A la guerre comme à la guerre !!! Serait-on tenté de dire.
Mme Coumba Dada Kane, vice-présidente de IRA Mauritanie, a été licenciée par le directeur général de la CNSS, Sidi Ethmane Ould Mohamed Elmamoune «pour abandon de poste», selon la charge retenue contre elle, « suite à des mises en demeure restées sans effet».
S’étant présentée ce mercredi matin (18 janvier) à son lieu de travail, Mme Kane a été surprise de recevoir la lettre de licenciement, datée du 30 décembre 2016. Manquant de tact, le directeur général de la CNSS fait ainsi preuve d’un excès de zèle dans une chasse aux sorcières. Pourtant, Mme Kane dispose d’un dossier médical en béton et de deux repos médicaux dont le dernier court du 3 novembre 2016 au 17 janvier 2017.
Sereine et digne, elle déchargea la lettre et quitta les lieux : « cette mesure inique ne m’affecte pas. Nous gênons au plus haut sommet, c’est pour cela que nous sommes persécutés. Et tous les moyens illégaux sont utilisés contre nous pour nous faire taire. J’assume mes convictions politiques que je ne compte guère renier pour rien au monde. Cette décision montre au grand jour le racisme dont sont victimes les noirs en Mauritanie. Alors que de centaines de personnes abandonnent sans aucun justificatif leurs postes de travail et ne sont guère inquiétés », argue-t-elle, au CALAME.
Elle paie ainsi le prix de son activisme politique. Cette décision arbitraire suscite une onde de choc du coté des droits de l’hommiste non surpris tout de même par les persécutions dont ils sont victimes de la part du pouvoir de Ould Abdel Aziz. « La lutte contre l’esclavage et le racisme continue de plus belle malgré la répression et l’intimidation », lance-t-elle.
Mme Coumba Dada Kane projette d’ester en justice contre cette décision arbitraire même si elle reste convaincue que l’issue est déjà connue. Mme Kane est rentrée, lundi dernier, à Nouakchott, en compagnie de Biram Dah Abeïd, après six mois d’absence. Après un séjour aux USA pour recevoir, en juin dernier, le Prix Reverend James Lawson, au nom du dirigeant abolitionniste et à Dakar, Mme Kane en avait profité pour subir des examens médicaux.
Ces dernières années, après avoir échoué à faire "appâter" certains de ses supposés adversaires, le régime de Ould Abdel Aziz a utilisé l'arme des licenciements et des poursuites judiciaires pour régler des comptes avec les opposants et les militants des droits de l'homme.
Mme Coumba Dada Kane, vice-présidente de IRA Mauritanie, a été licenciée par le directeur général de la CNSS, Sidi Ethmane Ould Mohamed Elmamoune «pour abandon de poste», selon la charge retenue contre elle, « suite à des mises en demeure restées sans effet».
S’étant présentée ce mercredi matin (18 janvier) à son lieu de travail, Mme Kane a été surprise de recevoir la lettre de licenciement, datée du 30 décembre 2016. Manquant de tact, le directeur général de la CNSS fait ainsi preuve d’un excès de zèle dans une chasse aux sorcières. Pourtant, Mme Kane dispose d’un dossier médical en béton et de deux repos médicaux dont le dernier court du 3 novembre 2016 au 17 janvier 2017.
Sereine et digne, elle déchargea la lettre et quitta les lieux : « cette mesure inique ne m’affecte pas. Nous gênons au plus haut sommet, c’est pour cela que nous sommes persécutés. Et tous les moyens illégaux sont utilisés contre nous pour nous faire taire. J’assume mes convictions politiques que je ne compte guère renier pour rien au monde. Cette décision montre au grand jour le racisme dont sont victimes les noirs en Mauritanie. Alors que de centaines de personnes abandonnent sans aucun justificatif leurs postes de travail et ne sont guère inquiétés », argue-t-elle, au CALAME.
Elle paie ainsi le prix de son activisme politique. Cette décision arbitraire suscite une onde de choc du coté des droits de l’hommiste non surpris tout de même par les persécutions dont ils sont victimes de la part du pouvoir de Ould Abdel Aziz. « La lutte contre l’esclavage et le racisme continue de plus belle malgré la répression et l’intimidation », lance-t-elle.
Mme Coumba Dada Kane projette d’ester en justice contre cette décision arbitraire même si elle reste convaincue que l’issue est déjà connue. Mme Kane est rentrée, lundi dernier, à Nouakchott, en compagnie de Biram Dah Abeïd, après six mois d’absence. Après un séjour aux USA pour recevoir, en juin dernier, le Prix Reverend James Lawson, au nom du dirigeant abolitionniste et à Dakar, Mme Kane en avait profité pour subir des examens médicaux.
Ces dernières années, après avoir échoué à faire "appâter" certains de ses supposés adversaires, le régime de Ould Abdel Aziz a utilisé l'arme des licenciements et des poursuites judiciaires pour régler des comptes avec les opposants et les militants des droits de l'homme.
Message à mes compatriotes par la vice-présidente d'IRA - Mauritanie
Je suis de retour en Mauritanie après près de sept mois d’absence.
Je suis de retour en Mauritanie, l’un des derniers pays négriers sur notre planète terre où, encore en ce vingt-et-unième, des femmes, des hommes et surtout des enfants sont acquis en héritage parce qu’ils sont la propriété d’autres. Ils sont violentés, violés et humiliés et sont à la merci des humeurs du maître, sous la barbe des autorités mauritaniennes, toutes confondues et ce, malgré l’inscription à la constitution du pays des crimes d’esclavage et de torture comme crimes contre l’humanité.
Je suis de retour en Mauritanie où les auteurs de crimes racistes et massifs contre des milliers de militaires et civils peuls, soninkés et wolofs des années de braise continuent à bénéficier de la protection des autorités mauritaniennes malgré les revendications de vérité, de justice, de réparation et de mémoire formulées par les ayant-droits, les rescapés des camps de concentration et des organisations des Droits humains.
Je suis de retour en Mauritanie où le M’alem (forgeron) est considéré comme membre d’une sous – espèce de la race humaine. En Mauritanie, celui qui, parmi cette communauté laborieuse, conteste cet état de fait pourrait tout simplement être condamné à mort par un tribunal légalement constitué et livré à la vindicte populaire conduite par des fous furieux.
Je suis de retour en Mauritanie où sont nombreux ceux qui se targuent d’être des intellectuels, cadres et élites alors qu’ils se complaisent dans le faux compromis et la compromission. Chez eux, les normes d’honneur sont perverties ; seuls comptent les biens matériels par les quels ils monnaient leur dignité à un régime promoteur de l’esclavage, de l’exclusion et du racisme d’Etat.
Certains parmi eux disent être des descendants de « grandes chefferies traditionnelles » ou héritiers de « grandes mosquées » du Walo, ou du Fouta ou du Guidimakha alors qu’en leurs âmes et consciences, ils savent qu’ils ne sont que de malheureux nègres de service et esclaves à la solde d’un régime politico – militaire aux désarrois.
Ce sont des animateurs de ces groupes d’applaudisseurs qui ont fait rependre des rumeurs à mon compte ; certains parmi eux ont même osé m’appeler disant que je suis en fuite et que je ne rentrerai plus jamais en Mauritanie tant que le pouvoir actuel serait encore en place. Qu’en est – il aujourd’hui ? Ne suis pas bien revenue en terre mauritanienne, la mienne – celle que j’ai héritée de mes ancêtres ? A ceux – là, je voudrais rappeler une histoire récente qu’ils connaissent bien.
Ce jour de forte confusion, en plein évènements de 1989, j’ai été conduite à l’aéroport pour être déportée au Sénégal par l’un des vols charters qui avaient été affectés à cet effet. A l’officier de police qui me poussait vers la passerelle de l’avion, j’ai dit, la tête haute : «tuez – moi plutôt, je ne partirai pas vivante de mon pays». Malgré l’insistance de mon bourreau, ma forte conviction et ma détermination ont pris le dessus, l’avion qui était prêt est parti sans moi. Pourquoi fuirai – je aujourd’hui ?
Durant ces sept (7) derniers mois, mes amis et moi avons mené en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique une forte campagne de sensibilisation sur la situation générale des Droits humains en Mauritanie mais surtout contre la répression, la torture et l’incarcération de nos camarades au pays. Mes amis Moussa Bilal BIRAM et Abdallahi Maatala SALECK sont encore en prison à Bir Moghrein malgré le caractère fallacieux et ridicule des accusations portées contre eux.
Incha Allah, aux côtés de mes camarades, en ma qualité de vice présidente d’IRA – Mauritanie, je continuerai mon militantisme avec encore plus de rigueur et il en sera ainsi tant que je serai vivante jusqu’à l’avènement d’une Mauritanie égalitaire, juste et véritablement démocratique.
Fait à Rosso, le 15 janvier 2017
Coumba Dada KANE
Vice présidente d’IRA – Mauritanie
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