« Selon les échanges que j’ai eus avec les hautes autorités politiques du pays, il y aura dans moins d’une semaine, une proposition de dialogue et de concertation par thématique »
Après les élections présidentielles de 2019, votre mouvement continue-t-il sur la même dynamique de contestation et de dénonciation des violations des droits de l’homme en Mauritanie ?
Biram Dah Abeid : Je vous remercie infiniment. En
effet , notre mouvement IRA -MAURITANIE est toujours animé des mêmes
objectifs et de manière inlassable, objectifs qui sont : la fin du
racisme domestique et d’ Etat, la fin de l’esclavage , la
rupture avec les violations de droits de l’homme et avec tous les
anachronismes, tous les restes de l’arbitraire au sein de
l’appareil d’Etat mauritanien. Donc nous restons sur cet objectif,
sur ce programme, sur cette ligne. Néanmoins, le pouvoir a
changé de fusil d’épaule. Comment le pouvoir a changé de fusil
d’épaule ? : Du temps d’Aziz c’était l’attaque frontale, la violente
physique morale politique et sociologique contre les défenseurs des
droits de l’homme que nous sommes, contre le parti Rag. Depuis
son arrivée au pouvoir, le président Mohamed Ould Cheikh El
Ghazouani a adopté une nouvelle approche dans ses rapports avec
nous. Il dit mettre fin aux campagnes de diabolisation
dont son prédécesseur faisait tous azimuts contre IRA
et contre le parti Rag. IRA n’est plus traitée dans le
discours officiel comme ennemi de la République, de l’islam, de la
nation, un valet des juifs et des impies,
comme 5eme colonne de l’occident. IRA et le parti Rag , leurs
dirigeants et leurs militants ne sont plus traités et
considérés comme des pyromanes , des racistes, des violents,
des criminels, dans le discours officiel .
Il l a été mis
fin aux arrestations, aux harcèlements, à la torture
des gens de IRA du moins jusqu’à présent, jusqu’à
preuve du contraire. Il a été mis fin à la privation de
IRA, du parti Rag, et de leurs militants de se réunir , du droit
de contact avec leurs partisans à Nouakchott et
à l’intérieur du pays. Comme vous le savez, nous étions
interdits de déplacement à l’intérieur du pays sous l’ancien régime,
sauf pendant les moments d’élections. Maintenant IRA et le
parti RAG se réunissent au grand jour , tiennent
leurs conférences de presse au grand jour où ils veulent et
quand il veulent ; ceci tranche beaucoup avec le temps de l’arbitraire ;
Et aussi nous sommes entrés dans une phase de règlement
des tares de la gouvernance démocratique et en concertation
avec le pouvoir. C’est pourquoi on a discuté avec le pouvoir et on a
réussi à obtenir le système déclaratif pour les associations. Désormais
il n’y aura plus d’organisations non reconnues dès que
cette loi qui a déjà passé par le parlement, entre en
vigueur. Avec la même démarche, on va apporter au
régime des partis politiques la même dose et le même apport
pour normalise la situation de tous les groupes et mouvements politiques
et des droits de l’homme. Donc cette phase va inaugurer le règlement et
la normalisation de la situation de tous les partis et mouvements qui étaient
interdits ou non autorisés ou non reconnus.
Le Rénovateur : Par rapport à ce que vous venez dire au sujet de cette reconnaissance dont vous vous réjouissez, est ce qu’on a espoir que bientôt IRA , Rag et toutes les autres organisations politiques , associations non reconnues pourront l’être très bientôt ?
Ah oui très bientôt, avec le système déclaratif qui a
été voté en faveur des associations, IRA, ne touche pas à ma
nationalité et toutes les autres associations des veuves, des
rescapés, d’orphelins vont profiter de cette reconnaissance de
fait et vivre désormais dans un cadre cadre légal. Et après cette
phase, on va attaquer une autre phase de discussions avec le
pouvoir sur le règlement de la situation des partis
politiques comme le Rag et le FPC et d’autres pour qu’ils
trouvent aussi dans cette nouvelle phase de gouvernance plus
démocratique, sous ce nouveau régime législatif, une nouvelle vie dans
l’apport militant et la compétition politique. Dans ce cadre de normalisation
de l’Etat de droit, notre situation qui n’est plus une situation de
confrontation physique et juridique avec le pouvoir. Le pouvoir
d’avant Ould Ghazouani était dans une logique de confrontation
physique et juridique avec nous, maintenant la situation tant vers
l’apaisement, la concertation et le respect réciproque. Avant on
n’avait pas le droit de se réunir, c’est la répression de
toutes les réunions, de toutes les manifestations, la tendance même à
éradiquer notre existence physique. Et maintenant ce n’est plus le cas.
Notre
confrontation avec le pouvoir en place, s’inscrit dans
une confrontation d’idées et de programme politique comme en toute
démocratie; Mais il faut dire que sur les questions de fond , le
pouvoir actuel n’a pas encore bougé sur les questions de
l’esclavage , du racisme domestique et d’Etat sur le passif
humanitaire , la situation des déportés au Sénégal, au Mali
, l’état de la diaspora mauritanienne constituée surtout
de negro-mauritaniens qui ont quitté la Mauritanie sous le poids
des pesanteurs, contraintes et menaces du racisme d’Etat
pendant les années de braise et d’exclusion. Ces situations
requièrent l’application des remèdes importants proposés dans notre
programme politique, dans notre projet de société pour la Mauritanie de
demain. Donc sur la question de la forme de la démocratie nous
sommes en train de normaliser nos relations avec le pouvoir
et ses rapports toutes les autres communautés politiques et des
droits de l’homme qui étaient en conflit avec le régime précédent
et dont les droits d’existence étaient mis en cause , de même
que leur sécurité.
Tout récemment certains milieux politiques ont prêté au Président Mohamed Ould Cheikh une offre de dialogue social au lieu d’un dialogue politique. Si oui, pensez vous que le jeu en vaut la chandelle ?
Ecoutez, une voix autorisée du pouvoir du
président Mohamed Ahmed Cheikh El Ghazouani a récusé ce
terme de dialogue social en se défendant que le régime en est l’instigateur de
cette formule. Néanmoins le président avait évoqué avec nous un
dialogue par thématique, une concertation thématique plutôt. Il
récuse le mot dialogue … Pour notre part , on n’y voit pas
d’inconvénients dès lors que toutes les thématiques
importantes et déterminantes soient inclues telle que la thématique
de l’unité nationale, à savoir l’esclavage et ses séquelles, la
cohabitation et le passif humanitaire y compris la question des déportations,
les disparitions forcées, les expropriations des biens notamment
terriens …
On peut néanmoins escompter de manière imminente
selon les échanges que j’ai eus avec les hautes autorités
politiques du pays qu’il y aura une proposition de dialogue et de
concertation par thématique qui inclut non seulement la gouvernance
démocratique : c’est a dire le recensement, la liste
électorale , le code électoral le découpage électoral , la
commission électorale nationale indépendante etc… Mais aussi
une autre thématique qui concerne l’unité nationale, la question des
passifs et actifs lourds, constitués des disparations forcées
, des déportations , des expropriations des terres, de la
problématiques des langues etc, il y aura aussi des
thématiques sur l’indépendance de la justice, sur l’environnement,
l’écologie , les industries extractives , les richesses du
pays , l’extraction et la distribution des richesses . Bientôt de manière
très imminente, dis- je, dans moins d’une semaine il y aura
le déclenchement d’une proposition en ce sens.
Le Rénovateur : Combien de fois aviez été reçu par le président de la République depuis son arrivée au pouvoir et sur quoi ont porté vos discutions
BDA : J’ai été reçu trois fois par le président
Mohamed Cheikh Ould Ghazouani. La première fois après son
installation, deux ou trois mois après son investiture je me
rappelle bien avoir fait une conférence de presse pour rendre compte aux
médias. Mais après cette rencontre, (le chat échaudé craint le
froid), j’ai cru déceler la continuité de la même gouvernance
arbitraire exclusionniste raciste, sectariste anti-droit de « l’hommiste
» et anti-démocratique. C’est pourquoi les 17 et 18
février 2020 à Genève lorsque je recevais le prix du courage de la
conférence de Genève sur les droits de l’homme et la démocratie, j’ai
attaqué de manière acerbe le pouvoir et son développement à mes
yeux qui représentaient un redéploiement du racisme d’Etat
qui se conjuguent avec l’apartheid. Après cette véhémente
sortie qui vient du cœur, sans calcul, le contact
a été renoué entre le Président de la République et moi. On s’est beaucoup
expliqué et le Président m’a démontré qu’il veut faire des pas en
avant concernant la déconstruction de l’arbitraire dans le domaine
démocratique. Evidemment, ma principale revendication n’est pas que le
président Ghazouani substitue mon projet de société au sien. Loin
s’en faut !
Ma
revendication majeure est que la compétition
démocratique entre nous et eux , entre nous en tant qu’opposition
de principe , opposition de programme à ce pouvoir soit
garantie pour que nous ayons aussi des partis et des
organisations reconnues qui peuvent competir légalement, mais aussi que
les institutions d’arbitrage de la démocratie soient
revues et refondées comme le recensement des populations, le
recensement électoral, le code électoral, la CENI, le conseil
constitutionnel le découpage électoral … Si on obtient
à refonder tous ces paliers sur lesquels se greffe
l’arbitraire démocratique, si on réussit à lessiver
tous ces niveaux de la chaine de l’arbitrage démocratique, pour en
faire de véritables institutions d’arbitrage, personnellement, je pense
que dans une compétition légale et démocratique, nous allons gagné
et nous allons prendre le pouvoir de manière démocratique par les urnes.
Donc c’est sur ces points que nous nous sommes
focalisés dans nos échanges et nos négociations avec le pouvoir au
lieu de se focaliser sur les questions des programmes politiques des uns ou des
autres. De toutes les façons notre programme et le leur sont
opposés et sommes sûrs que le notre aura la victoire si
on fait une compétition sur un terrain de neutralité
démocratique ouvert. En prenant l’exemple de
Mandela qui a exigé du pouvoir de l’Apartheid d’accepter
d’introduire un principe majeur : « un homme une voix », l’ANC
balaya le pouvoir ségrégationniste sans coup férir.
Le Rénovateur : Tout dernièrement vous avez qualifié de non événement la dissidence d’un groupe au sein de votre mouvement pourquoi une telle qualification ?
En vérité ça ne constitue pas un événement
au sein de IRA parce que vous pouvez bien vous rappeler en tant que
journaliste que le premier président du parti Rag a
fait défection avec son secrétaire général en 2014. Est- ce que
cela a diminué les forces d’IRA dans les compétitions démocratiques qui
ont suivi ? Plusieurs présidents, vice –présidents de IRA, dans
l’histoire militante de notre mouvement, ont fait défection et ont apporté de
l’eau au moulin de Aziz dans les temps forts de sa
compétition avec nous, de son acharnement contre nous. Vous pouvez
les compter ils sont plus de 4 ou 5. Est ce que
ça a diminué la force de IRA? Son rayonnement à
l’intérieur et à l’extérieur ? où jusqu’ en 2020 chaque année
IRA récolte un ou deux grands prix internationaux! et en 2019
la mouvance IRA/RAG a battu toutes les coalitions des partis dans la
consultation électorale présidentielle.
Imaginez-vous
le parti Tawassoul, un parti d’envergure au parlement avec toute son audience
nationale et internationale. Vous savez que le candidat du
partit RAG et de IRA ont battu à plate couture tous les
candidats des différentes coalitions de l’opposition et mis en échec le
candidat du pouvoir!!! Des coalitions qui sont soutenues par les plus grands
argentiers du pays, par tous les mouvements de gauche, les mouvements
identitaires ou de revendications citoyennes comme, Elhor, Flam,
Touche-Pas-Ma-Nationnalite, le Manifeste Hratin, les grands partis politiques
historiques: Rfd, Ufp, App, Ajd-Mr, toutes ces grandes coalitions ont été
dépassées et parfois de très loin par la force charismatique, populaire et
organisationnelle de Ira-Rag! Donc il est ridicule que nous nous attardions à
répondre à de petites manigances insignifiantes d’un argentier ivre de de soif
du pouvoir et de maladresses juvéniles mortelles. Est ce que les tâtonnements
amateurs de Bouamatou peuvent constituer un événement plus que les coups
fourrés de son cousin Aziz ?quand les départs de IRA se comptent
par dizaines, de grands dirigeants ? C’est moins et plus maigre que
du déjà vu , c’est un non événement.
Aujourd’hui est-ce vous pensez que la bipolarisation politique, c'est-à-dire le pouvoir contre l’opposition, l’opposition contre le pouvoir, s’est effritée depuis l’arrivée du président Ghazouani ?
BDA : Moi je considère que c’est une veillée
d’arme. Je pense qu’il y a partis d’opposition et partis
d’opposition donc les oppositions ne sont pas les mêmes; Il y a des
partis qui étaient d’opposition mais opposition par rapport à
quoi ? Beaucoup de partis d’oppositions ne sont pas des
’oppositions de programme politique. J’avais toujours dit que la majeure
parti des formations d’opposition sont des cousins germains du
parti au pouvoir parce que leur opposition est une opposition dans le
système mais ce n’est pas une opposition contre et en dehors du système. Nous
et peut être un autre courant, nous sommes une opposition contre le
système et en dehors du système. Mais la majorité des partis d’opposition
épousent les mêmes principes, les mêmes dogmes que le système.
Par exemple cette opposition qui n’est pas contre
l’esclavage, qui ne sent pas qu’il y a du racisme en Mauritanie,
une opposition qui s’émeut de l’incinération des livres comme s’en émeut
le pouvoir. Une opposition qui considère le discours anti-esclavagiste et le
discours anti-raciste comme un appel a la guerre comme un appel au
racisme comme de l’extrémisme gratuit. Donc cette dernière opposition qui
est cousine germine du pouvoir elle s’est effritée bien sûr parce
qu’elle ne dira pas mieux que ce que dira Ould Gazouwani et les gens qui
sont avec lui. C’est pourquoi elle n’est plus une opposition. Mais notre
opposition à nous et l’opposition de notre courant sont des oppositions de
principe, d’idées, de programme, de visions opposées au pouvoir en
place. Je considère que nous sommes dans une veillée d’armes, dans
une période de concertation et d’accord sur les questions de la démocratie et
de la forme de la démocratie. Nous nous concertons avec le
pouvoir, sur les outils l’arbitrage démocratique. Mais quand on revient
aux questions de fond, il y aura une confrontation politique entre nous
et le pouvoir en place, parce que nous sommes pas d’accord sur les questions de
fond.
Vous pensez qu’aujourd’hui comme vous venez de le dire le pouvoir ne s’est pas encore réellement attaqué a ces questions de fond l’esclavage, avec tout l’arsenal juridique qui est mis en place, le racisme, les inégalités dans l’emploi, les disparités sociales ….toutes ces questions demeurent entières ?
BDA : Toutes ces questions de fond comme la
question de l’esclavage et de ses séquelles, la question du racisme et du
passif humanitaire, la question des disparités sociales, la question de
l’injustice sociale, la question de l’exclusion économique, l’exclusion
de l’emploi. Ces questions restent en l’Etat sauf de légères avancées
dans la question de l’emploi des jeunes déshérités qui commencent à
bouger. D’ailleurs avec nos incessantes demandes et propositions et nos
incessants appels et tentatives d’avancer. Sur ce point, il y a de
légères avancée sur la question de l’emploi des jeunes des communautés
exclues mais toutes les autres grandes questions restent en l’Etat .Je pense
que le pouvoir ne s’est pas encore attaqué à ça et je doute que le pouvoir
va exceller dans le règlement de ces questions. Mais le fait d’ouvrir le champ
de la compétition démocratique nous permettra de prendre le pouvoir et de les
régler.
Rénovateur : une certaines opinion dit que ces derniers temps vous n’êtes pas trop loquace vous ne parlez pas beaucoup, vous ne voyagez pas beaucoup, qu’en est-il ?
BDA : C’est vrai que je ne voyage pas beaucoup notamment à cause du covid 19 et la difficulté des déplacements des voyages internationaux, la fermeture des aéroports internationaux. Mais ce qui est en jeu maintenant est une situation qui requiert de l’avancement sur le chantier de la reconstruction de la confiance entre les partis, entre les différents segments politiques du pays qu’ils soient celui du pouvoir ou celui de l’opposition et je pense qu’à notre niveau, nous sommes en perpétuelles échanges et discussions avec les autorités du pays. Donc nous devrions être ici dans le pays pour suivre et pour pousser les choses à l’avant par notre présence, par nos interventions par les discussions que nous animions avec les autres, Euh, je pense aussi que cette période est une période d’expérimentation d’une autre posture qui n’est pas la posture de confrontation systématique avec le pouvoir pendant la décennie passée. IRA et RAG et nous-mêmes, avons excellé dans la confrontation systématique avec le pouvoir jusqu’à ce que les mauvaises langues disaient : « les gens de IRA ne peuvent être utiles que dans le domaine de la confrontation. » Dans le cadre de l’apaisement ils n’ont pas d’idées ils sont limités. Des mauvaises langues, c’est- à- dire toutes ces personnes qui sont en échec toujours dans leur vie et qui sont incapables de créer eux- mêmes autour d’eux une existence politique, une existence publique réelle et qui s’adonnent aux ragots et aux médisances, aux critiques, ils ont déjà avancé a plusieurs reprises cette critique. Et Bien, nous, nous sommes capables de bien vivre et de bien tiré notre épingle du jeu dans toutes les postures que ce soit dans la posture de la confrontation parce que nous somme courageux, nous sommes déterminés et nous sommes animés de l’esprit de sacrifice nécessaire. Nous pouvons aussi tirer notre épingle du jeu dans les situations d’apaisement et de dialogue, parce que nous sommes intelligents parce que nous sommes subtiles, nous avons les idées, l’esprit de création et l’esprit de proposition.
Le Rénovateur : Autrement c’est un changement de stratégie ?
BDA : C’est un changement de stratégie face aux
stratégies du pouvoir. Nous ne pouvons pas rester dans le carreau,
le pouvoir ne peut pas être subtil et élégant devant une opinion publique
nationale et internationale, et nous, nous restons, et nous démontrons
notre idiotie et notre manque de créativité ! Il faut à chaque
situation, sa réponse qui lui est conforme.
Si vous avez à comparer Ghazouani et Aziz, quels sont les critères sur lesquels vous allez vous fonder pour établir cette comparaison
Je pense que Aziz était un dictateur il ne
donne le pouvoir ni a la police ni aux juges ni aux ministres
ni aux directeurs des sociétés d’Etat, il intervenait dans tout,
décidait de tout à tous les échelons ; je pense que
Ghazouani est tout a fait le contraire. Il laisse à tout un chacun
dans chaque secteur, qu’il soit ministre ou autre fonctionnaire, il leurs
laisse la liberté de gérer, de décider et d’agir. Et c’est
la une différence fondamentale. L’autre différence est qu’Aziz
utilisait dans sa gestion quotidienne le principe que celui
qui n’est pas soumis à moi est contre moi et je suis contre lui ;
je vais le charger et l’enfoncer. C’est pourquoi Aziz passait
tout son temps à charger tout le monde, à mettre les bâtons dans
les roues pour tout le monde. Il se créait des ennemis partout
; il ne peut pas souffrir qu’il a un adversaire et que cet
adversaire n’est pas un ennemi. Aziz ne peut pas souffrir ça, il ne
peut pas supporter ça. Contrairement à Aziz, Ghazouani pense que
ses adversaires ne sont pas ses ennemis. Il pense que ses adversaires
politiques n’ont aucun problème personnel contre lui et il n’a aucun problème
personnel contre eux, Il n’a pas à se venger d’eux…
Propos recueillis par Hawa Oumar Dém et CTD
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