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jeudi 7 septembre 2017

Sidi Ould Baye Répond au Colonel Vaida que sa plainte serait du pain béni pour les victimes de la vallée du fleuve en Mauritanie

Dans un article laconique  paru le 28 septembre 2017, truffé de mea culpa, de contrevérités et d’amalgame  par le colonel  Sidi Mohamed  Ould Vaida ex commandant des fusiliers marins, une compagnie créée de toutes pièces par l’inspirateur  et l’initiateur du génocide Mauritanien, Maouya Ould Sid’Ahmed  Taya, l’homme qui dirigea la Mauritanie de Décembre 1984 au 03 Aout 2005 avec une main de fer. Ce règne ne pouvait perdurer sans   les alliances avec  des groupuscules nationaux, toutes tendances confondues et  sans  la complicité de certaines tribus soucieuses de  leurs privilèges et de leur domination sur l’ensemble du pays. C’est ainsi donc que  Maouya ,pour asseoir  durablement son pouvoir,  prêtait mains  fortes à des officiers comme le colonel Sidi Mohamed Ould Vaida pour pérenniser son pouvoir  et briser tout obstacle sur son chemin sans discontinuer. Fallait-il que je commence par un rappel historique des conditions de recrutement, de l’avancement et de promotions de certains officiers dont le Colonel Vaida ?Il vient néanmoins  de nous livrer lui même un avant-gout  dans l’attente  très proche ,d’un futur  long débat dans les tribunaux que je considère  comme un pain béni pour ma personne et pour toutes les victimes de la vallée, qui jusqu’à ce jour continuent  de  souffrir des séquelles des viols, des humiliations, des tueries extrajudiciaires et des traumatismes  connus de tous, choses déjà reconnues officiellement par l’état en l’occurrence le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi ,victime  justement de ces choix et de ces orientations vraisemblablement à l’origine du coup d’état du 03 Aout 2008 avec toutes les péripéties et montages  que nous connaissons  en son temps.


A la lecture du fameux article sans tête ni queue, rédigé par Mr X  pour le  colonel à la retraite, il faisait référence à mon précédent écrit sur l’avocat du diable Sidi Ndiaye intitulé «  Les torchons du faux journaliste Sidi Ndiaye sont commandés par les Généraux ». Dans cet article, je persiste et je signe, j’ai  appuyé sans hésitation aucune, les témoignages  des victimes, les écrits de toutes les grandes associations de Droit de l’homme et d’autres canaux tous fiables  qui constituent  des pièces à convictions et qui pourraient bel et bien  démontrer la responsabilité physique ou  morale du colonel  Vaida .Alors si le fait  de dire et redire ce que tout le monde dit depuis 1989 est une diffamation , je serai naturellement prêt à répondre à votre convocation.
A vous lire, vous semblez perdre les nerfs , c’est normal quand on a sur sa conscience un si lourd fardeau ,une telle accusation qui n’est pas clarifiée depuis  28 ans, des orphelins, des veuves qui se souviennent  et qui crient au quotidien au loup …  ,alors je trouve intéressant votre réaction de plainte dissuasive contre Sidi Ould Baye, une aubaine, une opportunité de faire le procès des présumés tortionnaires  .  Vous disiez,je vous cite : « C’est pour cette raison et pour d’autres, à caractère dissuasif, que j’ai décidé de porter plainte contre le dénommé Sidi Ould Baye (patriote incontestable) auteur de l’article diffamatoire "Les torchons du faux journaliste Moussa Ndiaye sont commandés par les Généraux" paru dans ESSIRAGE.net et repris par CRIDEM le 02-08-2017 et dans lequel je suis nommément mis en cause par des accusations d’extrême gravité. (http://www.cridem.org/C_Info.php?article=700911) »


Alors Chiche, mon colonel, j’attends avec impatience votre plainte et rassurez-vous que je ne serai pas seul, quel que soit la juridiction  nationale ou internationale, vous aurez sans aucun doute votre dose et vous serez certainement situé sur votre degré de responsabilité ou sur celle de ma diffamation. En attendant, il serait peut-être souhaitable de laver sa conscience et de tirer les leçons de ce long silence, certes consciemment ou  inconsciemment vous  avez donné les indices de ce génocide puisque  selon vous, l’état donnait des armes à une catégorie de notre population contre une autre et que vous avez été débordé par moments par une guérilla d’où les explications trop fantaisistes  et les contours inexploitables  de l’action de votre commandement et de vos réactions  en tant que citoyen et « patriote »,puisque vous le revendiquez  votre patriotisme tout au long de votre plaidoirie. Il ne serait pas question de vous opposer tous les arguments, ni les témoignages   et textes pouvant balayer  de facto toutes ces affirmations qui relèvent du fantasme,et de la fièvre que votre meeting  de Mbagne a suscité en vous, j’attendrai  sincèrement  votre fameuse plainte, celle de votre trio Ould Meguett, Sidi  Ndiaye et de vous-même, ainsi pouvoir ouvrir  la boite de pandore de l’impunité ,laquelle libèrera la parole de nos compatriotes Noirs Mauritaniens   de la vallée qui peinent en terre d’Islam de faire leur deuil et de se faire justice dans leur pays la Mauritanie. Je dois vous rappeler que bizarrement à l’occasion de grands événements c’est toujours Ould Vaida  qui est le commandant de Jreida  en 1981 mais aussi en 1987 ,vous assistiez même aux interrogatoires faites par le Colonel Ndiga Dieng  en tant que commandant de base selon  de nombreux témoignages concordants . Alors nous aurons vraiment des choses à dire dans les tribunaux ,j’en suis certain.


Avant de livrer au public quelques passages de votre littérature je rappelle au moins à nos lecteurs , la définition du Génocide : « Crime contre l'humanité tendant à la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux ; sont qualifiés de génocide les atteintes volontaires à la vie, à l'intégrité physique ou psychique, la soumission à des conditions d'existence mettant en péril la vie du groupe, les entraves aux naissances et les transferts forcés d'enfants qui visent à un tel but »
Pour l’illustration de mes propos ,si cela n’est pas un génocide  à travers  ce que vous dites  ici : «  En 1989, j’étais en stage aux Etats Unis. Je n’ai donc assisté, ni aux exactions commises de part et d’autre de nos frontières Sud, ni aux expulsions, qui constituaient jusqu’en 2009, le nœud du douloureux problème, dit des événements de 89.
En octobre 1989, mon stage terminé, je fus muté comme commandant d’une formation militaire qui devait se déployer sur la frontière avec le Sénégal. A l’époque, cette frontière était en proie à une guérilla en règle, encadrée et équipée par l’armée sénégalaise.


Cette guérilla hybride, de par les troupes qui la composent, n’épargnait rien et ne faisait aucune différence entre les cibles. Tuer les civiles et razzier leur bétail était d’ailleurs son action de prédilection. Avant mon arrivée, la réaction opposée à cette guérilla, procédait d’une monumentale erreur d’appréciation et de jugement de la part du commandement.
Les villages mauritaniens étaient en état d’urgence permanent. Ils étaient administrés par sous-fifres interposés et, les gardes et gendarmes qui s’y trouvaient et qui étaient souvent de niveau inférieur, dans la chaîne de commandement, s’y comportaient comme en territoires conquis. 


Des bavures y ont été commises et le sentiment des populations à l’égard du régime, qu’elles percevaient à travers le comportement de ces hommes, n’était pas dénué de légitimité.
C’est dans ce contexte que les exactions, qui constituent aujourd’hui la symbolique des événements de 1989, notamment Sory Malé, Azlatt etc. eurent lieu. C’est également dans ce contexte qu’est née la fracture communautaire, puisque les villages maures ciblés par la guérilla, avaient créés des groupes d’auto-défense encadrés et équipés, en fusils Mauser, par le gouvernement mauritanien. »
Pour ces groupes et, par préjugés, parfois feints pour les besoins d’une cause qui relève des compétences des ethnologues, le négro est souvent un sénégalais en puissance. Pour déployer mes troupes dans la vallée, j’avais exigé, comme préalable, que cette "administration" de circonstances "gardes et gendarmes", quitte la vallée. »
Mon colonel quel aveu ! Quel est le Mauritanien qui  ne comprendrait pas le degré de votre responsabilité ou implication directe ou indirecte ? Pourquoi les citoyens de la vallée martyrisés, humiliés, razziés continuent de décrire les atrocités, les animosités et ne se souviennent guère de votre protection ? Les nombreux témoignages qui me sont parvenus suite   à la publication de votre plaidoirie, les différentes réactions qu’elle a engendré, plus le gain de soutien et de solidarité émouvante à mon endroit sont autant de satisfaction et le début du déliement de certaines langues y compris dans notre milieu Arabo-Berbères en proie entre contestations des faits et accusations des victimes pour une poignée d’individus qui doivent répondre aux conséquences et aux dégâts multiples de leurs forfaitures  .


Pour justifier votre humanisme voilà ce que vous dites : « Ma première déconvenue, à cet effet, m’est venu de l’intervention de l’un de mes supérieurs hiérarchiques, qui, en regardant un jour par la fenêtre de leur geôle, avait découvert qu’Ahmed Salem Ould Sidi se rasait à l’aide de ma propre trousse et que Kader était étalé sur un lit moelleux et lisait tranquillement une revue Paris Match. » Qu’est-ce que cela nous apprendrait sincèrement sur vous, si ce n’est nous jeter de la poudre aux yeux, maquiller votre personnalité ou atténuer le jugement que l’on se fait de l’homme. «  waalou » , rien

Nous parler du rasoir  prêté  à Ahmed Salem Ould Sidi un des cerveaux des putschistes du 16 Mars 1981 à Jreida ou du dîner avec Anne Baba Ly vous rendant une politesse digne de tout Mauritanien dans une telle circonstance, n’enlèverait en  rien à la gravité et à l’énormité des souffrances que ces populations ont vécues. Je ne  pourrai douter  de tel bienfait ou  de  tel acte  symbolique vis à vis    d’un être humain ,c’est tout à fait normal mais vouloir en faire une ligne de défense , de bonne conduite, de bonne moralité, de patriote ou de blanc-seing, c’est vouloir se dérober à une partie de cette  histoire rocambolesque  et dramatique de notre pays , voilà notre différence de patriotisme mon colonel. Souvent pour étayer et argumenter l’ampleur de ces crimes ou douleurs, on accuserait l’armée Sénégalaise, on irritait autrefois   sans vergogne nos populations Arabo Berbères contre les  Kwars , supposés être  comme  vous le dites assez bien tous des  étrangers ou des Sénégalais qui veulent nous attaquer.
Face à cette situation pourquoi, votre patriotisme ne vous  a-t-il pas dicté de démissionner, de dénoncer le génocide ? Surtout  encore une fois mon colonel, pourquoi n’aviez-vous pas  refusé catégoriquement  l’armement d’une population contre une autre avec toutes les conséquences et dérives  que cela comporte dans une situation aussi tendue ?


Personnellement, je serai très ravi de vous  entendre  devant un tribunal  digne de ce nom  avec un tel aveu et une telle responsabilité dans la chaine du commandement puisque je serai plus que jamais à l’aise juridiquement pour vous poser autant de questions sur cette souillure de notre histoire et sur votre inaction en tant commandant des troupes. Me diriez-vous, il appartiendra à un tribunal, de vous poser de telles questions, si c’est  cela, diffamer, j’assume et votre plainte serait du pain béni même devant nos juridictions  nationales sous le diktat de votre mentor  Mohamed Ould Addel Aziz.


Encore d’autres questions me taraudent l’esprit, me fait penser que le mal est encore d’actualité car toutes ces armes distribuées à une partie de  la population ne sont guère récupérées et continuent de circuler librement avec tous les dégâts et drames qu’ils pourront engendrer un jour ou l’autre. Qu’avez-vous fait depuis tout ce temps mon colonel ? Alors assumons sans haine ni rancune nos responsabilités. Vous pouvez certainement me faire condamner dans un tribunal sous les ordres, dans un pouvoir judiciaire inféodé mais la seule chose que vous ne pourriez ne jamais faire c’est de m’empêcher de penser à toutes ces victimes, à ces injustices  à ces veuves  et nombreux orphelins. J’assume ma position et mes idées  assumez les vôtre mon colonel.
Chers lecteurs, chers camarades des ONG, avocats, compatriotes honnêtes et sincères et à tous ceux qui œuvrent pour une vraie cohabitation, pour une Mauritanie plurielle, recevez toutes  mes sympathies et vous remercient tous pour les propositions faites pour ma future défense  face à l’instrumentalisation de notre justice à des fins de règlement de compte contre toutes les voix discordantes. Rassurez-vous que je ne céderai point ni au  chantage ni au terrorisme intellectuel, non plus à notre justice à plusieurs vitesses. La Mauritanie unie et juste vaudra mieux que ma  vie, je la laisserai dans les mains d'Allah et personne ne peut se substituer à notre créateur, cela dit sans haine ni rancune la vérité finira par triompher en Mauritanie


Sidi Ould Baye/ patriote incontestable
Ce 07 Septembre 2017

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