Deux ans après la publication de la «Feuille de route pour la lutte contre
les séquelles de l’esclavage »
proclamée par le gouvernement mauritanien en mars 2014, et à la veille
de l’Examen Périodique Universel de la Mauritanie qui aura lieu à l’Office des
Nations Unies de Genève en mars 2016, l’évaluation de cette feuille de route
s’impose. Le rapport de 49 pages « Esclavage en Mauritanie : l’échec
de l’application de la feuille de route pour la lutte contre les séquelles de
l’esclavage », publié par l’Association pour les Peuples menacés
analyse cette feuille de route et son application.
Publié en partenariat avec les organisations Anti-Slavery
International ; Kawtal
Ngamyellitaare ; IRA-Mauritanie ; SOS-Esclaves et
Unrepresented Nations and Peoples Organisation, ce rapport montre le peu de
volonté politique existant pour la mettre en œuvre. La plupart des projets
prévus par cette Feuille de route n’ont pas été mis en place, et l’agence
prévue par la Feuille de route, nommée TADAMOUN, ne vient pas assez en aide aux
esclaves et aux anciens esclaves, notamment dans leur réintégration. L’impunité des maitres d’esclaves due à la
non-application de la loi est courante, et les organisations de la société
civile luttant contre l’esclavage ne sont pas soutenues assez pas le
gouvernement.
« Tant que des personnes seront victimes de l’esclavage en Mauritanie
et tant que les descendants d’esclaves continueront de souffrir
d’injustice et de discrimination dans ce pays, SOS-Esclaves poursuivra son
combat et en appellera à toutes les personnes éprises de justice de se
joindre à cette lutte. » exprime Boubacar Messaoud, président de SOS-Esclaves.
« La communauté internationale est appelée á plus de vigilance envers
les autorités mauritaniennes qui continuent la politique de négation de
l’esclavage au lieu de remplir les engagements.
Si la Mauritanie accepte la feuille de route pour éradiquer l’esclavage
elle devra aussi accepter que les ONG indépendante soient impliquées dans son
exécution et son suivi. Pour le moment il n y a aucun mécanisme fiable et
indépendant pour vérifier l’implémentation de cette feuille de route.» rappelle
Abidine Ould Merzough, coordinateur Europe d’IRA-Mauritanie.
« Concernant le problème de l'esclavage en Mauritanie, les autorités
ne veulent pas éradiquer ce problème qui règne encore dans notre pays, quant à
nous, nous demandons aux autorités mauritaniennes d'impliquer la société civile
et surtout les organisations qui sont dans ce sens. » souligne ainsi Djiby
Sow, président de Kawtal
Ngamyellitaare.
« Il est tout simplement insuffisant que le gouvernement annonce
des nouveaux plans anti-esclavagistes et edicte les lois, si aucun effort n'est
faits pour assurer que celles-ci sont mises en œuvre correctement. Malgré
quelque initiatives, rien n'a changé dans la réalité pour les victimes de
l'esclavage. Pour ceux qui parviennent à échapper à l'esclavage, il reste une
lutte pour obtenir l'arrestation de leurs maîtres, et leur poursuite
judicaires, et ils sont laissés faire face à un extrême de misére de
vulnérabilité. Le gouvernement doit faire plus d'efforts pour traansformer
cette feuille de route en pratique.. » relate Sarah Mathewson d’Anti-Slavery
International.
Ce rapport que nous publions le vendredi 26 février et qui sera disponible
sur notre site internet (https://www.gfbv.de/nc/de/header-menue/online-shop/),
dénonce la non-application de cette feuille de route, empêchant ainsi la lutte
contre l’esclavage en Mauritanie.
CONTACTS :
Ulrich Delius, Expert Afrique
de l’Association pour les Peuples Menacés : 0551 499 06 27
Abidine Ould Merzough,
Coordinateur Europe d’IRA-Mauritanie: 00 49 17667277044
Boubacar Messaoud, Président de SOS-Esclaves: +222 46 40 83 97/+222
22 16 00
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