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dimanche 2 décembre 2012

Les réformes du Système éducatif Mauritanien


De l’indépendance à nos jours, la Mauritanie aura connu cinq reformes du système. Adapter l’enseignement à son espace socio-culturel était souvent la raison évoquée. Le problème du statut à accorder aux langues que compte la Mauritanie est récurrent depuis l’indépendance du pays. En raison de son caractère sensible et délicat aucun des gouvernements qui se sont succédé n’a voulu ou pu le trancher. C’est ainsi que les réformes en reflètent le tâtonnement.
En 1959 à la veille des indépendances la première réforme a été adoptée et porte le nom de réajustement pour une mise en conformité du système éducatif avec les dispositions de la Constitution qui confère à l’arabe le statut de langue national.
En 1967 on procède à l’instauration du bilinguisme « comme un moyen efficace de favoriser la cohabitation ». L’enseignement fondamental comporte une année obligatoire pour tous les mauritaniens ; une année d’initiation exclusivement en arabe.
En 1973 avec la montée du sentiment nationaliste les dirigeants mauritaniens décident d’instaurer l’unilinguisme arabe. Cette réforme qui « s'inscrit clairement dans un rapport conflictuel langue arabe = authenticité culturelle versus langue française = aliénation culturelle »[1], vise à arabiser en profondeur le système éducatif et la société mauritanienne toute entière.
Pour apaiser les tensions et mettre en conformité le système éducatif avec la politique en vigueur, la réforme de 1979 a été adoptée.
Il était prévu de transcrire les langues nationales en caractère latin pour permettre de les enseigner et à terme leur donner des débouchés au même titre que la langue arabe.
Constatant vingt ans de fracture entre les communautés mauritaniennes, les autorités adoptent la réforme de 1999 qui réintroduit le bilinguisme.
Cette réforme poursuivait, selon ses initiateurs un double objectif. D’abord l’unification de la nation et l’ouverture au monde. L’enseignement des matières scientifiques se fait en français tandis que les matières dites culturelles (Philosophie, histoire, instruction civique, morale et religieuse, droit), se fait en arabe. Cette réforme prévoit la création d’un département à l’université de Nouakchott destiné aux langues nationales. L’anglais est introduit à partir de la première année du secondaire. Cette réforme qui vise à trouver un équilibre afin de satisfaire les différentes composantes du pays ne rencontre pas non plus une adhésion effective.

Pour que le projet éducatif mauritanien soit à la hauteur des aspirations et des nouvelles exigences, il importe qu’il soit basé sur trois piliers essentiels : L’égal accès à l’éducation de toutes les composantes du pays, La liberté de choix de l’éducation et L’instauration d’un véritable pluralisme éducatif.
BA Youssouf
Compte rendu de l’équipe du flere.fr

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