Translate

dimanche 15 avril 2012

Aziz entre les youyous et les pleureuses…

Côté youyous, pas si nombreux finalement autant que côté pleureuses, on trouve les griots habituels du pouvoir en place ; ceux qui ont compris que la démocratie chez nous est un poison sans remède sinon l’allégeance car tous ses rouages ont été assimilés à merveille par le système politico-mafieux. Ceux-là, côté youyous, roulent leur bosse sur le dos de tous les ânes dominés ou dominants en silence à l’instar d’un Ould Tommy dont la trajectoire politique finit par rouler sur l’or au grand jour ou en faisant du bruit comme tout le reste qu’on trouve à l’U.P.R, dans la majorité en général, c’est le cas de le dire, ou même jusqu’à 90% de l’opposition car il y a là-bas des aziziens qui n’attendent que l’appel du patron pour lâcher leur faire-valoir.

Côté youyous, de la voix ou de l’œil, c’est la Mauritanie éternelle ; celle de l’hypocrisie otage du ventre ou juste celle de la peur du pouvoir ; celle qui veut la paix pour soi et les siens ; celle qui ne pense qu’à sa panse ; celle qui a compris que les valeurs ancestrales d’allégeances sont plus puissances et plus raisonnables que les dangereuses chimères démocratiques importées de chez l’ennemi toubab ; le mécréant sans lequel la Mauritanie n’existerait pas. C’est elle, la Mauritanie éternelle, qui est celle des vrais opposants car en étant toujours pour le vainqueur, ils ne sont et ne restent pour personne. Ils mangent ce que le pouvoir leur donne ou leur promet ; ils usent de tous les trafics d’influence que l’adhésion hypocrite à la majorité permet mais ils ne défendront jamais la main qui les nourrit car ce n’est pas leur culture ni celle de leur maître du moment ; de là un échange de bons procédés où personne n’est dupe sauf le faible qui s’y prend !

Que demande le maître du moment quel qu’il soit ? Côté youyous, ils l’ont compris depuis toujours : des révérences, des silences, des applaudissements, des regards apeurés et surtout de l’adoration retenue mais intelligible. Ce côté est le plus puissant pouvoir en Mauritanie car c’est celui du changement dans l’inertie.

Personne ne peut leur résister car Dieu a créé l’homme faible et la Mauritanie militaire l’a rééduqué en surface : affable, généreux, serein, pieux et sous le masque : orgueilleux, vaniteux, hassade, hypocrite, lâche et égoïste. Alors c’est un jeu d’enfants pour le côté youyous de se faire plaisir en faisant plaisir au maître du moment qui ne peut se passer de la Mauritanie éternelle…

Face à ce côté youyous, il y a le côté pleureuses :  c’est quasiment tout le reste à quelques rares individualités ! Tout ce qui peut être dit contre Aziz, les pleureuses l’ont dit ! Toutes les insultes, tous les appels à la révolte ont été lancés : de l’appel au coup d’état du président de l’assemblée avant qu’il ne ravale sa faim en succombant à la promesse de table de son maître du moment, en passant par l’appel au soulèvement populaire du chef de l’opposition et de la coordination de l’opposition démocratique jusqu’à la Fatwa du chef religieux le plus célèbre de Mauritanie qui en a appelé à copier la sanglante révolution française !

Tout a été dit ! Mais rien n’a suivi… Absolument rien ! Pourtant par une folie collective qui mériterait analyse clinique, les tartines continuent à propos de la maudite gouvernance d’Aziz, l’homme de la gabegie qui veut scier la branche sur laquelle il s’est construit. Pas un jour sans qu’on ne lise une analyse virtuelle de comptoir, dont modestement celle-ci, nous annonçant que la Mauritanie va plus mal que jamais comme si la malheureuse cinquantenaire avait vieilli autrement depuis qu’elle fut réduite à l’exploitation physique et psychologique depuis ses 18 ans !

Voilà l’hypocrite chanson de l’opposition qui a recyclé une bonne partie des bourreaux de la Mauritanie car devenus pour moitié les ennemis d’Aziz souvent ceux dont il n’a pas voulus ! Chacun de ses ennemis ou des victimes de l’injustice Azizienne est porté à la tête de la C.O.D ou de ses mouvements dans la rue à telle enseigne qu’il ne manque plus à l’opposition que d’en appeler à Taya en personne pour rester fidèle à sa logique de guerre contre Aziz où tous les recrutements sont permis qu’importe leurs passifs de crimes économiques ou même de crimes de sang !

C’est leur dernier ticket vu qu’ils ont recyclé comme Aziz tous les sbires de Taya au point que les anti-tayistes se demandent si Taya n’était pas le dindon de la farce de ses protégés car si Ely est si fréquentable et si Aziz est si propre comment Taya peut-il être d’une autre caque ?  Peut-être qu’on nous a menti et que Taya n’y était pour rien dans le malheur du pays, le vrai responsable étant la Mauritanie éternelle qu’il a laissée s’engraisser, faire carrière avant de l’accuser lui d’être le mal afin de le remplacer proprement…

Aussi on leur dit que si le pays va si mal et s’ils veulent vraiment quelqu’un qui puisse s’attirer la sympathie de la majorité, il faut qu’ils en appellent au retour de Taya !  Seule la gabegie pour tous, et non à la carte selon le menu d’Aziz, peut changer peut-être la donne au rayon mouvement populaire ; tout le reste c’est du flan…

Surtout que l’observateur averti peut voir sans lunettes, ni microscope que les pleureuses sont pour leur grande majorité des gens qui en veulent à Aziz car il ne partage pas ! Combien résisteraient à l’appel d’Aziz ? Combien ? Pour Messoud et autre Bodiel, pas de surprise. Mais qu’en est-il de l’UFP et de Tawassoul pour ne citer que les plus fervents ennemis d’Aziz ?

On a le droit de se poser la question car à l’époque du candidat militairement élu, on n’a pas oublié que l’UFP et Tawassoul sont allés manger à la table du candidat des militaires qui a joué de l’ouverture avant d’en être lamentablement chassés après la grogne de ceux qui allaient devenir les frondeurs !

Moralité : Face à quelqu’un comme Aziz venu par les armes dans la pure tradition de la république militaire de Mauritanie, il faut se retirer en espérant sa chute ou se battre sérieusement mais il faut arrêter de pleurer des larmes de pleureuses sur le sort de la Mauritanie comme si la configuration des forces permettait à un quelconque discours d’embrigader les masses domestiquées.



Aziz entre les youyous et les pleureuses…
Aziz a une chance incroyable ; ce n’est pas un imbécile qui se sert du pouvoir méchamment par folie des grandeurs, c’est un génie de la manipulation aussi matinal qu'un boulanger en la matière. Il connaît à merveille la Mauritanie et les forces étrangères. Il sait très bien ce qui peut menacer son pouvoir et il s’attelle à servir discrètement ou mystifier sagement ces forces-là souvent étrangères ou les corrompre avec science mais sans ménagement. Même la liberté d’expression où on l’insulte de tous les noms devient un acquis à mettre sur le compte de la modernité de son régime.

Malheureusement, nous ne connaissons rien de la configuration de notre armée et des forces réelles entre les mains des uns et des autres mais il est clair qu’un œil averti saurait vite voir le génie d’Aziz dans l’organisation et la neutralisation de ces forces-là. Quant au reste, aller espérer qu’un Ghazouani ou un autre général irait oser songer à faire un coup d’état, c’est là encore s’avérer nerveusement atteint.

Les gens du HCE devenus des généraux sont les potes d’Aziz. Ils sont pour la plupart des viveurs tranquilles d’une autre dimension que le bidasse obtus que veulent nous vendre les opposants. Si vous croyez qu’ils vont quitter leur vie fortunée pour se jeter dans la folle aventure d’un coup d’état c’est que vous souffrez d’hallucinations diaboliques au dernier stade avant l’effondrement de la raison.

De la même manière qu’il existe des problèmes sans solution disponible, du moins un certain temps, de la même manière il n’y a pas de solution disponible pour faire tomber Aziz dans la configuration actuelle des forces en présence. Cela est dû à mille facteurs dont chacun est une chance pour Aziz.

1-    Population peu nombreuse, illettrée, fatiguée, enfumée, affamée et pacifiste...

2-    Opposition vieillissante au lourd passif en termes de connivence et de ratés...

3-    Un islamisme politique encore inadapté à l’islam ancestral pratiqué par les populations et surtout argument majeur pour fidéliser les alliés occidentaux au régime d’Aziz...

4-    Une liberté d’expression totale dans un petit milieu dont le bruit s’épuise en sortant pour ne pas faire une ride en atteignant hypothétiquement les côtes populaires sous l’emprise d’une télé et d’une radio calibrées pour la propagande et bientôt sous le deuxième joug de chaînes « privées » aux ordres du pouvoir ayant une marge de manœuvre commerciale élevée mais réduites à la plus insignifiante expression politique sous peine de voir leur licence supprimée ; raison pour laquelle les bénéficiaires ont été choisis parmi ceux qui ont le mieux servi de paillassons au pouvoir.

5-    Une situation économique précaire où chacun a l’esprit plus occupé par survivre que de se faire un ennemi d’Aziz.

6-    Des alliés occidentaux satisfaits de la docilité du personnage sur les enjeux géostratégiques ce qui lui permet d’avoir droit à quelques effets d’ergot pour enfumer le peuple avec son nationalisme arabe. De là d’ailleurs qu’Aziz ne pouvant plus aller attaquer les islamistes au Mali pourtant installés au grand jour, Aziz se lance dans la lutte contre la clandestinité en chassant surtout des sénégalais à Nouadhibou pour faire d’une pierre deux coups : l’un pour faire un signe insignifiant mais efficace aux alliés occidentaux et l’autre pour enfumer le premier geste en ciblant notre précieux voisin certain que cela fera un tollé de diversion car s’il y a de vrais candidats à l’immigration ce ne sont pas les sénégalais mais les guinéens, les camerounais, les ivoiriens, les libériens etc.

Tout ça pour dire qu’Aziz, en plus de ces vecteurs, reste une pure création de l’état moisi de la scène politique économique sociale et militaire mauritanienne car c’est sur sa décomposition qu’il a germé avec l’attrait d’un champignon vénéneux à belle mine ou comme une de ces superbes plantes carnivores. Ainsi, Aziz a bénéficié de toutes les tares de cette société devenue décadente après 30 ans de captivité.

Société décadente qu’Aziz gouverne en bâtisseur du dimanche ne pensant qu’à lui et à ceux qui peuvent nuire à son pouvoir ; quant aux autres : qu’ils l’insultent, le haïssent ou chantent sa gloire, Aziz s'en gargarise !

De là, cette folie de la liberté d’expression dans le milieu lettré arabe et français qui laisse croire à une tension pouvant créer un changement sous peu or il ne s’agit que d’une tempête dans un verre de thé. Les gens parlent, insultent Aziz cela leur fait du bien, ça les calme. Au moins Aziz voit l’ennemi, il l’écoute et s’il veut agir ! Là, c’est autre chose… Les forces sont là pour briser les meneurs. Tout un arsenal est là ! Économique, politique et répressif.

Quelle est la solution alors ? La solution est de se poser la question de savoir où est le problème ? En effet, il n’y a pas de solution à une absence de problème ! Aziz est un problème pour qui ? Si on en croit le nombre de mécontents courageux qui sont sortis avec la C.O.D tout entière : 10000 ! Même s’ils étaient 100.000, et alors ? La majorité silencieuse ? Qu’elle prenne ses responsabilités car si elle se tait pendant que d’autres se battent, en vaut-elle la peine ? Un problème pour les militaires ? Ça se saurait ! Ils sont armés et ne se prononcent pas c’est qu’ils supportent bien !

Aziz n’est un problème que pour l’idéal démocratique ! Un idéal qui a pour premier ennemi la société si vile ! Les marocains qui ont moins de richesses que nous, plus nombreux avec un roi de droit divin peuvent acheter la Mauritanie si elle était à vendre, l’occuper avec un millième de leurs troupes. Leur situation économique, leur élite, leurs ministres, leur classe moyenne, leur système de santé, d'éducation, leur aura,  leurs infrastructures sont-elles comparables aux nôtres ? Il faut comparer ce qui est comparable ! Eh bien, ne peut-on pas dire de même face au Sénégal pourtant plus pauvre que nous en tout ? C'est la triste vérité car il ne faut pas d’un côté en vouloir à l’occident et de l’autre vouloir copier le rêve démocratique qui vient de chez eux !

La démocratie demande des sacrifices, des cris, des larmes et du sang comme un enfant qui vient au monde sinon c’est une grossesse nerveuse ! De là le ventre des opposants…


Vlane.aosa
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire