BIRAM OULD ABEID, PRÉSIDENT DE L'IRA
" Nous continuerons la lutte au profit des causes
pour lesquelles Ould Dahoud a sacrifié sa vie "
Question : quelle est votre appréciation
de la peine de six mois d'emprisonnement
ferme dont vous avez
écopée (vos deux camarades et vous) et
celle similaire qui a été infligée à Mme
Moulmine Mint Bakar (dénoncée par
l'IRA, pour pratiques d'esclavage) ?
Biram Ould Abeid : tout d'abord, sachez
que je ne suis nullement surpris du
harcèlement dont mon organisme Ira -
Mauritanie, et moi-même font l'objet de
la part du pouvoir. Cet acharnement du
régime contre nous depuis son avènement
depuis août 2008 était bel et bien annonciateur
de la répression qui nous attend
tant que nous percevrions dans notre
engagement. En effet, cet engagement
et cette défiance face au régime est un
choix irréversible, quel qu'en soit le prix
que nous devrions payer. Acet égard, l'agression
dont j'ai été l'objet le 13 décembre,
les blessures graves que j'ai subies, le
passage à tabac et autres formes de tortures,
ma diabolisation dans les médias publics
ou autres, ma condamnation avec
mes camarades, tout ceci était bien prévisible,
pour tous ceux qui connaissent la
nature du système qui nous gouverne.
Mais c'est notre persévérance dans notre
ligne d'action radicale et sans compromission
doublée de notre discours de démystification
du système raciste et esclavagiste
et de remise en cause de ses fondements
idéologiques et religieux qui
viendront à bout des tentatives grotesques
du Général Ould Adel Aziz de
créditer son pouvoir de démocratique et
respectueux des droits de l'homme, aux
yeux de la communauté internationale.
Nous y arriverons au péril de nos vies,
mais nous y arriverons c'est sûr. Et nous
sommes au début de cette réussite car,
nous constatons que le pouvoir n'a d'autres
réponses à note discours mobilisateur
et nos actions légales et pertinentes sur le
terrain que la violence indicible et l'instrumentalisation
des appareils sécuritaires
et judiciaire pour notre répression et
l'interdiction de nos cadres légaux d'association,
d'action et d'expression.
Concernant la condamnation de
Mouloumine Mint Bakar Vall à six mois
de prison ferme, c'est une manoeuvre de
diversion. Le chef d'inculpation, d'exploitation
de mineurs est faux, archifaux.
Moulomine est prise en flagrant délit
de pratiques esclavagistes sur deux mineures
qui sont ses esclaves par ascendance.
Ce sont selon le code d'esclavage
traditionnel légitimé par la version
Mauritanienne du rite Musulman
Malekite en vigueur dans le pays, des
propriétaires à Madame Mouloumine
qu'elle a hérité de ses ascendants. donc elles
ne sont pas des esclaves économiques
comme le prétendent certains négationistes
de l'opposition Mauritanienne,
moins encore des mineures exploitées
sans bases ni fond d'esclavage comme le
disent les autorités judiciaires pour
confronter la ligne négationiste qu'adopte
le gouvernement mauritanien à propos
de l'esclavage. De ce fait, Mouloumine
devait être jugée selon les textes de la loi
criminalisant l'esclavage et les pratiques
esclavagistes qui stipulent que ce crime
est passible d'une peine allant de cinq à
dix ans de prison ferme.
C'est pourquoi je voudrais que les
ONGs qui assistent les mineures et leurs
avocats-conseils interjettent en appel à
ce jugement pour qu'au terme des voies
de recours nous pussions soumettre ce
déni de justice aux instances judiciaires
internationales. Mais d'autre part,
Mouloumine, ses parents et ses avocats
doivent s'armer de vérité et de courage
et de ne pas accepter de se taire sur la discrimination
dont Mint Bakar Vall fait
l'objet par ces poursuites et ce jugement
car d'autres personnes ayant été l'objet
de dénonciations de notre part et de la
part d'autres ONGs , pour pratiques avérées
d'esclavage sur mineurs notamment,
et dont les faits sont similaires ou
même pires que ceux reprochés à
Mouloumine n'ont jamais été inquiétées.
Les plaintes contre eux, notamment déposées
par les victimes elles-mêmes, les
ayants droit des victimes et aussi les
ONGs, sont pendantes devant la justice
ou classées méprisamment sans suite. Et,
sans être exhaustif, je peux citer les deux
familles Ehel Veyjeh et Ehel Elhaj à (
Yedaly, Gorguy et Feyliha) à Rosso,
Viyah ould Mayouf, ex colonel et exministre
( à Atar), Abderahmane et Toumena
fils et fille Dhournoureine à Teyarett,
Vatma Mint Baya qui a fait don de sa petite
esclave à sa cousine à Toujounine,
Mohamed Ould Nebbi qui détenait les
deux enfants de Tarba à Guerou, Bemba
Ould Heina qui détenait Messouda Mint
Tewva à Boghé, El Hacen Ould Yehdih (
RKiz) , Abdallahi ould Bonel Moctar qui
détenait Habi Mint Rabah et ses enfants
à Eychaya ( Mederdra)…..etc.
Pourquoi donc, pour des faits identiques
dans toutes ces affaires, seule
Mouloumine écope et pas les autres ? Il
serait utile et libérateur pour la défense et
parents de Mouloumine d'attaquer cette
poursuite à travers cet angle qui fait apparaître
son caractère sélectif et injuste.
Question : certains milieux officiels
et sécuritaires vous reprochent d'avoir
franchi les lignes rouges sur plusieurs
questions dont celle des forces armées
nationales que vous avez indexé de manières
répétées comme étant un vivier
de discrimination…
Biram Ould Abeid : qui est donc habileté
et fondé à tracer les limites des lignes
et à déterminer leur couleur ? Et surtout
pour nous les communautés de ce
pays meurtries par l'esclavage, le racisme
et l'arbitraire. Est ce que ce sont ceux qui
privent depuis plusieurs décennies les négro
Mauritaniens de leur citoyenneté qui
sont fondés à leur montrer la ligne rouge
? Est ce que ce sont ceux qui privent depuis
des siècles les Haratins de faire partie
de l'humanité qui sont fondés à leur
fixer la ligne rouge ? Est ce que ce sont
ceux qui persécutent et diabolisent les
progressistes et les justes parmi les personnalités
et cadres de la communauté
arabo-berbère qui ont la légitimité de
leurs dicter leur ligne rouge ?
Pour moi, les institutions militaires et
sécuritaires appellent plus que jamais,
non seulement la réforme mais la refonte
systématique, profonde et radicale.
L'armée a dévié de sa mission depuis plusieurs
décennies en investissant le champ
politique. Un champ politique qui lui est
interdit selon l'esprit de tous les lois, et
qu'elle occupe ostensiblement et indubitablement,
sous différentes formes ou
couvert depuis 1978 jusqu'à nos jours.
Autant que la parti RCD dans la Tunisie
de Ben Ali, que la parti communiste en
Chine, l'armée mauritanienne joue bel et
bien le rôle du parti-Etat en Mauritanie.
Vous savez tous que les officiers supérieurs
qui tiennent l'armée et l'Etat
Mauritaniens, ont chacun ses députés, ses
sénateurs et ses maires qui l'a fait élire par
son influence politique qui a pour base
l'argent et les moyens de l'Etat et l'autorité
qu'il incarne. Vous savez aussi que c'est
au sein de l'institution militaire que le nettoyage
ethnique a été réalisé de la manière
la plus systématique entre 1986 et
1992. Ce nettoyage continue, de manière
insidieuse. Ce nettoyage consiste en un
filtrage des recrutements sur des bases
ethniques et communautaires qui a
consisté à fermer les corps des officiers et
les postes de commandement aux
Harratins et aux négro Mauritaniens sauf
de rares cas qui sont les exceptions qui
confirment la règle. Pour ces raisons et
plusieurs autres, l'armée et les forces de
sécurité ne peuvent pas être mis à l'abri
des critiques. Les officiers de cette armée
sont aussi liés aux milieux affairistes,
beaucoup d'officiers supérieurs ont aussi
des alliances très fortes avec des familles
Trabelsi nationales. la trabelsisation
est beaucoup plus forte chez nous
que dans la Tunisie de Ben Ali, car là-bas
il n'y avait qu'une seule famille Trabelsi
contrairement à la Mauritanie.
D'autre part chacun sait que les forces
de sécurité sont conçues pour casser les
Harratins, lesquels sont perçus comme la
force montante dont le réveil est menaçant
pour le système, un système qui est
battu sur leurs et leurs désolations.
Question : avez-vous un dernier
mot ?
Biram Ould Abeid : mon dernier mot
c'est ma fierté d'avoir vu mon sang couler
pour la cause anti-esclavagiste pendant
cette matinée du 13 décembre 2010
à Arafat. Je me joins par ailleurs par la
prière, le deuil et le recueillement à la famille
Dahoud et j'affirme que le sacrifice
de leur fils ne sera pas vain. Nous continuerons
la lutte au profit des causes pour
lesquelles il a sacrifié sa vie.
" Nous continuerons la lutte au profit des causes
pour lesquelles Ould Dahoud a sacrifié sa vie "
Question : quelle est votre appréciation
de la peine de six mois d'emprisonnement
ferme dont vous avez
écopée (vos deux camarades et vous) et
celle similaire qui a été infligée à Mme
Moulmine Mint Bakar (dénoncée par
l'IRA, pour pratiques d'esclavage) ?
Biram Ould Abeid : tout d'abord, sachez
que je ne suis nullement surpris du
harcèlement dont mon organisme Ira -
Mauritanie, et moi-même font l'objet de
la part du pouvoir. Cet acharnement du
régime contre nous depuis son avènement
depuis août 2008 était bel et bien annonciateur
de la répression qui nous attend
tant que nous percevrions dans notre
engagement. En effet, cet engagement
et cette défiance face au régime est un
choix irréversible, quel qu'en soit le prix
que nous devrions payer. Acet égard, l'agression
dont j'ai été l'objet le 13 décembre,
les blessures graves que j'ai subies, le
passage à tabac et autres formes de tortures,
ma diabolisation dans les médias publics
ou autres, ma condamnation avec
mes camarades, tout ceci était bien prévisible,
pour tous ceux qui connaissent la
nature du système qui nous gouverne.
Mais c'est notre persévérance dans notre
ligne d'action radicale et sans compromission
doublée de notre discours de démystification
du système raciste et esclavagiste
et de remise en cause de ses fondements
idéologiques et religieux qui
viendront à bout des tentatives grotesques
du Général Ould Adel Aziz de
créditer son pouvoir de démocratique et
respectueux des droits de l'homme, aux
yeux de la communauté internationale.
Nous y arriverons au péril de nos vies,
mais nous y arriverons c'est sûr. Et nous
sommes au début de cette réussite car,
nous constatons que le pouvoir n'a d'autres
réponses à note discours mobilisateur
et nos actions légales et pertinentes sur le
terrain que la violence indicible et l'instrumentalisation
des appareils sécuritaires
et judiciaire pour notre répression et
l'interdiction de nos cadres légaux d'association,
d'action et d'expression.
Concernant la condamnation de
Mouloumine Mint Bakar Vall à six mois
de prison ferme, c'est une manoeuvre de
diversion. Le chef d'inculpation, d'exploitation
de mineurs est faux, archifaux.
Moulomine est prise en flagrant délit
de pratiques esclavagistes sur deux mineures
qui sont ses esclaves par ascendance.
Ce sont selon le code d'esclavage
traditionnel légitimé par la version
Mauritanienne du rite Musulman
Malekite en vigueur dans le pays, des
propriétaires à Madame Mouloumine
qu'elle a hérité de ses ascendants. donc elles
ne sont pas des esclaves économiques
comme le prétendent certains négationistes
de l'opposition Mauritanienne,
moins encore des mineures exploitées
sans bases ni fond d'esclavage comme le
disent les autorités judiciaires pour
confronter la ligne négationiste qu'adopte
le gouvernement mauritanien à propos
de l'esclavage. De ce fait, Mouloumine
devait être jugée selon les textes de la loi
criminalisant l'esclavage et les pratiques
esclavagistes qui stipulent que ce crime
est passible d'une peine allant de cinq à
dix ans de prison ferme.
C'est pourquoi je voudrais que les
ONGs qui assistent les mineures et leurs
avocats-conseils interjettent en appel à
ce jugement pour qu'au terme des voies
de recours nous pussions soumettre ce
déni de justice aux instances judiciaires
internationales. Mais d'autre part,
Mouloumine, ses parents et ses avocats
doivent s'armer de vérité et de courage
et de ne pas accepter de se taire sur la discrimination
dont Mint Bakar Vall fait
l'objet par ces poursuites et ce jugement
car d'autres personnes ayant été l'objet
de dénonciations de notre part et de la
part d'autres ONGs , pour pratiques avérées
d'esclavage sur mineurs notamment,
et dont les faits sont similaires ou
même pires que ceux reprochés à
Mouloumine n'ont jamais été inquiétées.
Les plaintes contre eux, notamment déposées
par les victimes elles-mêmes, les
ayants droit des victimes et aussi les
ONGs, sont pendantes devant la justice
ou classées méprisamment sans suite. Et,
sans être exhaustif, je peux citer les deux
familles Ehel Veyjeh et Ehel Elhaj à (
Yedaly, Gorguy et Feyliha) à Rosso,
Viyah ould Mayouf, ex colonel et exministre
( à Atar), Abderahmane et Toumena
fils et fille Dhournoureine à Teyarett,
Vatma Mint Baya qui a fait don de sa petite
esclave à sa cousine à Toujounine,
Mohamed Ould Nebbi qui détenait les
deux enfants de Tarba à Guerou, Bemba
Ould Heina qui détenait Messouda Mint
Tewva à Boghé, El Hacen Ould Yehdih (
RKiz) , Abdallahi ould Bonel Moctar qui
détenait Habi Mint Rabah et ses enfants
à Eychaya ( Mederdra)…..etc.
Pourquoi donc, pour des faits identiques
dans toutes ces affaires, seule
Mouloumine écope et pas les autres ? Il
serait utile et libérateur pour la défense et
parents de Mouloumine d'attaquer cette
poursuite à travers cet angle qui fait apparaître
son caractère sélectif et injuste.
Question : certains milieux officiels
et sécuritaires vous reprochent d'avoir
franchi les lignes rouges sur plusieurs
questions dont celle des forces armées
nationales que vous avez indexé de manières
répétées comme étant un vivier
de discrimination…
Biram Ould Abeid : qui est donc habileté
et fondé à tracer les limites des lignes
et à déterminer leur couleur ? Et surtout
pour nous les communautés de ce
pays meurtries par l'esclavage, le racisme
et l'arbitraire. Est ce que ce sont ceux qui
privent depuis plusieurs décennies les négro
Mauritaniens de leur citoyenneté qui
sont fondés à leur montrer la ligne rouge
? Est ce que ce sont ceux qui privent depuis
des siècles les Haratins de faire partie
de l'humanité qui sont fondés à leur
fixer la ligne rouge ? Est ce que ce sont
ceux qui persécutent et diabolisent les
progressistes et les justes parmi les personnalités
et cadres de la communauté
arabo-berbère qui ont la légitimité de
leurs dicter leur ligne rouge ?
Pour moi, les institutions militaires et
sécuritaires appellent plus que jamais,
non seulement la réforme mais la refonte
systématique, profonde et radicale.
L'armée a dévié de sa mission depuis plusieurs
décennies en investissant le champ
politique. Un champ politique qui lui est
interdit selon l'esprit de tous les lois, et
qu'elle occupe ostensiblement et indubitablement,
sous différentes formes ou
couvert depuis 1978 jusqu'à nos jours.
Autant que la parti RCD dans la Tunisie
de Ben Ali, que la parti communiste en
Chine, l'armée mauritanienne joue bel et
bien le rôle du parti-Etat en Mauritanie.
Vous savez tous que les officiers supérieurs
qui tiennent l'armée et l'Etat
Mauritaniens, ont chacun ses députés, ses
sénateurs et ses maires qui l'a fait élire par
son influence politique qui a pour base
l'argent et les moyens de l'Etat et l'autorité
qu'il incarne. Vous savez aussi que c'est
au sein de l'institution militaire que le nettoyage
ethnique a été réalisé de la manière
la plus systématique entre 1986 et
1992. Ce nettoyage continue, de manière
insidieuse. Ce nettoyage consiste en un
filtrage des recrutements sur des bases
ethniques et communautaires qui a
consisté à fermer les corps des officiers et
les postes de commandement aux
Harratins et aux négro Mauritaniens sauf
de rares cas qui sont les exceptions qui
confirment la règle. Pour ces raisons et
plusieurs autres, l'armée et les forces de
sécurité ne peuvent pas être mis à l'abri
des critiques. Les officiers de cette armée
sont aussi liés aux milieux affairistes,
beaucoup d'officiers supérieurs ont aussi
des alliances très fortes avec des familles
Trabelsi nationales. la trabelsisation
est beaucoup plus forte chez nous
que dans la Tunisie de Ben Ali, car là-bas
il n'y avait qu'une seule famille Trabelsi
contrairement à la Mauritanie.
D'autre part chacun sait que les forces
de sécurité sont conçues pour casser les
Harratins, lesquels sont perçus comme la
force montante dont le réveil est menaçant
pour le système, un système qui est
battu sur leurs et leurs désolations.
Question : avez-vous un dernier
mot ?
Biram Ould Abeid : mon dernier mot
c'est ma fierté d'avoir vu mon sang couler
pour la cause anti-esclavagiste pendant
cette matinée du 13 décembre 2010
à Arafat. Je me joins par ailleurs par la
prière, le deuil et le recueillement à la famille
Dahoud et j'affirme que le sacrifice
de leur fils ne sera pas vain. Nous continuerons
la lutte au profit des causes pour
lesquelles il a sacrifié sa vie.
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