مبادرة إنبعـــاث
الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN
MAURITANIE
IRA – Mauritanie
ENCORE
ET TOUJOURS LE BLANCHIMENT D’ESCLAVAGE EN MAURITANIE
Note
d’alerte, 18 décembre 2019
Après une décennie de
répression par son devancier Mohamed Ould Abdel Aziz, contre les militants
anti-esclavagistes, période jalonnée d'interdiction de s'associer, de se
réunir, de manifester, de s'exprimer, de procès à répétition, d'arrestations,
de torture, de maltraitance et d’arbitraire, l'ère du nouveau président Mohamed
Ould Ghazouani augure plutôt de la continuité en direction de l’impasse.
L’ensemble des
procédures pénales de crime contre l'Humanité, imprescriptible selon notre
constitution, ont été retournées à cause du zèle du ministère public et grâce
au concours des magistrats du siège, en collusion avec les groupes dominants ;
les victimes d'esclavage et leurs soutiens ne perçoivent les signes du
renouveau annoncé à la faveur de l’alternance de juin. Outre le cas de la fille
de 14 ans, Ghaya Maiga, remise à ses bourreaux par le juge Ethmane Ould Mohamed
Mahmoud, le nouveau président, dans son
entretien du 18 novembre 2019 avec le journal sénégalais Le Soleil,
reproduit le déni d’une injustice, administrée, selon divers degrés et depuis
des siècles, à une majorité de la population d’origine servile.
Le président de la
Commission nationale des droits de l'Homme, récemment encore, imputait des cas
d’esclavage à des étrangers transhumants, comme s’il fallait éloigner de nos
frontières la moindre suspicion. L’ancien Premier Ministre de la décennie du
faux, Yahya ould Hademine avait inventé la thèse des maliens itinérants qui se
déplaceraient sur notre territoire, suivis de leurs bétail et serviteurs.
Enfin, une attestation supplémentaire de mauvaise foi réside dans la
non-exécution, depuis mars 2018, des peines de 10 à 20 ans de prison,
infligées, par contumace, aux auteurs d’exploitation et de trafic d’être
humains, d’ailleurs aggravés de sexisme ; à tous les niveaux de l’Etat, opèrent
la solidarité et l’immunité, au bénéfice des descendants de maitres.
Aujourd’hui, se présente
à l’opinion, l'affaire de l'association de malfaiteurs dénommée
"Démocratie Islamique", groupuscule hyperactif sur les réseaux
sociaux, qui se targue de mobiliser les concours parmi la féodalité Soninké et
des connexions aux nouveau pouvoir.
A visage découvert -
image animée et séquences audio à l’appui - ses animateurs promeuvent
l'inégalité de naissance et insultent les personnes d’extraction servile, au
motif, erronée, d’une prescription d’ordre divin; disponibles par dizaines, les
documents comportent des menaces nominales, des séances de molestation et
d’humiliation et des simulations de châtiments corporels. Les applications
Whatsapp et Facebook témoignent du déferlement de haine, jusque dans les
villages reculés. A présent ciblés, les
défenseurs de la dignité se retrouvent en proie à la vindicte d’où leur
exposition aux brutalités ; les situations d’agression, de spoliation et de
voies de faits se multiplient dans les régions du Guidimakha et du Hodh
Echarghi, sans épargner le sud- ouest du
Mali.
Boubacar Camara dit Moustapha
et son adjoint Oumar Camara alias Bourou, ressortissants de la Mauritanie,
conduisent la campagne électronique de persécution, sur fond d’extrémisme religieux.
Sur la liste des
victimes désignées à l’opprobre, reviennent les noms des jeunes Yacoub
Baghayoho et Hamza Camara (membres du Conseil Exécutif d'Ira-M), Diadié Bambi
Coulibaly, 55 ans, Hamedou Coulibaly 56 ans et Sidi Koné (âgé de 78 ans) ;
aussi, ont-ils porté plainte contre les dirigeants de "Démocratie
Islamique" et deux autres activistes de cette obédience, en l’occurrence
Bouthié Dioumassy et Bouyé Dembélé.
La requête a été
introduite par les avocats d'Ira-M, maîtres Amed Ely et Zakaria Mouhiedine
Bilal. Ils déposaient plainte, le 31 octobre 2019, devant le procureur de la
république du tribunal de Nouakchott-Nord. Le parquet trainait le dossier, à la
mi-décembre, avant d'ordonner, à la police, de diligenter une enquête pour «
apologie de l’esclavage ». Les deux principaux mis en cause, Boubacar Camara et
Oumar Camara, se sentirent suffisamment forts, pour attaquer un attroupement
d'abolitionnistes, réunis devant le commissariat de Sebkha où la police
interrogeait quatre des plaignants.
Mais très vite, les
membres d'Ira-M rassemblés comprirent les intentions des assaillants et évitèrent
la provocation. Or, les deux chefs de l'organisation conservatrice,
s'adressèrent au procureur de la république ; auprès de lui, ils prétendirent
avoir essuyé la violence des 5 auteurs de la plainte, pourtant hors du lieu de
la rixe présumée. Aussitôt, fut déclenchée une procédure judiciaire de mise en
examen et d’emprisonnement immédiat des cinq victimes, dès lors accusées de
coups et blessures ; par une inversion dont les tribunaux de Mauritanie se
réservent le secret et l’usage établi, les plaignants se trouvèrent inculpés.
L’équilibre ainsi orchestré vise à intimider les partisans de l’émancipation et
décourager toute velléité de requérir le secours de la loi.
Il convient de le
souligner, le juge d'instruction Taleb Bouya Ould Ahmed, responsable du
tripatouillage, ne manifeste aucun scrupule à faire incarcérer un vieillard des
hommes innoncents et âgés, dont un de 78
ans, venu, de loin, chercher protection et équité ; le même magistrat usait de
ruse et de contrefaçon, déjà en juin 2016, contre les membres de Ira-M, lors de
l’affaire dite « Adabaye Bouamatou ». D’une aversion viscérale au mouvement
pour légalité des droits et des chances, Taleb Bouya Ould Ahmed représente la
face hideuse du chauvinisme qui avance sous le masque de la piété. Au-delà de
l’individu, l’appareil judiciaire de la Mauritanie abrite, en position de
commandement, un personnel de formation talibane, qui hérite de siècles de
suprématie.
Ira-M demande, au
Président de la république de se ressaisir, à temps en tirant la leçon des
échecs de ses prédécesseurs, face à l’endurance du mouvement abolitionniste.
Qui se met en travers d’une telle cause ou en contrarie la dynamique, y perd,
toujours. De surcroît, il risque d’introduire davantage de vulnérabilité dans
le capital de la paix civile. Il appartient, à Mohamed Ould Ghazouani, de
donner, aux mauritaniens d’en bas, la mesure de sa résolution à tourner la page
de l’impunité et de l’occultation. Liberté et cohésion sociale se nourrissent,
d’abord, de transparence tout comme l’autoritarisme et la discorde reposent sur
le tabou
Nouakchott 18 décembre
2019
La commission de
communication
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