 
  Alors que le comité Inal-Mauritanie  initié  par l’IRA( Initiative pour la  Résurgence du mouvement Abolitionniste)  est entrain de finaliser les préparatifs aux journées de commémoration  des 28 soldats mauritaniens assassinés les 27 et 28 novembre 90 non loin  de la base militaire d’Inal au Nord de la  Mauritanie dans la région de  Dakhlet-Nouadhibou, les militants anti-esclavagistes mauritaniens  feraient l’objet  de tentatives de corruption et  d’intimidation du régime de Ould Aziz pour diviser leur mouvement.  Lehbouss Ould Oumar aurait reçu une proposition de 110 millions  d’ouguiya des patrons de l’espionnage mauritanien Sidi Ould Baba et Ould  El Hadi de la sûreté nationale pour créer une nouvelle IRA reconnue  officiellement.
 Les  observateurs avertis ne sont pas surpris de ces manigances du régime de  Ould Aziz surtout à la veille de ce 21 ème anniversaire des tueries  d’Inal commises par le régime de Ould Taya. Coïncidence ou pas ils y  voient un complot contre le bouillant leader des Haratins Biram Ould  Abeid. Mais toujours est-il qu ils sont encore plus inquiets du silence  de tous les régimes antécédents qui ont fait de l’impunité un modus  vivendi des institutions mauritaniennes. On assiste aujourd’hui à une  volonté manifeste du nouveau régime d’acheter les consciences pour  légitimer l’esclavage d’un côté et de l’autre pour geler toutes les  mesures d’insertion des réfugiés dont le but vise à occulter la  réconciliation nationale. C’est conscient de cette triste réalité que le  président de l’IRA et ses militants anti- esclavagistes se  sont forgés une solide carapace pour traduire dans les faits cette idée  de revisiter l’une des pages les plus sombres de l’histoire du pays. Ils  sont soutenus  par cet élan aujourd’hui par des ONG nationales et internationales, des associations  et organisations nationales des droits de l’homme. Toutes ces personnalités se rendront les 27 et 28 novembre prochain à Inal  en souvenir de chacun des martyrs dans un esprit de paix et de dignité et surtout  pour  que l’horreur qui a fait naître ce massacre des 28 soldats  négro-mauritaniens par Ould Taya et ses tortionnaires toujours en  liberté que la loi d’amnistie en 93 protége ne se répète plus en  Mauritanie. La douleur et le sentiment d’injustice les ont poussé à se  mobiliser pour essayer de faire bouger les lignes du régime de Ould  Aziz. Il s’agit d’un évènement important depuis 90 qui vise à rétablir  le devoir de justice et de mémoire, de réparations des victimes. Il  existe un risque de diversion des autorités de Nouakchott pour semer la  confusion au niveau des organisateurs. Le silence  jusqu’ici  comme réponse est de bonne guerre pour agir dans l’ombre. Dans son  collimateur le mouvement Abolionniste-Mauritanie qui donne du fil à  retordre avec en toile de fond cette reconnaissance internationale du  président de l’IRA  que la ville de Weimar avait décerné le prix 2011 des Droits de l’homme. Aux yeux du pouvoir cette aura du  président Biram  est trop gênante et risque de porter un coup d’arrêt à ce système d’exploitation  de  l’homme par l’homme révolu. Et ce sont les féodaux transformés en  lobbies d’affaires qui pourraient en faire les frais. Dans cette  perspective de maintenir le statu quo, l’IRA est devenue la bête noire à  abattre. C’est dans ce sens que des tentatives de corruption seraient  orchestrées pour affaiblir ce mouvement. Des manœuvres qui ne datent pas  d’aujourd’hui. La toute dernière  concerne le militant des  droits de l’homme Lehbousss Ould Oumar qui aurait reçu une belle offre  de 110 millions d’ouguiya des deux patrons de l’espionnage mauritaniens  Ould Baba et Ould El Hadi pour créer une autre organisation anti-  esclavagiste rivale et reconnue aussitôt officiellement. Ironie de  l’histoire le directeur général de la sûreté Ould  El Hadi a  été plusieurs fois cité dans l’implication de la  Mauritanie dans la  guerre fratricide entre touaregs et maliens dans les années 90. Un  puzzle efficace sous le règne de Ould Taya et d’actualité pour Ould  Aziz. Pour mémoire, ce général  est un proche  de la Maison brune puisqu’il a aidé  le  nouveau locataire dans le pustch de 2008 et c’est lui qui avait aidé  aussi Ould Taya lors du coup d’Etat contre Ould Haidallah.  L’histoire  retiendra  que c’est un homme clé dans la purge des Halpulaaren lors des  évènements de 89. Les observateurs ne sont dupes de cette politique d’un  pas en avant et 100 pas en arrière pour s’attaquer aux problèmes des  réfugiés qui continuent de susciter des inquiétudes. Car les 36 sites  des rapatriés répartis dans les régions du Gorgol, du Brakna, du  Guidimaka, du Trarza et de l’Assaba sont en pleine ébullition et  menacent depuis quelques jours de boycotter les opérations de  recensement en cours faute d’une véritable volonté des  Centres  d’Accueil des Citoyens de faire leur travail. Les martyrs d’Inal, le  complot contre l’IRA et l’obstacle à l’enregistrement des réfugiés sur  le registre des populations et des titres sécurisés font partie de la  même face d’une réalité. Celle d’un Etat de non droit qui perdure et  risque de conduire la Mauritanie à une implosion sociale. Espérons que  l’anniversaire d’Inal entraîne avec sa force la création d’un pacte  citoyen permanent qui transcenderait toutes les différences des  communautés mauritaniennes.
Yaya Kane 
 

 
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