Mauritanie : Bannissement de militants
antiesclavagistes en septembre 2016
Note d’information 1
Les motifs
À l'aube de ce mercredi 28 septembre 2016, l'autorité afrophobe, qui dirige la République islamique de Mauritanie, adécidé d'envoyer, nuitamment, les militants anti-esclavagistes, membres de l'organisation Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (Ira), dans le bagne de BirMoghrein à l'extrême nord du pays. Condamnés, pour délit d’opinion, dans un simulacre de procès, à des peines de 3 à 15 ans de prison, tous ont enduré des privations et des sévices, physiques et psychologiques. Finalement, l’ordre a été modifié, sur instruction personnelle du Général Président Mohamed Ould Abdel Aziz ; les 13 détenus ont passé la nuit dans le centre minier de Zouérate, à 450 km de leur destination finale. Ils pourraient y demeurer quelques jours, le temps d’assister à leur procès, bâclé, en appel.
La communauté internationale et l'opinion
nationale, ont dénoncé l’ensemble de ces atteintes aux droits élémentaires de
la personne : (exposer, dessous, en liens hypertexte, l’intégralité des
déclarations)
Qu’est-ce Bir-Moghrein ?
Ce lieu de relégation, de sinistre notoriété,
se situe au milieu d’un no man’s land désertique, d’accès ardu, dont la traversée
ne manque de périls, à un peu moins de 1200 km de Nouakchott, autour s’étend un
désert, lieu prédilection des groupes terroristes et autres milices de
criminalité transnationale, à la croisés des
trafics de drogue, d'armes et d’êtres humains, de contrebande de
cigarettes et de carburant.
Le transfèrement injustifié et illégal du point
de vue du droit mauritanien, inflige, aux détenus, la double peine du
bannissement, loin du lieu de commission présumée de leurs délits, en l’occurrence
la capitale, Nouakchott.
La portée de la sanction
Définitivement coupés de leurs familles avocats
et médecins, les prisonniers du système de domination ethno-tribale s’exposent,
dès lors, à un degré paroxystique de vulnérabilité aux maladies et à la
destruction morale. Il est impossible,
aux proches et défenseurs, d’atteindrele périmètre où s’exerce l’autorité
carcérale, sans hélicoptère ou véhicule 4x4, ce dernier sous bonne escorte et
guide en renfort. De tels moyens, au service d’un déplacement de plusieurs
jours à travers le Sahara,excèdent les faibles ressources dont disposeraient
d’éventuels visiteurs ; les parents et amis des 13 prisonniers noirs
africains, tous d’extraction modeste,
représentent la masse déshéritée de la Mauritanie, celle qui gémit,
depuis des siècles, sous le faix du racisme ou de l’esclavage.
Les risques immédiats
Il convient de le rappeler, ici, les médecins
parvenus au chevet des détenus d'Ira constatent, chez la
plupart, plusieurs déficits sanitaires dus à une longue période de torture durant
la garde-à-vue, par la police; certains souffrent de pathologies antérieures,
dont des troubles cardiaques, des complications pulmonaires ou hépatiques,
lesquelles requièrent, sans interruption, des soins et une observation,
quotidiens.
Observations provisoires
En violation du droit interne, des lois et
conventions internationales, de la présomption de morale et du degré le moins
élevé de l’empathie entre les humains, le Général-président Mohamed Ould Abdel
Aziz, projet quasi abouti de réincarnation en Pieter Botha des sables, semble
déterminé à défier, dans leurs tombes, les pères et martyrs des luttes
anti-esclavagistes, anti-racistes et anti-Apartheid. Ainsi, insulte-t-il les
Nations Unies et leur Charte, les pères fondateurs de l’organisation mondiale, de
l'Union africaine (Ua), Martin Luther King, Mandela et ses compagnons valeureux.
Les partenaires de la Mauritanie que sont
l'Union européenne (Ue), les Usa et L’Ua une sauraient ignorer une aussi nette interpellation
de conscience. Le Chef de l’Etat mauritanien et sa faction militaro-tribale,
incarnent le projet de reproduction d’une
extrême-droite arabo-berbère, suprématiste,
afrophobe, prédatrice de bien public et tacitement acquise aux thèses du
salafisme le plus outrancier.
Les institutions et ensembles du Monde libre,
dotés de chartes et de constitutions à visée universaliste, pousseront-elles,
encore, le dogme de la coopération, jusqu’au silence connivent et coupables avec le diable,
en y sacrifiant leurs âmes?
Avant leur embarquement pour le bagne, les
héros mandelistes de Mauritanie ont fait le serment collectif, de vivre ou
mourir, en toute loyauté aux principes et objectifs d'Ira.
Commission communication IRA-MAURITANIE.
Nouakchott, 29 septembre 2016
Reportage Photos
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