Principales
constatations
• En dépit d’une
loi anti-esclavage votée en 2007, l’esclavage reste répandu en Mauritanie. Les personnes
vivant dans des conditions d’esclavage sont régulièrement battues, intimidées,
séparées de force de leurs proches et leurs droits sont bafoués de multiples
façons, incluant le harcèlement sexuel. L’esclavage en Mauritanie est plus
présent que dans tout autre pays du monde et constitue une crise des droits de
l’homme qui requiert une grande attention et un travail dédié du gouvernement
mauritanien.
• Le gouvernement
mauritanien, au lieu de soutenir les anciens esclaves et ceux qui luttent
contre l’esclavage dans la société civile, réprime activement les manifestations
anti-esclavage. En novembre 2014, trois activistes ont été arrêtés pour
terrorisme et condamné en janvier 2015 à une peine de deux ans d’emprisonnement.
En juillet 2015, les manifestants qui s’étaient rassemblés pour demander leur
libération ont reçu des gaz lacrymogènes et ont été arrêtés par la police. En
août 2015, l’appel contre les condamnations a été rejeté. L’arrestation et la poursuite
des activistes par le gouvernement mauritanien n’indiquent pas aux esclaves
anciens et actuels ou à leurs avocats que le gouvernement cherche vraiment à
mettre fin à la pratique de l’esclavage en Mauritanie, en particulier lorsque les
maîtres d’esclaves ne sont pas poursuivis.
• L’application de
la loi de 2007 qui pénalise l’esclavage a été entravée par l’incapacité
permanente de la police et des autorités administratives à prendre en charge
les cas d’esclavage qui étaient portés à leur connaissance, des procureurs à
mener une enquête appropriée sur les affaires signalées et des juges, à chaque
étape du processus judiciaire, à respecter les procédures ou punir les maîtres
d’esclaves conformément à la loi. Depuis la promulgation de la loi, un seul
maître d’esclaves a été arrêté et a reçu une sentence inférieure à celle
requise par la loi. Cette incapacité à faire appliquer la loi et à poursuivre
les fonctionnaires qui n’en respectent pas les termes perpétue cette pratique.
• Une loi
anti-esclavage révisée a été approuvée par l’Assemblée nationale en août 2015.
Cette nouvelle loi autorise les condamnations légèrement plus sévères pour les
fonctionnaires qui n’enquêtent pas sur les cas d’esclavage et prévoit des
sanctions plus lourdes pour les fonctionnaires qui pratiquent l’esclavage. Elle
autorise également les organisations des droits de l’homme dont la création
officielle date de plus de cinq ans à plaider des dossiers pour le compte de victimes.
Bien que cette loi anti-esclavage améliorée soit un pas en avant, le
gouvernement de Mauritanie doit s’engager pour une application stricte afin d’éradiquer
l’esclavage dans le pays.
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