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mardi 19 août 2025

Esclavage en Afrique: La participation des féodalités africaines est incontestable !


« Bonsoir Diko. En Afrique, pour de multiples raisons, les gens ne lisent pas beaucoup ou disposent de peu de documents scientifiques sérieux. Je t'envoie des documents que je vais brièvement commenter. Ceux qui disent que les féodalités africaines n'étaient pas impliquées dans l'esclavage (arabo-musulman) depuis le VIIe siècle jusqu'au XXe, font du négationnisme ou du révisionnisme. De même, à des degrés divers, concernant les déportations européennes, l'écrasante majorité des chefferies ont été corrompues par les cadeaux offerts par les Européens, soit pour s'installer sur les côtes, soit pour prendre les voies fluviales et s'introduire dans le pays profond à travers leurs alliés... Les Portugais arrivés les premiers dès la moitié du XVe siècle, ont commencé à donner des cadeaux aux rois pour les corrompre et des armes pour déstabiliser leurs adversaires et en faire de futurs vassaux et esclaves... Les Français installés à Saint-Louis en 1659, ont aussitôt commencé le commerce des esclaves sur la côte sénégambienne... A partir de 1666 ils commencèrent à remonter le fleuve et à payer des redevances et des cadeaux aux souverains et chefs locaux... Mais dès qu'ils s'installent durablement (comme à Bakel), ils cherchent querelle aux chefs en s'imposant par la force. Mais à partir du Second Empire ils ne veulent même "plus payer les coutumes aux sauvages" (droits de passage et cadeaux). On trouvera des détails dans mon ouvrage " Mouhamadou Lamine Darame".

Il y a des passages au début de mon ouvrage où les Français achetaient l'amitié des chefs en payant des droits de passage sur le fleuve... À la fin de l'ouvrage tu verras comment ils intimidaient, enlevaient les enfants des fils de chefs pour les envoyer à leur école (chefs soumis ou vaincus). Il faut comprendre que les Européens sont venus s'installer sur les côtes à partir de 1444. Dès lors, on avait deux espaces de prélèvement d'esclaves : la moitié Nord du Continent (du Sahel jusqu'en Somalie) et sur les côtes (des côtes mauritaniennes jusqu'à la mer Rouge). Le Congo a la spécificité d'être la première à être démantelé et la dernière à continuer à être massivement attaqué au XIXe siècle par les esclavagistes.

Dans l’ouvrage de Claude Meillassoux, beaucoup de sociétés africaines font face aux deux systèmes esclavagistes... Les meilleurs spécialistes sont dans la bibliographie. En particulier Denise Bouche qui a écrit sur les "villages de liberté ". Elle montre comment les Français tout en ayant voté des lois d'abolition en 1848, ne veulent pas les appliquer ou faire voter de nouvelles lois pour l'Afrique noire (lois 1901-1903 et 1905 non appliquées). Ils louvoient avec les esclavagistes qui envoient des caravanes en Afrique du nord ; ils veulent seulement en empêcher ces flux de caravanes d'esclaves ; ils essaient d'attirer les esclaves dans leur "enclaves" (escales) tout en ne voulant pas mécontenter les féodaux (mais ils avaient besoin de main d'œuvre). Ainsi, les rois ou chefs de village qui acceptent de collaborer avec eux sont promus à des postes de chefs de cantons (début du XXe jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale). Les féodaux mécontents ont mobilisé leurs marabouts pour propager l'idée que tout esclave qui se rend dans les refuges du Blanc ira en enfer car il n'est pas libéré selon les lois de l'islam... (Denise Bouche " 1968 "Les villages de liberté en Afrique noir française, Paris, Mouton). Les Français ont continué eux-mêmes à pratiquer les travaux forcés jusqu’en 1946 (Loi Houphouet  Boigny) malgré les nombreuses injonctions de la Société des Nations (SDN).

L’ouvrage de Renault et Daget est l'un des meilleurs qui montre les parts de responsabilité des féodalités africaines et des marchands esclavagistes européens sur les côtes (et la pénétration de leur "commerce" par les cours d'eau du Golfe de Guinée). On achète les places des comptoirs, on couvre le roi de cadeaux (toujours ces marchandises européennes comme leurres). On lui vend des armes et il se lance à la recherche de ses congénères d'autres sociétés, voisines ou lointaines...

Dans cet ouvrage les Portugais débarquent en 1444 sur les côtes de l'actuel Mauritanie. Mais à la fin du XVe siècle, ils ont déjà démoli le Grand Congo d' Alfonse 1er malgré sa conversion et son attitude, conciliante. Ils remontent vers la Sénégambie pour démolir le Grand Jolof en détachant ses royaumes vassaux à qui ils offrent des cadeaux et vendent des armes... C'est l'explosion du Grand Jolof sous la pression des esclavagistes portugais. Diviser pour mieux régner, car la résistance des grands ensembles pourrait coûter cher à l'envahisseur. Mieux vaut diviser d'abord avant de s'attaquer à ceux qui résistent, mais qui sont déjà isolés...

La participation des féodalités africaines est incontestable ! Par exemple, que ceux qui disent que les rois du Fouta n'ont pas collaboré avec les colons m'expliquent pourquoi et comment le lieutenant colonel Henri Frey a pu avoir 2000 cavaliers d'Abdoul Boubacar roi du Fouta pour aller l'aider à brûler les villages du Gidimaxa qui ont aidé Mouhamadou Lamine lors du siège de Bakel en avril 1886 ? Partout il y a eu des résistances farouches certes, mais aussi des alliances coupables, des vassalisations et des soumissions honteuses. C'est à nous de lire toutes ces pages sombres et claires  de notre histoire en toute objectivité selon les contextes et les périodes.

Dogo Diawara, l'un des plus grands traditionalistes des Soinkés du Gajaaga décrit un exemple de collaboration et de soumission sournoises des féodaux : "Le roi de Tiyabou s'est déplacé en personne pour aller dire au commandant de cercle à Bakel : "Tu es mon camarade, je viens t'informer qu'un marabout du nom de Mamadou Lamine Darame du village de Gounjourou s'apprête à soulever le peuple et à provoquer des troubles dans le pays. Mais le Commandant du fort, le Capitaine Lefranc, était déjà au courant... car son chef hiérarchique le lieutenant Colonel Henri Frey avait reçu des garanties à Gounjourou auprès du marabout qui lui avait déjà promis qu'il ne s'attaquerait pas aux Français). On était en août 1885... Juste au retour de la Mecque du marabout soninké en juillet. Dogo Diawara précise : Le "Tunka" (roi) de Tiyabou disait à qui voulait l'entendre : "Nous avons essuyé un premier problème de Sikhou (maraboput) nous ne voulons plus d'un second Sikhou". Il avait été échaudé par le soulèvement généré par un premier marabout, en l'occurrence El-Hadj Omar, qui avait ébranlé les pouvoirs locaux des Soninkés et des Bambaras..." On comprend pourqupoi pratiquement, tous les souverains du fleuve avaient déjà en juillet 1885, signé un pacte de protectorat avec les colons français...(.....) »

Docteur Yaya SY Anthropologue et Professeur d'Histoire.

Quelques Images de l'auteur 





mardi 12 août 2025

M. Dicko ! Le combat contre l'esclavage est une lutte pour la dignité et la justice/ Dr Yaya Sy


Merci M. Dicko ! Le combat contre l'esclavage est une lutte pour la dignité et la justice, c'est un combat pour tous les hommes et toutes les femmes sur cette terre. Il ne vise  pas une ethnie, une famille, un individu. Il concerne l'histoire de l'humanité et tous les systèmes de domination érigés à travers cette histoire générale. Le système féodal liée au contrôle de la terre est un système né après la période des chasseurs cueilleurs. C'est un système de domination de ceux qui contrôlent la terre et l'outil de production agricole. Il engendre un système de hiérarchisation que les féodaux qui le contrôlent pensent qu'il sera éternel...

 Aucun système social n'est éternel... Continuons tranquillement notre combat pour l'égalité citoyenne, la dignité humaine et le respect pour tous et toutes. Pour ce qui concerne l'esclavage apporté par les Arabo-musulmans, il a commencé par la force des armes en l'an 652 avec la défaite des Africains du royaume de Méroé. Il s'est étendu à toute l'Afrique du Nord au Sud. Ce sont les Arabo-musulmans qui ont créé les marchés d'esclaves en impliquant des pouvoirs locaux (en leur offrant l'islam comme arme de légitimation du crime contre les autres Africains qualifiés de païens).

 La responsabilité des féodalités africaines est largement engagée, mais elles étaient vassalisées... C'est comme avec l'Europe, quand les premiers Portugais sont venus, ils ont immédiatement attaqué des villages pour prélever des esclaves. Cela a duré deux ans (1444-1446). La résistance des peuples a été tellement forte qu'un jeune Africain fils de chef de tribu déporté au Portugal leur a proposé d'armer les chefs de tribus pour faire la guerre aux autres tribus afin d'en faire des esclaves (il faut lire mon ouvrage "Légitimations de l'esclavage").

La responsabilité de l'esclavage est certes partagée, mais la plus grande part en incombe à ceux qui sont venus de l'extérieur pour dominer et déporter les Africains loin de leurs pays...

Docteur Yaya SY Anthropologue et Professeur d'histoire (ouvrage de référence ; "Les légitimations de l'esclavage et de la colonisation des Nègres" (Nègres en majuscule).

On vous conseille à lire les ouvrages suivants :

Mouhamadou Lamine Darame. Entre jihad et résistance anticoloniale par le Dr Yaya Sy : Lien : https://www.editions-harmattan.fr/catalogue/livre/mouhamadou-lamine-darame/34261?srsltid=AfmBOoorZRbJCwD-zhmc57HkggiXqYsh6K3fuRmEOWXx6Rfj7TvcHIeR

Anthropologie de l'esclavage. Le ventre de fer et d'argent par Claude Meillassoux : lien : https://www.fnac.com/a209725/Claude-Meillassoux-Anthropologie-de-l-esclavage

Les Traites négrières en Afrique. François Renault (Auteur)Serge Daget (Auteur)Paru en avril 1992 : Lien : https://www.fnac.com/a233413/Serge-Daget-Les-Traites-negrieres-en-Afrique

dimanche 13 juillet 2025

Mauritanie-Sénégal : Esclavage, racisme et raison d’Etat


مبادرة
إنبعـــاث الحــــركة االنعتـــــــاقية

INITIATIVE DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE

IRA RÉCÉPISSÉ N° FA 010000102912202100001

Mauritanie-Sénégal : Esclavage, racisme et raison d’Etat

Nouakchott, 12/07/2025

Le mercredi 9 juillet 2025, le président Biram Ould Dah Abeid s’apprêtait à prendre son vol Dakar -Nouakchott lorsqu’un appel de la Police de surveillance du territoire du Sénégal (DST) lui signifie sa convocation, au bureau du ministre de l’Intérieur, le vendredi 11 juillet, à 10h. Aussitôt, le député Mauritanien quitte son domicile à Rufisque pour se rendre au rendez-vous, dans le Médina. Il réclame un report de la rencontre, ayant prévu des rencontres importantes à Nouakchott, au cours de la semaine.

1. Le commissaire Diallo, chargé de lui notifier la directive lui précise, très courtoisement, que son Excellence le ministre de l’intérieur, le Général Jean-Baptiste Tine, tient absolument à le recevoir, au jour dit ; l’émissaire ajoute qu’un collègue du président Abeid, au sein de la coalition de l’Opposition mauritanienne anti-système, en l’occurrence Samba Thiam, leader des Forces progressistes du changement (Fpc)), est sollicité, lui aussi, dans le même cadre et à titre équivalent.

2. Samba Thiam, informé, décline l’offre mais le récipiendaire du Prix Onu des Droits de l’Homme, Biram Ould Dah Abeid, est prié de le rassurer, afin de le mieux convaincre de déférer à l’invitation. Le Président des Fpc avait réaffirmé son refus catégorique. Alors, le leader anti-esclavagiste vient, seul, à la rencontre du ministre de l’Intérieur le général Tine qu’accompagnaient le Directeur général de la police du Sénégal (DGPN) et le Directeur général de la police de surveillance du territoire du Sénégal (DST).

3. Passé l’accueil jovial et hospitalier, digne de la légendaire Téranga, le ministre informe, le numéro 1 de l’opposition mauritanienne, que les autorités de Nouakchott se plaignent de la violence d’un discours récemment contre elles tenu, par lui, durant son séjour au Sénégal. Surpris et perplexe, le député et président de l’Ira, demande si ses interlocuteurs disposent de l’oraison incriminée ; la réponse sera négative. Immédiatement, l’élu argumente que le seul délit à lui imputable sur le sol du pays d’accueil consiste à inscrire, dans le cursus de l’école séculière du Sénégal, un enfant libéré de l’esclavage par ascendance. Au terme d’années d’effort et d’endurance, le jeune Yarg vient de décrocher le baccalauréat de l’enseignement général, à Dakar. Le symbole de sa réussite alimente la Une des journaux et réseaux sociaux en Mauritanie et ailleurs.

4. Biram Ould Dah Abeid sort de l’entrevue avec le ministre, après lui avoir rappelé sa réticence constante à interférer dans la politique intérieure du Sénégal ou émettre des critiques aux dépens de la relation libérale entre les deux pays. Le parlementaire réitéra que les institutions actuelles de la Mauritanie peuvent lever son immunité et le faire juger au grief de n’importe quelle infraction. En conséquence, elles devraient s’abstenir de requérir le concours actif du Sénégal. 

Le président Biram Ould Dah Abeid a exprimé, sa disponibilité et celle de toute sa famille, à quitter le Sénégal, si le pouvoir exécutif ou l’une des instances judiciaires lui signifient l’injonction. La terre de Dieu est vaste. Quant au gouvernement mauritanien, aucune crainte légitime ne le fonde à persécuter, de surcroît à l’étranger, un adversaire non-violent, a fortiori exclu de l’usage des armes, dès sa naissance. Après la série des séquestrations, condamnations, emprisonnements et chantage stériles dont a été victime Biram Ould Dah Abeid, le régime agonisant des inégalités génétiques gagnerait à questionner l’efficience de ses méthodes de dissuasion. Qu’il incline ou non à se réformer, sa fin est programmée, irrésistible, peu importe la manière.

La commission de communication

dimanche 29 septembre 2024

LUTTE CONTRE L'ESCLAVAGE EN MAURITANIE : ENTRE LÉGISLATION ET RÉALITÉ SOCIALE.


Introduction : Un combat juridique sans fin ?

La question de l’esclavage en Mauritanie persiste comme une tragédie silencieuse, un fléau enraciné dans les structures sociales, malgré des décennies d’efforts législatifs pour l’éradiquer. Depuis l’indépendance de la Mauritanie en 1960, plusieurs lois ont été adoptées pour criminaliser cette pratique, mais la réalité sur le terrain demeure alarmante. Dans notre rapport de 2016 intitulé La tragédie muette de l’esclavage en Mauritanie,nous avions souligné l’inefficacité de la mise en application des lois et les obstacles systémiques qui perpétuent cette injustice. Aujourd'hui, en 2024, bien que les instances internationales comme l'ONU continuent d’exercer une pression diplomatique sur Nouakchott, peu de progrès tangibles ont été réalisés.

La récente décision du gouvernement mauritanien de convoquer le Parlement pour légiférer sur la création d’un tribunal spécialisé dans la lutte contre l’esclavage et la traite des personnes soulève des interrogations. Pourquoi persister à légiférer sur une question pour laquelle il existe déjà des lois claires et explicites ? Pourquoi ces lois sont-elles si souvent contournées ou ignorées ? Ce questionnement met en lumière une contradiction fondamentale dans la lutte contre l’esclavage en Mauritanie : la prolifération des lois face à une application presque inexistante. Nous examinerons ici les différentes dimensions de cette problématique, à la lumière des rapports récents de l’ONU et des constatations antérieures.

1-Légiférer encore : une réponse inefficace à un problème persistant

L’adoption de nouvelles lois et la création d’institutions spécifiques, telles que le tribunal spécialisé proposé, peuvent sembler être une réponse gouvernementale proactive. Cependant, cette multiplication législative trahit en réalité l’incapacité de l’État à appliquer les lois existantes. Déjà en 2007, une loi criminalisait officiellement l’esclavage, et en 2015, elle a été renforcée par un autre texte qui reconnaissait l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Pourtant, ces efforts législatifs n’ont pas eu l’impact escompté. Le problème n’est donc pas tant l’absence de lois, mais plutôt l’absence d’une réelle volonté politique pour les appliquer.

Dans notre  rapport de 2016, nous avions identifié plusieurs obstacles majeurs à cette application : une structure judiciaire dysfonctionnelle, des pressions exercées par les élites esclavagistes, et une corruption rampante qui affaiblit toute tentative de justice. Ces mêmes constats sont réaffirmés dans le rapport récent de l’expert de l’ONU, Tomoya Obokata, qui souligne que les mécanismes judiciaires sont largement insuffisants et que les poursuites pour crimes liés à l’esclavage sont rares et mal menées. Par ailleurs, l’influence des élites arabo-berbères, historiquement liées aux pratiques esclavagistes, continue de jouer un rôle déterminant dans le blocage de toute avancée concrète.

Ce tableau sombre amène une question fondamentale : pourquoi réinventer des lois alors que le problème réside dans leur application ? Il est impératif de recentrer les efforts sur l’exécution rigoureuse des textes existants, et non sur la création de nouvelles structures superficielles. Les tentatives répétées de légiférer semblent être davantage un exercice symbolique de communication politique qu'une véritable volonté de transformation sociale.

2-Discriminations structurelles et marginalisation des Haratines

L’une des causes profondes de la persistance de l’esclavage en Mauritanie est la structure même de la société, marquée par des discriminations systémiques. Les Haratines, descendants d’esclaves, continuent d’être marginalisés, aussi bien économiquement que socialement. Dans les régions rurales,les pratiques esclavagistes perdurent souvent sous des formes dites "modernes", telles que le travail forcé ou la servitude héréditaire transmise de génération en génération par ascendance. Ces formes, moins visibles mais tout aussi cruelles, échappent souvent aux contrôles étatiques et judiciaires, en partie à cause de l’isolement géographique et de l’impunité.

Le rapport de l’ONU de 2023 met en lumière cette exclusion persistante des Haratines, non seulement de l’éducation et de l’emploi, mais aussi des structures politiques qui définissent leur avenir. L’absence de mesures d’accompagnement après la libération des esclaves, comme l’accès à des ressources économiques ou des formations professionnelles, empêche toute véritable intégration sociale. Comme nous l'avions indiqué dans La tragédie muette de l’esclavage en Mauritanie, la libération sans soutien économique condamne ces anciens esclaves à la précarité et, dans certains cas, à retourner dans des conditions d’exploitation faute d’alternatives.

L’un des moyens de briser ce cycle réside dans la mise en place de programmes spécifiques d’insertion sociale et économique, couplés à une éducation massive visant à transformer les mentalités. Car c’est bien là que se situe le nœud du problème : tant que les perceptions sociales de l’esclavage ne changent pas, les lois, aussi bien rédigées soient-elles, n’auront que peu d’effet sur le terrain.

3- Le défi de l'application des lois existantes

Face à cette situation, l’adoption de nouvelles lois ne semble guère être la solution. Ce n’est pas un déficit législatif qui paralyse la lutte contre l’esclavage en Mauritanie, mais plutôt une carence dans l’application des lois existantes. À chaque nouvelle loi votée, les attentes internationales grandissent, mais elles sont systématiquement déçues par l’incapacité de l’État à traduire les principes légaux en actes concrets.

Comme nous l'avions mentionné dans notre  rapport de 2016, il est crucial de renforcer l’indépendance du système judiciaire pour garantir une application impartiale des lois. Cependant, en l’absence d’une réforme en profondeur des institutions judiciaires, notamment en limitant les influences extérieures et la corruption, il est illusoire de penser que la législation seule suffira à transformer la situation. Les discriminations systémiques à l'encontre des Haratines, des noirs africains, et d'autres groupes ethniques sont profondément enracinées et continuent de freiner tout véritable progrès. La société mauritanienne reste figée dans une hiérarchie sociale qui, implicitement, valide l'existence de l'esclavage ou de pratiques y ressemblant.

4- La nécessité d’une transformation sociale et institutionnelle

L'éradication de l'esclavage en Mauritanie nécessite une transformation structurelle profonde des institutions politiques et sociales. Tant que les élites arabo-berbères, historiquement impliquées dans l'esclavagisme, conserveront leur contrôle sur les centres de pouvoir, il sera difficile d'appliquer les lois de manière juste. En l'absence d'une volonté politique claire pour affronter ce problème, l'impunité persiste, affaiblissant ainsi les efforts internationaux. Au-delà des réformes législatives, il est crucial de mobiliser la société civile et de transformer les mentalités par des campagnes massives d'éducation et de sensibilisation. Cette abolition doit devenir une priorité nationale, non seulement pour le gouvernement, mais pour l'ensemble de la société.

Parallèlement, des initiatives diplomatiques, telles que les 210 millions d'euros accordés par l'Union européenne à la Mauritanie pour lutter contre l'immigration subsaharienne, soulèvent des interrogations. Ces fonds, destinés à prévenir le transit de migrants vers l'Europe, rappellent des accords similaires avec des régimes comme celui de Mouammar Kadhafi en Libye. Cependant, l'absence de mécanismes de contrôle impliquant la société civile sur l'utilisation de ces fonds pose problème, car cela pourrait détourner l'attention des enjeux humanitaires, notamment l'esclavage, en les transformant en simples outils de levée de fonds. Il est donc crucial de garantir que ces financements ne deviennent pas un "business" diplomatique, mais qu'ils soutiennent véritablement des initiatives respectueuses des droits humains.

Conclusion : Une réforme législative insuffisante sans transformation sociale

En conclusion, la lutte contre l’esclavage en Mauritanie doit aller au-delà des lois et des textes juridiques. Elle requiert une transformation radicale des institutions, des mentalités, et de la société dans son ensemble. Les efforts législatifs resteront vains tant que l’État ne s'engage pas pleinement à garantir une justice équitable pour tous, sans distinction d’origine sociale ou ethnique. Il est temps que la Mauritanie cesse de légiférer sans agir et que la communauté internationale redouble d’efforts pour soutenir une réforme institutionnelle profonde.

Il ne s'agit pas seulement de criminaliser l’esclavage sur le papier, mais de créer les conditions politiques, sociales, et économiques nécessaires pour que chaque citoyen mauritanien, quelles que soient ses origines, puisse vivre dans la dignité et la liberté.

 

Paris, le 28 /09/ 2024

 Guy Samuel Nyoumsi Président de Solidarité Africaine  de France

Auteur de "La tragédie muette de l’esclavage en Mauritanie"

Contact : gsnyoumsi@gmail.com

 Tel : +336 13 58 80 17

samedi 8 juin 2024

La liste du directoire de la coalition du candidat Antisystème Biram Dah Abeid 2024


La liste du directoire de la coalition du candidat Antisystème Biram Dah Abeid 2024 en Europe. Cette coalition antisystème est certainement la plus diminuée financièrement puisqu’elle ne pille pas les ressources de l’état pour acheter des électeurs ni même autorisée à avoir accès à la générosité des hommes d’affaires du pays qui sont inféodés avec le pouvoir qui les autorise à piller les biens sociaux et publics sans répit. Espérons que le 29 juin 2024, les mauritaniens  mettront fin à cette situation cauchemardesque en élisant au premier tour le candidat Biram Dah Abeid.

1-Directeur de campagne :

Maitre Abou Kalidou N’DIAYE, 

1er Adjoint : Ali SOW,

2e Adjoint : Elhadj FALL, 

3e Adjoint : Moctar JELEDI. 

 

2- Conseils et stratégies :

Cheikh SOW,

Ibrahima Diallo,

Ibrahima Wele,

Sow Mohamed. 

3- pôle de l’Organisation et des relations avec les partenaires :

Ibrahima Aly Dia,

Dorro Traoré,

Hamadi Diarra,

Abou SARR, 

Salimato LÔ

4- Pôle de sensibilisation :

kadiata Thioye,

Mohamedhine ZAHAF,

 Ramatoullaye BA,

DIA Amadou,

 Kah Boubou,

Bouba KEITA,

Alioune Jaber,

 Fatimata  Diop , 

 Mohamed Boubacar,

 Moussa Mohamed,

Samba SOUMARE,

Sidi Ould Brayk,

Ibrahima KANE,

Aminata COULIBALY,

Sidi Boucham,

GASSAMA,

Adama SIDIBE,

Souleymane Diallo,

Yahya DOUCOURE,

Mouhimdahid.

Le coordinateur du pôle : Abdoulaye TRAORÉ 

5- pôle communication :

DICKO Hanoune 

Moumy Traoré 

Hacen Abbe (Belgique)

Sid’ahmed Sidi 

6- Pôle de finances 

Trésoriers :

Aleyda Traore, 

Demba Diallo,

Inspecteur de finances: Mamadou Dieng 

7- Pôle des opérations électorales et relations avec la CENI:

Kaw TOURE (Suède),

Thomas MAGASSA   (France),

Moulaye Ethmane (Belgique),

Mamadou Kelly  (Hollande),

Jiddou  Abdel wehab (Belgique),

Cheikhna  Cheyakh (Allemagne),

Khalifa SIDIBE (Espagne).

8- Pôle logistique et transport :

Aly KONATE,

Yaya DOUKOURE,

Ahmed Hachim. 

9-Les correspondants en Mauritanie.

Dr Boubou BA

Moulaye El Hacen

08/06/2024

vendredi 1 mars 2024

Mauritanie : Le discours de Diko Hanoune lors de l’événement du 29 février 2024 à Genève devant le parterre mondial


Mauritanie : Le discours de Diko Hanoune lors de l’événement du 29 février 2024 à Genève devant le parterre mondial sous le parrainage du partenaire Non c’è Pace  Senza Giustizia qui veut dire en français : « Pas de paix sans justice »

Je remercie d’abord les panelistes et l’assistance dans la salle.

La campagne pour la protection et la promotion des droits de l'homme, de la démocratie, de l'État de droit et de la justice internationale ne doit jamais cesser, car, c'est une campagne juste pour l'équilibre mondial.

La Mauritanie est un état d’apartheid arabo-musulman paisiblement installé dans le sahel depuis en 1960, qui attire la confiance aveugle des grandes nations démocratiques et du monde libre. Voilà quelque chose qui nous préoccupe depuis plusieurs années. Comment peut-on promouvoir la paix, la stabilité, assurer la sécurité des peuples, le respect des droits de l’homme, lutter contre l’esclavage, le racisme et de toute forme de discrimination en soutenant une dictature raciale dans le sahel ? Comment peut-on mettre fin à l’immigration illégale si l’Europe apporte son soutien financier colossal à un état comme la Mauritanie qui ne respecte rien ? Les élections ont été toujours entassées par la fraude massive.

Les différents dirigeants de la république islamique de Mauritanie refusent systématiquement de reconnaitre les abolitionnistes de l’esclavage. Le premier mouvement de libération et d’émancipation des esclaves s’appelle El-Hor (qui se traduit par liberté), il a été créé clandestinement en 1974 par le Dr Mohamed Yahya Ould Ciré, président de l’Association des Haratine de Mauritanie en Europe, avec l’ambassadeur Bilal Ould Werzeg et la sœur de Bilal paix à son âme, El-Hor n’est toujours pas reconnu 50 ans après.

L’association Sos-Esclaves de Mauritanie a été créée en 1995, elle n’a eu sa reconnaissance qu’en 2005 après plusieurs années de lutte. L’association des Haratine de Mauritanie en Europe a été créée en 2001, elle n’est toujours pas reconnue en Mauritanie après 23 ans d’existence.

 L'ONG anti-esclavagiste Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), créée en 2008 par un groupe d'activistes dont Biram Dah Abeid, Président de l'IRA, n’a eu son attestation de reconnaissance définitive que le 31 décembre 2021 après 13 ans de lutte sans relâche. Les lois criminalisant l’esclavage et le racisme sont faites pour tromper l’opinion internationale et séduire les bailleurs de fonds.

Les opposant noirs mauritaniens sont privés de partis politiques pour les empêcher d’être des concurrents aux arabo-berbères, Biram Dah Abeid et ses camarades de lutte ont créé le parti de la Refondation pour une Action Globale (RAG)  en 2013, le gouvernement Mauritanien refuse de leur donner son agrément depuis 11 ans malgré toutes les démarches nécessaires.  

Ce 13 février 2024, le député Biram Dah Abeid est victime d’une plainte abusive pour diffamation, la plainte est déposée par le leader d’un parti politique qui complote avec le pouvoir pour l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle prévue en juin 2024. Son immunité parlementaire a été levée par le bureau de l’assemblée nationale le 20 février 2024. L’objectif est de lui fabriquer un casier judiciaire pour l’empêcher de briguer dans les prochaines échéances présidentielles ainsi que   toutes les autres échéances électorales.  

En 2023, plusieurs jeunes noirs ont été tués dans des commissariats de police à l’exemple de Souvi Ould Cheine, Oumar Diop, Mohamed Lemine Ould Samba etc…. Les auteurs de ces odieux crimes sont tous des fonctionnaires de la police. Certains policiers auteurs de crimes sont libres et continuent à exercer dans la police sous la couverture du ministère de l’intérieur et la direction de la sureté nationale.

En 1989, l’état mauritanien a tué plusieurs milliers de ses citoyens Poulars et déporté plusieurs milliers d’autres vers le Mali et le Sénégal. L’état partie refuse de juger les criminels qu'il  protège par une loi d’amnistie depuis en 1993.

Diko Hanoune secrétaire général de l’Association des Haratine de Mauritanie en Europe (A.H.M.E), Site : www.haratine.com Blog : https://haratine.blogspot.com/

NB : Au nom du député Biram Dah Abeid, je tiens à remercier  Mme la présidente de l’organisation Pas de Paix sans Justice Tara Raynor O’grady, le député Marco Perduca, Niccolo Figa Talamanca, du jeune dynamique Giaccomo,  mais aussi ces états qui ont remarqué leur présence comme les Etats-Unis d’Amériques, Luxemburg, Royaume de la Belgique, la Palestine, République de la Tanzanie, le Soudan, République Populaire de la Chine, le Sahara Occidental et enfin j’adresse mes excuses à ceux dont j’ai oublié de citer les noms. Que la paix soit avec vous.












dimanche 25 février 2024

UFP, RFD, UNAD, INSAF et scies, votre projet de mettre fin à la carrière politique du député Biram Dah Abeid


UFP, RFD, UNAD, INSAF et scies, votre projet de mettre fin à la carrière politique du député Biram Dah Abeid sera mis en échec par les Mauritaniens.

Les signataires de cette déclaration honteuse sont entrain de diffamer le député Biram en affirmant gratuitement que « Biram a dit que Ould Maouloud avait gardé cet argent pour lui ». Vous voyez cette malhonnêteté intellectuelle mesquine qui sape l'unité et la cohésion nationale qui saute aux yeux de tous ? C'est comme ça qu'ils travaillent depuis l'indépendance de ce pays. Ceci est un mensonge grossier tout simplement.

Si j'étais à la place du député Biram, je déposerai plainte contre ces partis fantômes signataires de ce torchon, à savoir RFD, UFP et UNAD. À force de jouer avec le feu, on finit par se brûler soi-même.

 En se victimisant soi-disant vouloir laver l’honneur qui n'existe que dans leur chimère, a t'on le droit de diffamer à son tour ? Franchement ces gens me dégoûtent. C'est à cause d'eux que la démocratie Mauritanie n'avance pas. 

Ils sont mouillés dans des affaires louches comme toujours en connivence avec les différents pouvoirs en dessous contre le peuple.  

Une source m'avait soufflé dans mes petites oreilles dès le début du règne de Ghazouani, ils travaillaient à tout faire pour que Ghazouani s'écarte de Biram. 

Cette même source me dira Ghazouani leur avait dit sèchement qu'il ne leur donne pas un autre choix que d'exprimer leur préoccupation dans son bureau pour le moment.  Il va résoudre ce qu'il pourra résoudre pour eux.

Désormais, c'est clair et net, les mauritaniens ont identifié la peste qui les tuait à petit feu, espérons qu'elle est sur la bonne voie à disparaitre définitive.

Il sera difficile pour ne pas dire impossible d'enterrer politiquement Biram Dah Abeid sans conséquence pour le régime de Ghazouani et son parti INSAF.

 Ce n'est pas l'homme qui les préoccupe mais ses idées et projets à mettre fin aux inégalités, aux privilèges par naissance, à mettre fin au racisme, à l'esclavage, de mettre fin à l'impunité des criminels des années de plomb qu'ils soient civils ou militaires.

Celui qui a lu la fameuse déclaration de MND en 1987 devenu UFP saura pourquoi ils trouvent des énergies inépuisables en ce moment précis pour plomber la carrière politique de Biram Dah Abeid. Les renseignements généraux effectuent des sondages très pointus et savent exactement qui est en mesure de remporter l'élection présidentielle face au pouvoir. 

Ils sont tellement pressés qu'ils ont  oublié si vite que Biram était beaucoup plus vulnérable en 2013 lorsqu'il avait incinéré les livres code négrier. Que n'avaient-ils pas fait pour que Biram soit exécuté par Ould Abdel Aziz ?

Qu'est-elle devenue leur carrière politique ? Qu'est il devenu Ould Abdel Aziz ? Qui vit, assistera et verra inchallah. Dieu hait les menteurs et les hypocrites sans foi ni loi.

Diko Hanoune militant abolitionniste Mauritanien

DECLARATION DU RESEAU G5 SAHEL ANTI-ESCLAVAGE EN SOLIDARITE AVEC BIRAM DAH ABEID


DECLARATION DU RESEAU G5 SAHEL ANTI-ESCLAVAGE EN SOLIDARITE AVEC BIRAM DAH ABEID

Suite à la persécution dont fait l’objet l’honorable Biram Dah Abeid en Mauritanie, nous, organisations membres du Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage, faisons la déclaration qui suit : 

En ce mardi 20 février 2024, le monde entier a découvert, suite à la levée de l’immunité parlementaire de l’honorable député représentant du peuple, Biram Dah Abeid, une preuve supplémentaire de la supercherie qui entoure la diplomatie hypocrite que la République Islamique de la Mauritanie livre sur la scène internationale, Régionale et sous régionale. 

En effet, cette même Mauritanie qui, grâce à un narratif empreint de langue de bois et de démagogie maquillée de prétentions à l’instauration d’un État de droit et de démocratie, s’octroie des privilèges allant jusqu’à briguer le mandat d’une institution comme l’Union Africaine fondée sur des valeurs universelles du respect de la dignité humaine.

Or, au fond qu’est-ce que la Mauritanie de Ghazouani ? Si ce n’est cette République raciste, esclavagiste jusqu’à la moelle des os, où les valeurs républicaines sont bafouées au profit d’une élite féodale, minoritaire, prête à vouloir réduire en silence pour ne pas dire exterminer des hommes et des femmes qui, de par leur couleur de la peau, leur origine sociale ne représentent que des moins que rien. C’est là, le triste sort des populations négro-africaines de Mauritanie et plus particulièrement les haratines dont la résilience et le stoïcisme a conduit à mettre en forme une trajectoire politique dont le but ultime est d’occuper les enceintes que leurs confèrent les avantages de la démocratie et de la majorité écrasante dans les plus hautes assises institutionnelles de la République Islamique de la Mauritanie. C’est cette dynamique portée par sa figure emblématique en la personne de Biram Dah Abeid que le régime raciste de Mauritanie s’emploie à étouffer dans l’œuf par des manœuvres subversives à chaque fois que l’occasion arrive de mettre en exécution ce noble projet. Tel a été le cas de plusieurs arrestations dont il a été l’objet notamment le 13 décembre 2010, le 28 avril 2012, le 11 novembre 2014, le 07 aout 2018 et le 24 mai 2023. En 2018 son arrestation avait pour objet de lui empêcher de se présenter aux élections générales. Toutefois, son engagement et la détermination de ses partisans ont fait échec à cette manœuvre en créant les conditions pour sa participation aux élections législatives et présidentielles auxquelles il s’est présenté tout en étant en prison. Prison à partir de laquelle il été élu député nationale en dépit de la manipulation des élections par le Général Abdel Aziz Président de l’époque, qui a proclamé les résultats des élections présidentielles en lieu et place de la Cour Constitutionnelle, sachant que son candidat Ghazouani n’a pas remporté le scrutin. L’exploit de Biram, n’a pas empêché au régime actuel de l’interpeller le 24 Mai 2023, étant député, sans lever son immunité parlementaire.

Au regard de l’indignation que cette manière de faire a suscité à l’époque, les dignitaires mauritaniens, pour mettre Biram aux arrêts, ont utilisé un autre subterfuge à travers une lettre adressée au Président de l’Assemblée Nationale par le Gouvernement mauritanien. Un parti politique, anciennement de l’Opposition, ayant intégré la majorité, demande la levée de l’immunité parlementaire de l’honorable Biram Dah Abeid, Député de son État et défenseur des Droits de l’Homme. Aussitôt, le Bureau de l’Assemblée Nationale acquis à la cause se réunit et procède à la levée de l’immunité parlementaire de l’honorable député, alors que la levée de l’immunité parlementaire est la prérogative de la plénière. La plénière, elle-même, est censée lever l’immunité d’un député pour faute grave et non suite à un différend entre individus. Cela démontre la prétention des dirigeants de la Mauritanie qui n’ont aucun respect pour les valeurs républicaines et l’égalité des droits entre les humains.

C’est à quoi nous assistons aujourd’hui, à travers la levée de l’immunité du Président Biram, s’inscrit dans la même logique et aboutira probablement à ce que nous avons connu par le passé. Sauf que pour cette fois-ci, le peuple mauritanien, se trouvera fortement inspiré des développements de l’actualité politique en cours dans la sous-région.

Et puisque le projet funeste de Ghazouani est inspiré du cas du Président Sénégalais Macky Sall versus Sonko et les mêmes causes produisant les mêmes effets. A cet effet, nous demandons au peuple mauritanien épris de paix et de justice de faire bloc comme un seul homme pour faire échec à cette entreprise macabre.      

Quant au Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage nous ne saurions cautionner cette énième persécution que nous dénonçons avec force et qui vise l’arrestation du camarade Biram Dah Abeid pour diffamation sur fond d’une plainte d’un homme politique instrumentalisé. Tout cela se passe à quelques mois des élections présidentielles pour lesquelles Biram est candidat favori. Il est, ici, à rappeler que le Camarade Biram est bien respecté et populaire en République Islamique de Mauritanie et dans le milieu abolitionniste à travers le monde. Ce qui démontre de manière flagrante et évidente le caractère purement politique du harcèlement auquel fait face le leader emblématique du mouvement IRA. 

Au regard de tout ce qui précède, le Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage, vivement préoccupé par la dégradation des droits humains en raison des violences, des exclusions et discriminations fondées sur la persistance encore du racisme et de l’esclavage en République Islamique de Mauritanie livre ce qui suit :

1-           Condamne avec la dernière énergie et exige des autorités mauritaniennes qu’elles mettent fin à toute forme de harcèlement et de discrimination dont est victime Biram Dah Abeid et les militants de IRA en Mauritanie ;

2-           Apporte son soutien indéfectible et sa solidarité au camarade Biram Dah Abeid dans sa lutte pour l’émancipation des communautés opprimées en Mauritanie ;

3-           Interpelle les autorités de la République Islamique de la Mauritanie quant aux conséquences que pourrait avoir la culture à outrance de l’injustice dans un espace en proie à une insécurité grandissante et où les frustrations et les humiliations peuvent conduire à tout ;

4-           Appelle la communauté internationale en particulier l’Organisation des Nations Unies à prendre les mesures qui s’imposent pour contraindre la Mauritanie au respect strict des conventions internationales auxquelles elle a librement souscrit notamment la déclaration universelle des droits de l’homme, la convention relative à l’abolition de l’esclavage, le pacte international sur les Droits Civils et politiques ;

5-           Demande le rétablissement immédiat et sans condition de l’honorable député Biram Dah Abeid, dans son droit de jouissance de l’immunité parlementaire, faute de quoi une pétition sera lancée pour la déchéance de la Mauritanie à la Présidence tournante de l’UA.

Signé :

Le Secrétaire Exécutif

Ali Bouzou

vendredi 23 février 2024

Communiqué de presse de la C.C.E.S relatif à la levée de l’immunité parlementaire du député Biram Dah Abeid


Communiqué de presse  de la C.C.E.S  relatif
à la levée de l’immunité parlementaire du député Biram Dah Abeid

Nous, associations qui luttons contre l’esclavage et ses séquelles, ainsi que pour la défense des droits de l’homme, nous informons : les opinions, mauritanienne, régionale, africaine et internationale que notre camarade  Biram Dah Abeid, un combattant pour les droits de l’homme et contre l’esclavage en Mauritanie, en Afrique et dans le monde entier a vu la levée de son immunité parlementaire par l’Assemblée Nationale mauritanienne le 20 février 2024 pour des propos qualifiés de « diffamatoires » par ses ennemis politiques.

 En réalité, l’objectif de ceux qui le menacent de mort (sans être inquiétés) comme ceux qui veulent le neutraliser devant les tribunaux est exactement le même : empêcher Biram Dah Abeid de se présenter comme candidat à l’élection présidentielle de  juin 2024, car c’est un candidat déclaré qui a la confiance du peuple mauritanien.

 Nous appelons tous les hommes et les femmes épris de paix, de justice et soucieux de la défense de la démocratie et des droits de l’homme, à soutenir  notre camarade devenu la première cible du pouvoir en place et de ses alliés politiques.

Les organisations de la Coordination Contre l’Esclavage et ses Séquelles (C.C.E.S)

-Ganbanaaxu Féddé (Mali, Mauritanie, Sénégal, Gambie et les deux Guinées)

-Kane Afrique

-Waraba D’AFRIQUE

-Assep : (Association soninké du Sénégal pour l'égalité et le progrès)

-A.H.M.E : (Association des Haratine de Mauritanie en Europe)

-A.R.M.E.P.E.S-France : (L’Association des ressortissants mauritaniens pour l’éradication de la pratique de l’esclavage et ses séquelles)

-IRA-FRANCE (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste)

-MSDH:(Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme.)

-RMFP : (Rassemblement Malien pour la Fraternité et Le Progrès

-Solidarité Africaine section France

-Un Passé Trop Présent

-Memouké Diaguily

-IPLESM: (Initiative pour lutter contre l'esclavage et ses séquelles en M’Beidiya sakha)

-A.C.D.E : (Association Contre la Domination et l Esclavage )

-UVDS: (Union des Volontaires pour le Développement de Soninkara )

- Alliance Ganbanaaxu Feddé Mauritanie

-Ganbanaaxu Feddé Mauritanie

-L'association Chene et Baobab, Union Nationale des Travailleurs Africains des Troupes Coloniales et D'outre Mer

-La Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme (L.T.D.H)

 

 Contact:cces.internationale@gmail.com 

Fait à Paris, Le 22 février 2024

Ampliations

La Commission Nationale des Droits de l’Homme en Mauritanie                   

La Commission de l’Union Africaine

Le Bureau Régional de l’Afrique de l’Ouest d’Amnesty International

La Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples             

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits Humains        

La Cour Européenne des Droits de l’Homme

Fédération Internationale des Droits de l’Homme