Mesdames…. Messieurs…
Les représentants du corps diplomatique et des Oraganisations
ONUsiennes
Les representants de la societé civile
Les hommes d’opinion,
Mesdames et Monsieurs, Honorables invités
Merci du fond du cœur pour avoir répondu présents à mon appel.
J’en suis profondément flatté et honoré. Vous avez, par votre présence, répondu
« présents » à l’appel de la Fondation Sahel pour la Défense des
Droits de l’Homme, l’Appui à l’Education et à la Paix Sociale.
Il s’agit d’une « Fondation », pas un parti
politique ni un syndicat. Même pas une ONG au sens traditionnel du terme. Mais
une entité sociale entièrement dédiée à un objectif particulier et continu dans
le temps, telle que défini dans certaines références.
C’est la « Fondation Sahel » par référence
à ce coin du monde, meurtri par l’Histoire et la Géographie, sources de menaces
sur la paix dans le monde, théâtre de manœuvres géopolitiques non sans liens
avec les ressources dont il regorge et lieu de vie pour des centaines de
millions d’habitants qui le chérissent et ne veulent pas le quitter.
C’est la « Fondation Sahel pour la Défense des Droits de
l’Homme ». Terme générique, parfois galvaudé et servi à toutes les
sauces mais toujours d’actualité. Concept tellement étranger à notre propre
culture qu’il nécessite, pour que nous le comprenions, des trésors de
pédagogie.
Mesdames et Monsieurs, Honorables invités
C’est la « Fondation Sahel pour la Défense des Droits de
l’Homme, l’Appui à l’Education ». C’estun mot magique qu’est « Education ».
A ne pas confondre avec une partie de son contenu qu’est
« l’Instruction ». Tellement on peut être instruit et sans éducation.
Mais, avoir une bonne éducation se conçoit rarement sans l’instruction, le
savoir et les connaissances qui vont
avec. C’est un vieil enseignant de philosophie qui vous en parle. Un hussard de
la République, comme le qualifierait les Français, ayant usé, pendant ses
trente années de service, des boîtes et des boîtes de craies friables dans des
salles de cours souvent délabrées, qui vous l’affirme. C’est un fruit de l’Education Nationale, jadis appelée
« Instruction Publique », avec son système de méritocratie qui
récompense l’effort, encourage l’émulation et recherche l’excellence, y compris
dans les milieux les plus pauvres et les moins probables, qui vous en parle. Je
suis, moi-même, le fruit de cet enseignement publique, jadis gratuit et
obligatoire, qui fut le moteur de l’ascenseur social.
Mesdames et Monsieurs, Honorables invités
Aujourd’hui, tous ensemble et avec des milliers d’autres bonnes
volontés, nous devons renvoyer l’ascenseur. Renvoyer l’ascenseur à ceux qui
sont, de plus en plus nombreux, laissés pour compte dans les bas-fonds de la
société, dans les soutes insalubres de notre système social. Ces galériens
parqués dans les cales de la société et qui rament sans savoir dans quelle
direction ils vont ni quel cap ils doivent tenir. A force de faire des ronds
dans l’eau, on finit par ramer à contre-courant, ne plus ramer du tout et se
mutiner. Aujourd’hui, la mutinerie est à nos portes. De nombreux événements,
dont de très récents, en témoignent.
Mesdames et Monsieurs, Honorables invités
C’est la « Fondation Sahel pour la Défense des Droits de
l’Homme, l’Appui à l’Education et à la Paix Sociale ». La Paix sociale
ne se décrète pas, elle se construit, depuis la base et les fondements. Elle se
réfléchit, se discute et surtout prend beaucoup de temps à se mettre en place.
Il est impossible de bâtir la paix sociale, le pacte de société
sur l’ignorance, sur la marginalisation et le mépris. Les hordes d’enfant de la
rue, produits et rejetés par nos villes et bidonvilles ou venant de nos
campagnes sous l’attrait illusoire de la
vie citadine, sont autant de bombes à retardement. Ils sont perdus pour eux-mêmes,
pour leurs proches et pour la société toute entière.
Mesdames et Monsieurs, Honorables invités
Certains sont choqués par l’utilisation du mot
« apparteid » pour qualifier certaine réalités que vivent certains de
nos concitoyens. A l’origine, les Afrikaners appelaient « apparteid »
un système social où ils imposaient « le développement séparé ».
Allez donc dans certains quartiers de Nouakchott et relevez les signes de
mixité. C’est vrai qu’à TavraghZeina on rencontre de somptueuses villas en
construction gardiennées par de familles nombreuses habitant des bicoques en
planches et tôles ondulées. Allez dans les écoles publiques et relevez, là
aussi, le taux de mixité. Ces écoles publiques, au lieu d’être le havre de
paix, d’apprentissage, d’instruction et d’éducation, qui en est la vocation
première, sont devenues le lieu de désocialisation, de découverte du crime et
de la délinquance de moins en moins juvénile.
Sous-payés et déconsidérés, les enseignants des écoles publiques vivent
leur métier comme un appoint à d’autres emplois plus rémunérateurs.
Mesdames et Monsieurs, Honorables invités
Pour le Sahel, pour les Droits de l’Homme et pour la Paix
Sociale, cette situation ne peut plus durer. C’est le crédo de notre
Fondation. Comme j’ai eu l’occasion de le dire et je le répète ici, c’est l’une
des missions régaliennes de l’Etat. Notre Fondation ne prétend pas se
substituer à lui mais nous ne pouvons plus, les enfants délaissés et leurs
parents ne peuvent plus attendre que l’Etat prenne ses responsabilités. Nous
avons décidé de prendre une part des responsabilités de l’Etat et nous vous
demandons de nous y suivre.
Hier encore, nous avons appliqué la même méthode pour
lutter contre l’esclavage. Le Législateur avait fait voter une loi, la loi 048/
2007 ( 031/2015) Nous avions décidé, depuis 2010, de faire appliquer cette loi, comme cette
dernière nous y autorise.
Nous avions connu, pour cela, la répression, la prison,
les menaces sur nos vies et sur celles des nôtres. Mais,
nous avons appliqué à notre société l’électrochoc qu’il fallait.
Pour l’éducation, nous comptons procéder par le même
esprit pour faire appliquer la loi 054/2001, rendant obligatoire l’enseignement
fondamental aux enfant âgés de 6 à 14 ans .
Nous irons sur le terrain interpeller les autorités
locales, régionales, puis nationales sur l’état des écoles publiques. Nous
construirons, là où nous le pourrons, des classes modèles. Nous demanderons à
nos adhérents et à nos soutiens de scolariser des enfants dont les parents sont
indigents, de prendre en charge les frais de leur scolarité, de les parrainer,
de les suivre… Nous organiserons, s’il faut, des caravanes de l’éducation, des
sit-in de la scolarisation. Nous militerons pour que l’Etat investisse dans
l’éducation en zones de grande pauvreté
avec un système de prise en charge incluant bourses et cantines. Nous
organiserons des « écoles de la badya » où des cours de rattrapage ou
de préparation à la rentrée seront organisés pendant les grandes vacances. Des
olympiades seront organisées entre nos écoles pour encourager l’émulation et
récompenser l’effort et le mérite.
Nous avons besoin de vous, de votre soutien moral et matériel pour
réussir l’œuvre de la Fondation Sahel pour la Défense des Droits de l’Homme,
l’Appui à l’Education et à la Paix Sociale. Avec, et par l’éducation nous
vainquerons les tares de notre société
notamment l’esclavage et ses séquelles mais aussi la discrimination
Avec et par l’éducation nous gagnerons le combat du développement humains et la Mauritanie, notre
pays sera sauvée
Je vous remercie.
Brahim
Bilal Ramdhane président de la fondation SAHEL
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