Hier, jeudi
1er septembre 2016, le président de l’Initiative pour la Résurgence du
Mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA), Biram Dah ABEID était face à la
presse à l’hôtel Radisson de Bamako. Au cours de cette conférence de presse, le
fervent défenseur des droits de l’homme, Biram Dah ABEID a vigoureusement dénoncé
la pratique de l’esclavage dans son pays, la Mauritanie en particulier et dans
le monde en général. « Déconstruisons l’esclavage et prenons position pour la
justice », a-t-il dit. La conférence de presse s’est déroulée en présence des
membres de la société civile malienne, des représentants des associations de
défense des droits de l’homme comme Ali N Diallo, ancien président de
l’Assemblée nationale du Mali, Sbeyti Ag Akado de la communauté Bellah, du
député Idrissa Sankaré et de nombreuses autres personnalités.
Cette conférence de presse entre dans le
cadre d’une tournée africaine entamée par Biram Dah ABEID depuis quelques jours
en vue de sensibiliser la société civile africaine sur la nécessité d’abolir la
pratique de l’esclavage. « Concernant l’esclavage et ses séquelles, lors de son
dernier examen périodique universel (EPU) en novembre 2015 à Genève, la
Mauritanie a reçu 40 recommandations sur un total de 200, contre 18, seulement
sur 152, au précédent de 2010. Cette hausse démontre l’inefficacité des
autorités dans la lutte contre l’esclavage mais confirme, surtout, le succès,
des groupes abolitionnistes, à sensibiliser, la communauté internationale, sur
les abus contre l’intégrité de la personne en République islamique de
Mauritanie », a souligné le conférencier Biram Dah BEID. Avant de rappeler
qu’il a été primé, par plusieurs distinctions internationales, en reconnaissance
du combat contre l’esclavage traditionnel, l’usurpation foncière, l’exclusion
des noirs et l’expropriation des terres arables dans la vallée du fleuve
Sénégal. Selon lui, la réponse des autorités mauritaniennes a toujours consisté
en l’usage de la violence, sur les militants désarmés, les arrestations
arbitraires et les procès d’opinion, ponctués de falsifications de preuves à
charge. « Dans sa stratégie de détruire IRA Mauritanie, le régime du General
Abdelaziz a ordonné, en juillet 2016, l’arrestation de toute la direction du
mouvement et ce juste quelques jours avant le dernier sommet de la Ligue arabe,
tenu à Nouakchott », a-t-il dit. Le Mauritanien Biram s’est indigné de la
violence physique contre les membres d’IRA-Mauritanie.
A l’en
croire, depuis la fin du mois de juin 2016,13 membres dirigeants d’IRA-Mauritanie
croupissent dans les geôles du pouvoir. « Ces militants ont été d’abord
interpellés, avec brutalité, par des policiers en habits civils et ce sans que
ces derniers déclinassent leurs identités aux personnes arrêtées, ni les
informer des motifs. Les agents, parfois masqués, placent une bande de tissu
sur les yeux des activistes, pour les conduire dans des lieux impossibles à identifier.
Parvenus à destination, les futurs prévenus sont déshabilles, jetés dans des
cachots humides, nauséabonds et insalubres. Ils sont attachés par des menottes
en fer, qui lient la main au pied, et dans des positions inconfortables,
pendant plusieurs heures, avec renouvellement du supplice, par alternances des
postures. Les policiers, en charge de la torture, actionnent le joug, à intervalle
irrégulier, pour produire des maux aigus, surtout lors des interrogatoires », a
martelé Biram Dah BEID, candidat à la présidentielle passée en Mauritanie. En
réponse aux questions des uns et des autres, le conférencier a invité tout le
monde à lutter contre l’esclavage sous toutes ses formes qui est un phénomène extrêmement
dangereux. « Déconstruisons l’esclavage et prenons position pour la justice »,
a-t-il conclu. Les membres de la société civile malienne lui ont réitéré leurs soutiens
indéfectibles pour la lutte contre l’esclavage qui demeure une violation grave
des droits de l’homme.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain / N°5414 du 02 sept 2016
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