مبادرة إنبعـــاث الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE DE RESURGENCE ABOLITIONNISTE
IRA -RÉCÉPISSÉ N° FA 010000102912202100001
Mauritanie :
encore une enfant noire, cible d’esclavage
Folla
Mahmoud, 10 ans
Note
d’information, juin 2022
Le 30
mai, de présumés esclavagistes sont déférés au tribunal régional de Aleg,
chef-lieu de la région du Brakna, par le procureur Cheikh Baye Seyid Didi ; le
magistrat a entendu toutes les parties, avant de les inculper, au grief d’une
infraction à la loi 2020-017 du 06 août 2020, portant prévention et répression
de la traite des personnes et protection des victimes ; les éléments
liminaires parviennent ensuite au juge d’instruction, avec des mandats de
dépôts à l’encontre de tous les prévenus. Ce dernier, après avoir écouté
l’ensemble des protagonistes de l’affaire, décide d’écrouer Chekroud Ahmed
Boibou et son serviteur, Mahmoud Leije,
le père de l’enfant assujetti ; Ensuite, il met, sous contrôle judiciaire,
Vatimettou Khattat et Aïchetou Bilal Samba ; la dernière est poursuivie,
au motif d’abandon de progéniture mineure.
1. Les
maîtres traditionnels, d’ascendance arabe, sont
Chekroud Ahmed Boibou, notable de la
tribu de Oulad Abdallah âgé de 47 ans, membre de la fraction Iralene et son épouse
et cousine Vatimettou Khattat dite
Foiti, de 4 ans sa cadette.
2. Le
camp des esclaves présumés, subsahariens de naissance, compte Mahmoud Eije 40 ans, Aïchetou Bilal Samba 35 ans et Folla Mahmoud, 10 ans.
A.
Genèse
Le
Comité des droits humains de l’Initiative de résurgence abolitionniste en
Mauritanie (Ira-M) reçoit des informations concordantes sur un cas traditionnel
d’exploitation de l’homme par l’homme, dans la localité de Dar El Barka, au
Brakna, à environ 300 kilomètres de Nouakchott, la
capitale. L’enquête de l’association conclut à la confirmation des faits
alléguées. Aussitôt, une délégation que dirige le président Abdallahi Abou
Diop, en compagnie de Zeine Mohamed Abdallahi Abdel Aziz, Elhadj Elid, Sidi
Mohamed, Oumar Cheikh, Abderrahmane Saleh,
Moussa Bilal Biram et Hadrami Deymani, atteint les lieux, le 22 mai. Le
lendemain, à 9 heures du matin, ils arrivent au commissariat de police, en vue
de déposer une plainte écrite, auprès du commissaire Kassem Maham Boubou. Dans
un premier temps, la victime et le couple suspecté de pratiques illicites
furent convoqués, avant d’isoler le père et la mère de la susdite. Une semaine
durant, la famille biologique de l’enfant et celle des auteurs d’abus demeurent
en détention. Le géniteur de la fille reconnaît l’avoir « louée» aux
anciens maîtres. Folla et sa maman seront relâchées. La mère prétend que le
placement de son rejeton a été réalisé contre sa volonté.
B. Contexte
Or,
Mahmoud Leije et ses aïeuls naissaient
esclaves de Chekroud Ahmed Boibou et des
siens et ce, en vertu de la supériorité raciale qui caractérise l’espace et
l’identité en Mauritanie, depuis des siècles ; tous les habitants de la
localité de Dar El Barka témoignent du lien immémorial et de sa pérennité.
Malgré la proximité de l’école, Vatimetou Khattat n’acceptait que la petite
servante allât s’y inscrire, comme ses propres filles, d’ailleurs plus âgées :
la maîtresse avait besoin de faire travailler Folla.
Les
chefs d’inculpation retenus - traite de personne - démontrent
l’insouciance débonnaire de la justice, devant une violation aussi limpide des
normes internes et des engagements du pays envers ses partenaires. Pourtant, quelles
que soient les circonstances, tensions et intimidations, Ira-M ne renoncera à
la lutte multidimensionnelle pour l’émancipation de l’humanité noire en
République islamique de Mauritanie.
Nouakchott,
le 2 juin 2022
La
commission de communication
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire