مبادرة
إنبعـــاث الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE
DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
IRA –
Mauritanie
Le
gouvernement de la Mauritanie refoule des militants antiesclavagistes
américains.
Note
d’information
La société
civile de la ville de Chicago, composée de fondations et organisations de
droits civiques, d'associations de cultes musulman ou chrétiens, de
corporations professionnelles – magistrats, avocats, élus des circonscriptions
et de l'Etat de l'Illinois - est l'héritière, depuis feu révérend Martin Luther King, d'une solide
et constante tradition de soutien à toutes les causes justes, notamment les
luttes contre l'esclavage, le racisme et l'Apartheid et l’oppression de
personnes d'ascendance africaine. Elle compte surtout à son actif, le combat
acharné et patient pour la promotion des droits civiques aux Etas Unis. Et C'est
exactement en vertu de cette vocation internationaliste, que l'organisation
Abolition Institute est née, il y a cinq ans dans le
but d’éradiquer les inégalités de naissance en République islamique de
Mauritanie.
Aussi, à
cette fin, la déclaration de Chicago
appelait-elle, en 2014, à l'engagement des mauritaniens et des partenaires du
pays. Abolition Institute a créé le prix annuel nommé Aichana, du nom de la
première femme libérée de la servitude, par Sos-Esclaves. Il convient de
rappeler que l'Ong Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste en
Mauritanie (IRA – Mauritanie) jouit, également, d'une coopération étroite avec
Abolition Institute et d'autres organisations de l’Illinois ; elle obtint,
en 2017, la prestigieuse distinction. Enfin, au titre de l’élan collectif, un autre partenaire de Abolition Institute,
Anti-Slavery International, bénéficie d'un financement de 1 million de dollars
US, de la part du gouvernement fédéral, comme contribution à l’émancipation des
victimes d’inégalité de race et de caste en Mauritanie.
Sous la
houlette de Abolition Institute, la société civile de Chicago à invité et reçu,
successivement, Boubacar Messaoud, leader de Sos-Esclaves en 2016 et Biram Dah
Abeid les 7 et 8 juillet 2017. S’en suivirent, sur place, d’importants programmes
d'échanges et de rencontres avec des hommes d'églises, des imams, des avocats,
des magistrats et des personnalités de marque tel le révérend Jessie Jackson,
compagnon du Dr King, icône de la lutte pour les droits civiques et premier
candidat afro-américain à la Présidence des États-Unis d'Amérique. Au terme des
discussions, la société civile de Chicago, exprima le vœux de visiter la
Mauritanie, afin de s’imprégner de l’expérience des abolitionnistes locaux mais
aussi écouter les autorités de l’Etat hôte. La période du 8 au 15 septembre à
été retenue, non sans respecter le préalable d’informer le Département d'État américain
et le gouvernement de la Mauritanie. La précaution a été scrupuleusement
suivie.
Or, dès son
arrivée à l’aéroport de Nouakchott, la délégation est interdite de séjour en
Mauritanie et refoulée, sur le même vol, au retour vers Paris, sa provenance.
Bien entendu et comme d’usage, la décision ne se fondait sur aucune motivation
écrite.
Cette fuite
en avant de la part du pouvoir intervient dans un contexte général d’atteintes
aux libertés d’expression, d’emprisonnement de journalistes, de sénateurs et
d’intimidation d’hommes d’affaires, tous abus précédés, en 2016, d’actes de
tortures sur des détenus d’opinion. Elle atteste, d’amblée, de l’aversion
défensive des dirigeants, envers les composantes du mouvement pour légalité
raciale. L’enjeu de l’esclavage des noirs et son rapport d’intimité sinon de
causalité, à la domination matérielle et symbolique, suscitent, depuis trois
décennies, les mêmes réflexes de déni et d’occultation. Dès que la question est
évoquée, les décideurs de la Mauritanie officielle, gardiens spontanés de
l’oppression multiséculaire, s’empressent de cacher, de frauder, de se
barricader sous le prétexte de prévenir l’éternel complot de l’étranger. Or,
ironie du sort, l’attitude suicidaire du repli sur soi, contribue davantage à
cliver le champ social et susciter la défiance réciproque. En cela, la récente
mesure de refoulement aux frontières participe de la même inclination à opposer
les communautés ; quand le système s’efforce à différer l’étalage de la
vérité, il tente d’abord de s’assurer le contrôle des esprits, condition
structurelle au pillage des ressources par les héritiers de l’hégémonie
ethno-tribale.
Au-delà des
condamnations de routine et de l’indignation accoutumée, l’IRA expose, ici, les
faits nus et réitère son appel à poursuivre l’action multiforme pour une
Mauritanie de la citoyenneté, hors des privilèges et à contrepied de la
violence politique. Il s’agit de réactiver, sans cesse, le processus
d’obstination, de subversion et de contre-culture dont la réussite dépend, pour
l’essentiel, de la faculté à fédérer les concours et cumuler les énergies. La
cause de la lutte anti-esclavagiste, chez eux, ne concerne pas seulement les
mauritaniens ; elle requiert la participation de volontaires, venus de l’humanité optimiste.
Les militants américains de la dignité de l’Homme noir y ont une place de
choix, compte tenu de l’histoire commune. Nous les saluons et exprimons la
fierté de les savoir avec nous, parmi nous, pour toujours !!
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