle à la faveur de la fête du Moualoud, Biram et ses amis ont présenté un nouveau cas d’esclavagisme présumé devant les autorités d’Arafat II. C’est dimanche en compagnie de cinq autres de ses compagnons qui avaient été mêlés en même temps que lui dans l’altercation avec le commissariat d’Araft I, que le Président de l’IRA a s’est présenté dans les bureau du Hakem de la Moughata d’Araft pour lui soumettre le cas de la petite Hasniyye Mint Oumar.agée d’une dizaine d’années, la fillette serait tenue en esclavage par Youma Mint Nani, épouse d’un médecin résidant à Vellouja, un quartier de la Moughata d’Arafat…
Après d’amples et minutieuses enquêtes qui ont duré plus de vingt quatre heures, Lehbouss Ould Oumar, un militant actif de l’IRA à découvert Hassniya Mint Bilal âgée de 10 ans ; « séquestrée et exploitée par Youma Mint Nani épouse du Docteur Ahmed CheikhOuld Hamady », indique-t-on du côté des militants de l’IRA et du FLERE…
Aux premières heures du dimanche 27 Février Biram Ould Abeid Président de L’IRA en compagnie de trois de ses compagnons de lutte dont Balla Touré se sont rendus dans les bureaux du Hakem d’Arafat. Celui-ci les a accueillis avec courtoisie, a souligné un militant du mouvement. Ils lui ont exposé un cas d’esclavage dans sa Moughataa. Après analyses, le Hakem les a mis en rapport avec le Commissaire de police d’Arafat II pour clarifier le cas en menant des enquêtes.
Au Commissariat de police Arafat II, ils ont été bien accueillis par le Commissaire et son équipe, dans son bureau. Après avoir bien écouté Biram, il s’est déclaré prêt à aller sur les lieux pour éviter toute déroute.
Lors de la mission d’investigation, le commissaire était accompagné de deux policiers et de deux membres de L’IRA. Arrivés à la maison, ils ont tapé à la porte et c’est la fillette qui apparemment était en train de travailler est venue ouvrir la porte.
A leur sortie de la maison pour le commissariat de police, la gamine Hassniya drapée dans un voile en tergale (souweissra), avait l’air très fatiguée et son visage ne cachait rien de sa souffrance.
Après avoir entendu les protagonistes dans son bureau, le commissaire a tenu une courte réunion avec le Chef de la Section PJ de son commissariat.
Comme qu’il s’agit d’un cas de mineure, tout ce beau monde a été déposé à la Brigade Spéciale des Mineurs en conflit avec la loi. D’ailleurs, c’est le Commissaire en personne qui été au volant de son véhicule à la grande satisfaction de l’assistance.
Le dossier de la mineure de Vellouja a été transmis au commissaire de la Brigade Spéciale des mineurs pour être traité. Certains observateurs, parlent qu’il sera transmis à la justice dans les heures qui suivent.
Selon nos informations, la petite Hassniya est native de la ville de Néma et la femme qui l’exploitait est une proche parente à un haut fonctionnaire à la présidence de la République.
Signalons que le Président de L’IRA Biram Ould Abeid avait été arrêté en fin décembre 2010 avec cinq activistes de son mouvement abolitionniste, suite à une enquête qu’ils effectuaient sur l’exploitation de deux mineures (présumées esclaves) par une certaine Mouloumnine Mint Bakar Vall. Ce cas avait été àl’origine d’une altercation entre les membres de L’IRA et les policiers. Au commissariat Arafat I, ils ont été accusés de coups et blessures contre des éléments du commissariat de police Arafat I. Arrêtés puis traduits en justice avant d’aller en prison pour un an dont six mois ferme et 500 000UM d’amende.
Aboubecrine Ould Sidi
La Tribune N°539 du 28/02/11
Biram Ould Abeid, Président de L’IRA à la Tribune : « ce sont les autorités qui se sont graciées elles-mêmes. »
La Tribune : Quelles les leçons que vous avez tirées de votre séjour en prison ?
Biram Ould Abeid : j’ai compris qu’il faut d’abord continuer ma lutte avec courage et abnégation, pouver ensuite aux autorités de mon pays que mes amis et moi, nous étions l’objet d’une machination et prouver enfin à l’opinion nationale et internationale que l’esclavage existe en Mauritanie.
La Tribune : Comment avez-vous accueilli votre libération ?
B.O.A : Les gens ont dit que nous étions graciés et nous disons que ce sont les autorités qui se sont graciées elles-mêmes. Elles ont su qu’elles sont sur la mauvaise voie et elles été dérangées par les soutiens qui nous étaient faites par les hommes politiques nationaux et les organisations internationales des droits de l’homme.
La Tribune : Moins de deux semaines après votre sortie de prison, vous venez de déterrer un cas présumé d’esclavage sur une mineure. Est-ce pour dire que votre lutte continuait durant votre incarcération ?
B.O.A :(Rires) ! Notre lutte continue et continuera jusqu’à l’éradication totale de l’esclavage et l’effacement de ses séquelles. Depuis notre cellule, nous continuions la lutte et dehors les militants de L’IRA menaient à bien leur mission. La lutte continue et nous ne baisserons jamais nos bras tant que l’esclavage existe.
Propos recueillis par Ould Sidi |
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