Ce jeudi 1 juin 2017 à Sélibaby , capitale régionale du Guidimagha
dans le Sud mauritanien, les 2 frères DIALLO (Harouna et Madjigui) ont été
libérés d'une détention de 35 jours. Ils avaient été mis aux arrêts après leur
implication dans une bagarre avec un homme issu du milieu féodal villageois,
qui avait tenu des propos injurieux à connotation esclavagiste à leur encontre.
Après plusieurs tentatives d'un traitement à l'amiable refusé par la partie du
monsieur ayant reçu des coups lors de la bagarre, le procureur a trop longtemps
gardé le dossier en souffrance avant de réunir les protagonistes dans son
bureau pour acter un traitement final dans la journée du 1 juin. Le cas de nos
jeunes compatriotes était suivi de près
par L’AMEES (Association Mauritanienne pour l'Éradication de l'Esclavage
et ses Séquelles), notre partenaire du forum GANBANAAXUN FEDDE. Ainsi les
services d'une avocate en la personne de Maître Fatimata Mbaye , avaient été
sollicités pour assister les frères DIALLO dont leur cas est pris comme une
aubaine pour certains féodaux soninkés pour corriger les antiféodaux et les
antiesclavagistes considérés comme des “rebelles” contre l'ordre coutumier
dominant dans nos localités. Par ce communiqué, nous comptons détailler les
conditions de l'accord trouvé et revenir sur des ambiguïtés constatées chez les
autorités locales par rapport aux faits présumés ou avérés relevant de
l'esclavage.
■ Premièrement, sur la base de
l'accord amiable, les deux camps s'engagent à retirer leurs plaintes
respectives. Le camp des féodaux a demandé une somme de 400000 UM pour
remboursement des soins reçus par leur blessé protagoniste. Finalement cette
somme a été fixée à 200000 UM sur
décision arbitrale du procureur . L'exigence de présentation d'excuses émise
“fièrement” avec insistance par le camp du monsieur blessé à l'origine des
propos injurieux, est restée sans suite.
Par ailleurs le
procureur s'est limité à un habituel
rappel laconique de l'arsenal juridique relatif aux pratiques et faits
d'esclavagisme (actes et propos) en Mauritanie.
■ Deuxièmement, il nous a été
signalé que la déposition des frères DIALLO à la brigade de gendarmerie de
Sélibaby n'aurait pas été prise en compte intégralement ou très mal prise . De
ce fait la lecture de l'affaire a été forcément impactée au bénéfice de l'autre
camp.
■ Troisièmement, nous appelons nos
partenaires du terrain à un activisme intelligent face à un ordre
féodalo-esclavagiste radical qui est décidé à polluer notre engagement ouvert
et sain par des coups piéges et provocateurs.
■ Quatrièmement, nous demandons
aux autorités compétentes dans la région, l'application stricte de l'arsenal
pénal en vigueur concernant l'esclavage et ses différentes manifestations dans
nos localités. Par la même occasion nous les alertons sur la nécessité de
veiller sur ce qui s'y couve notamment
sur les problématiques du foncier. Certains féodaux zélés se préparent à
déposséder des citoyens paisibles de leurs terres parce qu'ils osent refuser
d'être assignés comme esclaves dans la communauté.
La Cellule de Communication ARMEPES-FRANCE (La CeCom)
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