مبادرة إنبعـــاث الحــــركة
الانعتـــــــاقية
INITIATIVE DE
RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
Mauritanie,
un État-pyromane
Esclavage,
obscurantisme, racisme et atteintes à l’intégrité corporelle
Le
5 janvier 2017, des militantes d’IRA-Mauritanie, organisent une station debout,
à Nouakchott, la capitale, devant le Ministère de la justice en hommage et
soutien à trois membres de cette organisation, arrêtés, torturés, condamnés et
relégués à l’extrême nord du pays.
Abdallah
Matalla Saleck, Moussa Bilal Biram et Abdallahi Abou Diop, privés de soins,
malgré les graves pathologies et traumatismes, survivent désormais à mille deux
cents kilomètres de leurs familles et de la juridiction compétente, en l’occurrence
le tribunal de Nouakchott.
Au
cours du rassemblement, les officiers de police, tortionnaires notoires et
récidivistes, Beyrouk Lehbib, Abdel Vetah Hababa, Ahmed Meymoun, Mouhamed
Mahmoud Ghary, Ould Moubarak et Mouhamed Moulaye, usèrent, au grand jour, de
voies de fait délibérées, dans l’exercice de leurs fonctions: tous usèrent de
molestation à mains nues, de coups de rangers et de coups de matraque, sur des
personnes sans armes, ayant agi selon leurs droits civiques.
Non
contents de recourir à une brutalité disproportionnée, les officiers de police,
procédèrent à l’interpellation de Sabar Hossein, Zoubeir Mbareck, Amadou
Traoré, Elhaj Elid, Oumar Babou, Jemal Bleyil et Sidi Mohamed Tikobra - tous
noirs et descendants d’esclaves – avant de les traîner dans les cachots
insalubres des différents commissariats de police ; tous confirment leur
exposition à des humiliations sévices, suivis d’une remise en liberté, sans
inculpation, 12 heures plus tard.
Ces
excès, sont commis au moment ou le ministre
de la justice mauritanien, Brahim Ould Daddah niait, devant l’Assemblée
nationale, les allégations d’actes de barbarie
appliqués, aux sympathisants d’IRA, du mouvement du 25 février, selon le député du parti Tawasoul, Mohamed Ghoulam
Elhaj Cheikh.
L’indignation
de cet élu, contre la violation par le gouvernement mauritanien des lois
nationales et des conventions internationales relatives à la préservation de la
dignité humaine, tranchent d’avec le silence assourdissant des coalitions et
partis de l’opposition en Mauritanie. Leur défaut de solidarité nous inspire
perplexité et inquiétude.
Pourtant,
IRA, acteur majeur et avant-gardiste de l’opposition sociale et populaire,
représentative d’une majorité de la population - victimes d’esclavage, de racisme,
de préjugés de caste ou de spoliation foncière - développe une dynamique de
convergence, avec l’opposition traditionnelle issue de la domination ; cette jonction
constitue une étape d’importance, dans la réalisation d’un rapport de forces,
de nature à favoriser une alternance socio-historique au sommet du pouvoir
d’Etat.
Aussi,
pressons-nous, tous les segments de l’opposition civile et politique, à sortir
de leur silence face à l’impunité de la torture et des vagues de répression de
manifestations non-violentes.
Il
importe de souligner, en comparaison, la récurrence des appels à la haine et au
meurtre, lancés contre des avocats et des activistes des droits de l’Homme,
lors des marches de la mouvance salafiste ou sur des plateaux de chaines de
télévision locales. Aucune ne suscite, pour l’instant, la moindre poursuite par
un magistrat, comme si le gouvernement s’évertuait à se servir de l’extrémisme
religieux pour neutraliser les aspirations aux réformes.
Nous
demandons aux amis de la démocratie et de la paix en Mauritanie, qu’ils soient
étrangers ou ressortissants, de rapporter et de nous aider à publier,
systématiquement, les actes de contrainte physique et de harcèlement moral,
infligés aux civils désarmés.
L’étape
du témoignage documenté constituerait l’embryon d’un projet d’insurrection
citoyenne, morale et judiciaire, pour mettre un terme définitif à l’emploi de
la violence illégale, procédé compulsif et constant par quoi se reproduit
l’hégémonie ethno-tribale et se consolide sa prédation sur les ressources du
pays.
Nouakchott
le 10 janvier 2017
Commission de communication
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