مبادرة إنبعـــاث الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE DE RESURGENCE DU
MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
IRA – Mauritanie
Les
faits
Daghveg est une localité de la
région de l’Assaba, située à 600km, au sud de Nouakchott, la capitale.
Exclusivement composé d’anciens esclaves et de leurs descendants, le peuplement
pauvre, vit de l’agriculture, quand il pleut assez.
Les maitres de l’esclave
Elvoullani se sont rappelés, en octobre 2017 qu’ils possédaient une personne,
détentrice de terres arables à Daghveg ; le rappel opportun résultait des
sympathies exprimées par le susdit, à l’endroit de l’Initiative de résurgence
du mouvement abolitionniste (IRA – Mauritanie). Ainsi, fallait-il punir
l’irrévérencieux serviteur en rupture de ban, d’autant que les autres habitants
de Daghveg refusaient de se faire convoyer, à des centaines de kilomètres de
chez eux, comme un cheptel d’ovins, pour accueillir le Premier ministre, alors
de passage dans la région.
La
conséquence
Après une plainte déposée par
l’esclavagiste Mohamed Mowd, à Kiffa, chef -lieu de la région, le juge a
dessaisi les habitants de leurs champs, qu’ils venaient de semer. Les femmes de
Daghveg dont l’unique revenu reste la récolte espérée, protestèrent auprès de
l’autorité administrative ; pour toute réponse, le magistrat Moulaye Ahmed
Mouhameden les plaça sous contrôle judiciaire, sur injonction du procureur de
la république Moustapha Saïd avec astreinte de se présenter, une fois la
semaine, à 200 km de leur habitation, pour signer une attestation de présence,
dans les locaux de la gendarmerie. Le piège fonctionna si bien qu’à la première
occasion mesdames Salka mint Messoud, Minetou mint Messoud à peine parturiente et
leur frère Sidi Messoud, se retrouvèrent, depuis le 17/10/2017 dans une cellule
de la prison de Kiffa.
Ira – Mauritanie a dépêché une
mission à Daghveg, pour s’enquérir de la situation et apporter son soutien aux
victimes de l’arbitraire.
L’enjeu
Conformément à une jurisprudence
de fait dont le discours officiel s’évertue à nuancer, voire maquiller la
discrimination, les descendants d’esclaves se heurtent, régulièrement, au déni
de leurs droits en République islamique de Mauritanie. Malgré la ratification,
par l’Etat, de dizaines d’instruments du droit international portant injonction
d’assurer l’égalité de naissance et la libre jouissance de la qualité de
citoyen, les anciens maitres, détenteurs de la réalité du pouvoir politique,
militaire, judiciaire et intellectuel, s’évertuent à consacrer l’impunité de
l’esclavage.
Le
risque
Le système de domination se
perpétue ainsi grâce au réflexe mécanique du déni, non sans infliger
l’intimidation à la victime avide de s’émanciper. Sur des dizaines de cas
soulevés chaque année, peu parviennent au stade de l’instruction judicaire et
sur ce maigre résidu la règle du non-lieu prévaut.
Connivents et complémentaires
dans la contrefaçon et la fraude, l’ancien maitre, l’édile, le gendarme et le
décideur politique défendent, d’abord, l’hégémonie séculaire, qui est à la
fois, l’héritage de leurs aïeuls et la garantie factice de rester toujours en position
de commander sans jamais rendre compte. Ainsi suscite-ton la révolte et le
ressentiment, croyant les retarder.
Nouakchott, le 23/10/2017 La commission de communication
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