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mardi 16 octobre 2012

Intreview exclusif à Elhourriya : Ould Borboss : « Messaoud voulait de nous des esclaves et non des collaborateurs ».


Mohamed Ould Borboss, professeur de Lettres, ancien militant  du mouvement Elhor, de AC et de l'APP. Maire d’El Mina, en 2001 sous les couleurs de l’APP puis ministre dans l’un des gouvernements de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, en 2008. Quelques mois, après une crise au sein de l’APP, Borboss et un groupe de camarades de lutte, décident de constituer un comité de crise (APP/Comité de crise) pour former  le parti El Moustaqbel, dont il est le président.
 
Elhourriya : Monsieur, Mohamed Ould Borboss, vous avez cheminé à côté de Messaoud Ould Boulkheir, d’Action pour le changement à l’Alliance populaire progressiste et peut-être même avant dans le cadre du mouvement Elhor. Peut-on savoir les véritables raisons de la rupture qui vous avez poussé à constituer un comité de crise puis former un parti politique ?

Mohamed Ould Borboss : Nous avons milité avec Messaoud dans les partis et le mouvement que vous avez cités et d’ailleurs au sein de l’UFD/EN, en 1992. Nous avons partagé à un certain moment, les mêmes idées et les mêmes convictions politiques. Et, d’ailleurs, nous avions une même perspective de la réalité de situation générale dans notre pays. Et s’agissant des causes de la rupture, tout à commencer par le discours de Messaoud, à la maison des jeunes, en disant que personne ne peut contrecarrer ses propos et il agi en chef, de sa gestion personnelle du parti, de ses prises de décisions sans se concerter avec les autres et de son isolement. Suite à ses déroutes politiques, nous n’avons jamais cherché la place de Messaoud, mais on voulait une entente et une concertation sur la gestion des affaires du parti. Alors, Messaoud, ne voulait de nous que des esclaves et non  des collaborateurs. De ce fait, nous avons cherché à le rencontrer plusieurs fois, pour remettre de l’ordre dans le parti et dans le discours et il ne l’a pas voulu. Donc, voilà, les causes de la rupture et donc de notre départ de l’APP, tête haute !

Elhourriya : Votre engagement politique au côté d’Ould Boulkheir, vous a conduit à la tête de la mairie d’El Mina, en 2001. Et, il vous d’ailleurs permit d’être ministre. N’avez-vous pas l’impression d’avoir une dette morale envers vos partenaires politiques qui sans doute ont contribué à votre promotion ?

Mohamed Ould Borboss : J’ai bien sûr, une dette, et  elle est  d’ailleurs grande ! Mais croyez-moi, elle est envers les militants et non envers une personne. J’ai été maire d’ElMina, indépendant de ma volonté, ce sont les militants du parti qui m’ont choisi et ils n’ont pas été déçus de ma part. Ma responsabilité a été bien assimilée.  De grandes  réalisations ont été faites et l’administration a été valorisée et réformée au sein de cette commune. Pour ce qui est de mon choix d’être ministre, j’ai été privé de ce poste, pendant un an et cinq mois. Cependant une fausse thèse a été avancée, soit disant que lorsque j’étais maire, l’IGE a trouvé lors de son contrôle à la mairie d’El Mina, un déficit de 500000 ouguiyas et cela peut dire que Borboss n’est pas propre. Ce qui est faux et que je n’ai pas accepté en avançant des preuves justes et convaincantes.

Elhourriya : Qui était derrière le refus que vous soyez ministre ?

Mohamed Ould Borboss : C’est Messaoud en personne  qui a voulu que je sois privé de ce poste ministériel et cela m’a surpris et j’étais  très touché que cela soit de sa part. J’ai même manifesté ma déception. Finalement, j’ai occupé le poste de ministre durant 5 à 6 mois.

Elhourriya : Passons aux élections et à la COD dont vous êtes membre.  Faut-il s’attendre à ce que votre très jeune parti, boycotte les futures élections si la coordination de l’opposition démocratique décide de ne pas y participer ?

Mohamed Ould Borboss : Les élections ne peuvent avoir lieu dans les conditions actuelles, plus de la moitié des populations n’est pas encore recensée, nous ne disposons pas de fichier électoral fiable, la situation politique n’est pas favorable et en plus de tout cela, on ne peut aller à des élections avec quelqu’un qui n’est  pas pour la transparence.  Alors, le parti El Moustaqbel est membre de la COD et il travaille avec son  règlement et sa politique.

Elhourriya : Une idée sur le parti El Moustaqbel

Mohamed Ould Borboss : Le parti El Moustaqbel est un parti qui a pour objectif la justice, l’égalité et la concorde. Et, c’est un parti qui milite pour les droits des vulnérables, des marginalisés et des opprimés.  Il est d’ailleurs l’institution qui cherche à éradiquer  totalement l’esclavage, à réinsérer  ses victimes et à créer un climat de cohabitation entre toutes les composantes de la Mauritanie. Nous militons de façon responsable et légale, toute en restant contre toutes les formes de violations des droits de l’homme. En bref, El Moustaqbel, vise un avenir meilleur et  prospère  pour la Mauritanie et pour les mauritaniens.
Propos recueillis par Daouda SIDI

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