Situé au sud de la Mauritanie, dans la
région de Gorgol, à 5 km de la commune de Mbagne, le village de Dawalel
est habité par les castes, les pêcheurs (Thiouballo en peul) et les captifs
(mathioubés). Dans cette localité du Fouta profond, l’esclavage est toujours
pratiqué.
Population du village de
« Dawalel » Credit photo : Afriquemidi.com
Fait majeur, ces esclaves ne souffrent
d’aucun complexe par rapport à leur condition sociale. Ils se glorifient
presque de ce statut qu’ils mettent sous le compte des traditions ancestrales
qu’il faut sauvegarder. S. Sy un habitant du village qui est « fier »
de porter le nom de son maître explique : « ’je vais assurer les
travaux pénibles pour mon Maître, en retour il assure certains de mes besoins
quotidiens dans ce cas même à l’au-delà, nous devons être au service de nos
maîtres. C’est pourquoi on n’enterre pas les captifs dans les mêmes cimetières
que leurs nobles »’ (sic).
À Dawalel, le captif ne dépense un sou
pour ses cérémonies, « tout est assuré par nos nobles maîtres »,
ajoute notre interlocuteur.
Dabé, une jeune femme captive se dit
« ’fière »’ au service de son maître. Pour elle, être Kordo (captive
au féminin en peul) a un avantage. Les cérémonies comme le mariage et les
baptêmes sont une occasion pour gagner beaucoup d’argent et autres objets comme
les boubous.
Le phénomène des castes est très ancré dans
les coutumes pulaars. Les membres du groupe présentés comme des captifs le
revendiquent presque fièrement. Ce qui se traduit par la création d’une grande
association internationale appelée Endam Bilali (descendants de Bilali du nom
de cet esclave devenu une figure majeure des débuts de l’islam. Il fut le
premier à faire l’appel à la prière publiquement).
Cette association a des sections partout
en Europe et aux usa. Ses membres cotisent, se réunissent régulièrement et sont
très très présents sur les réseaux sociaux. Leur objectif est de fédérer leurs
forces sans se démarquer de leur statut dans le milieu « pulaagu ».
Source : http://afriquemidi.com/2018/02/07/mauritanie-village-de-dawalel-esclaves-ont-propre-cimetiere/
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