Du 30 avril au 2 Mai 2018, le Comité pour l’élimination de la discrimination
raciale (CERD) a examiné le rapport de la Mauritanie au Palais de Wilson à
Genève. La journée du 30 avril était réservée spécifiquement à transmettre les questions,
doléances et inquiétudes de la société civile aux autorités Mauritaniennes
devant le comité. Le comité a vivement regretté l’absence d’un rapport présenté
par la Mauritanie depuis (9) neuf ans. Ce qui laisse entendre, le pouvoir
public Mauritanien accorde très peu d’intérêt aux victimes de toute forme de discrimination
dans le pays depuis en 2008.
Le comité a remercié et félicite la Mauritanie par un langage
diplomatique habituel d’avoir présenté un rapport en 2018, c’est le langage
diplomatique que les chargés de missions ne comprennent pas en partant crier « victoire,
on a été très bon » alors que c’est archifaux. Le rapporteur du comité n’a pas raté du tout l’état
Mauritanien, d’ailleurs, ce qui avait poussé la délégation mauritanienne a
demandé un temps supplémentaire pour répondre aux questions en suspendant la séance du 1 mai au 2 mai 2018.
L’expert Marc Bossuyt, a recommandé l’officialisation des langues
nationales (Poular, Soninké, Wolof) à la hauteur de l’arabe, car, la
marginalisation des minorités par une langue est une discrimination. Le groupe
Haratine est majoritaire dans le pays, mais, ils sont les grands discriminés en
même temps. Le taux de l’esclavage en Mauritanie est le plus élevé au monde.
Les pratiques de l’esclavage sont ancrées dans la tradition et culture des
Mauritaniens, il y a des esclaves noirs chez les blancs comme il y a des
esclaves noirs chez les noirs. 10 millions de dollars par an ne suffisent pas à
l’agence Tadamoun pour répondre aux besoins des déportés de retour et les
victimes de l’esclavage.
Le gouvernement Mauritanien a répondu, l’agence Tadamoun a reçu un
financement à la hauteur 122 millions de dollars, chaque ménage victime de l’esclavage
où un ancien déporté, a reçu une aide à la hauteur de 200 dollars par an, sans
compter la construction d’écoles, centres de santé, forage de puits, l’achat de
quelques vaches laitières, des charrettes « équipées d’un âne »,
bicyclettes, tricycles…etc…. C’était tellement maigre, surtout léger comme
bilan social, ça ne mérité absolument pas les félicitations de quiconque.
Pour le passif humanitaire, le gouvernement mauritanien défend qu’il
a été soldé définitivement, il n’y aura pas de jugement en grosso-modo selon les
réclamations des veuves et orphelins. Les cas suivants : Oumar SALL et
Mamadou SOW ont été cités par le comité, les familles n’ont aucune nouvelle sur
leur disparition forcée.
Le cas de Mohamed Cheikh Ould Moukheitir a été soumis également,
le gouvernement a répondu qu’il a commis un « crime », son affaire
est pendante devant la justice. Il est en détention administrative dans des très
bonnes conditions, reçoit la visite de ses parents et avocat. Nous avons
constaté, les représentants de l’état Mauritanien ne font aucune différence entre
un délit et un crime, on s’est étonné sur cette utilisation abusive du mot « crime » à la place d’un délit
devant le parterre international.
Le cas du colonel Oumar Ould Beibacar a été soulevé, au début de
la réponse du commissaire aux droits de l’homme et à l’action humanitaire, M.CHEIKH TOURAD OULD ABDEL MALICK dit que le colonel Ould Beibacar a commis un délit,
il est sous contrôle judiciaire mais à la fin de sa réponse, il l’accuse d’avoir
commis un « crime ». Toute la salle s’est regardée devant l’incohérence
de tels propos.
En conclusion : le comité prévient le gouvernement
Mauritanien, dans les prochains jours, il aura les recommandations finales,
certaines ont un effet immédiat et d’autres non. L’effet immédiat veut dire l’obligation
ou l’impératif nécessité à les appliquer.
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