By
Yassine Chamakh
Casablanca –
Utilisant Un langage rarement utilise entres les nations, certains des plus
proches alliés de Donald Trump ont attaqué Le Fond Monétaire International pour
le prêt qu’il a accordé a un pays qu’ils accuse de torture, de vol et
d'esclavage. Six des plus
proches républicains de Donald Trump au Congrès ont pris la mesure inhabituelle
d’ignorer la Maison-Blanche et le gouvernement pour condamner l'un des plus
proches alliés de Washington en Afrique.
Les membres
du Congrès ont écrit à Christine Lagarde, chef du FMI, et lui ont demandé de
mettre fin au financement de la République islamique de Mauritanie, pays situé
en Afrique de l'Ouest.
Finie la finesse
diplomatique, remplacée par une condamnation du président Mohamed Aziz qui
dépasse même les tweets de M. Trump, accusant la Mauritanie et son gouvernement
de vol, d'esclavage, de corruption et d'un "odieux bilan des droits de
l'homme".
La lettre datée
du 5 mars a été signée par une poignée de noms que vous ne connaissez peut-être
pas, mais ce sont des hommes qui ont soutenu Trump au début de son ascension,
et tous sont indispensables pour faire passer ses projets de loi au Congrès.
- Mark
Meadows de la Caroline du Nord est l'un des amis les plus proches du président
et préside le Freedom Caucus, un groupe de 40 politiciens dont le nombre de
votes est suffisant pour faire ou défaire la législation.
- Thomas
Garrett de Virginie est un ancien officier de l'armée et une étoile montante du
Parti républicain.
- Jeff Duncan
parmi les plus fervents partisans de M. Trump au Congrès et siège au Comité des
affaires étrangères, avec Lee Zeldin et Scott Perry, qui ont tous deux signé la
lettre.
- Gus
Bilirakis de Floride qui a l’habitude de critiquer les mauvais leaders, mais jamais
utilisant un tel langage.
Il est vrai
que M. Aziz dirige l'un des gouvernements les plus oppressifs du monde, mais
les États-Unis se lient d'amitié avec un certain nombre de mauvais pays, y
compris Djibouti, la Chine et l’Arabie Saoudite.
En général le
Congrès prend soin de laisser la politique étrangère à l'exécutif, sachant avec
quelle facilité un langage peut diplomatique de la Chambre des Représentants
peut nuire aux échanges commerciaux, la défense et la soi-disante "Guerre
contre le terrorisme".
Mais dans ce
qui a été surnommé le "Mémorandum Mauritanie", la Chambre semble
avoir averti M. Trump qu’elle va jouer un rôle plus agressif.
La Mauritanie couvre plus d'un million de
kilomètres carrés - principalement désertique - et arrive en tête de la liste
des pays qui comptent plus grand nombre d'esclaves par tête d’habitant.
Mais son
gouvernement est carrément contre des groupes comme Al-Qaïda, Al Shabaab et
Boko Haram, et permet aux troupes américaines libre règne pour les traquer sur
son territoire.
Le FMI a
récemment approuvé une ligne de crédit de 163 millions de dollars. Christine
Lagarde a tweeté que ce prêt améliorerait
le niveau de vie des Mauritaniens qui souffrent d'un niveau de pauvreté des
plus élevés même selon les normes africaines.
Mais la
lettre du Congrès prétend que cet argent va "alimenter les poches" du
président Aziz, qu'il accuse de "manipulations d’appel d’offres" dans
toutes les soumissions, de réception de pots de vin et de corruption.
"On
estime que jusqu'à 20% de la population de la Mauritanie est asservie, le taux
le plus élevé au monde", indique la lettre.
Aziz a
"refusé l'entrée à des groupes de défense des droits de l’homme, a employé
la torture et détenu des dirigeants de l'opposition sans motif".
Et la lettre
se termine par un appel à l'action. "Si le président Aziz continue de
promouvoir un environnement contraire aux normes internationales", alors
le patron du FMI devrait mettre fin au financement pour s'assurer que le FMI ne
devienne pas complice du régime Aziz.
À Paris, où
des milliers de Mauritaniens ont fui en exil, les manifestations sont
fréquentes en dehors de l'ambassade de leur pays. Il y a toujours Thomas N'diaye qui a longtemps appelé
le gouvernement français à sévir contre son ancienne colonie.
"Je
crois que cette lettre peut changer la donne dans notre lutte pour la
liberté", a-t-il déclaré.
"Nous
savons que l'armée américaine a besoin de la Mauritanie pour son travail contre
le terrorisme, mais cela donne-t-il au président Aziz le droit de terroriser
encore plus son propre peuple ? »
Le Congrès,
a-t-il dit, vient de découvrir la Mauritanie, "de la même façon dont il a
soudainement découvert l'apartheid dans les années 1980 après des décennies de
collusion avec le gouvernement blanc minoritaire. Nous sommes la capitale de
l'esclavage du monde et il est vrai que nos dirigeants s'enrichissent de prêts
et de l’aide destinée aux pauvres.
"L'Union
africaine ne fait rien à propos de milliers d’esclaves dans mon pays, la France
collabore avec le régime et les dirigeants américains nous regarde simplement comme
un pays qui coopère avec eus dans la
guerre contre les extrémistes. Ce mémo du Congrès pourrait changer cela. "
Peut-être que
M. N'diaye et ses exilés sont trop optimistes. Peut-être que le mémo de
Mauritanie est une tentative de hauts responsables républicains qui voulaient,
comme tous les politiciens, avoir leurs noms dans la presse et devant le
président.
Si beaucoup plus
de lettres similaires suivent, peut-être sur les tarifs chinois, les espions
russes, la menace de prendre des terres en Afrique du Sud sans compensation,
alors, peut-être pouvons-nous dire qu'il y a un nouveau climat d'action, un
Congrès prêt à forcer la main du Département d'Etat, de la Maison Blanche, et même
le FMI.
Ce qui aurait
commencé avec un endroit obscur comme la Mauritanie pourrait être une stratégie:
si l'attaque tournait mal, les retombées seraient autour d'un pays (la
Mauritanie) que la plupart des Américains ne pouvaient pas trouver sur la
carte.
Pour le
peuple mauritanien, rarement cite dans les dépêches, la lettre est un coup de
pouce dans leur long combat pour la démocratie, la liberté et la fin de
l'esclavage.
Et Christine
Lagarde devra peut-être repenser son prêt.
CAJ News Agency (Johannesburg) » 4 APRIL 2018
allafrica.com/stories/201804050220.html
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